‘’Le staff d’Africa fête se battra pour qu’il ait d’autres Angélique Kidjo au Bénin’’
Acteur incontournable des cultures du monde, citoyen béninois très
engagé pour sa patrie et ayant laissé toute fonction bien rémunérée à des
milliers d’Euros au Qatar, pour développer sa culture et ses acteurs, celui
dont il s’agit ici est un personnage rare. Eric Gbèha, puisse que de lui qu’il
s’agit est un monument au service des cultures du monde. Dans le cadre de la 13ème
édition du festival Africa fête Itinérant qu’il dirige, nous nous sommes fait
le plaisir d’aller lui poser quelques questions. Lisez plutôt ici, ses ambitions pour la
culture béninoise et celle africaine.
Eric Gbèha en pleine conversation avec nous |
Vous êtes bien connu du monde culturel, un acteur incontournable, mais
nous allons vous demander de vous présenter à nouveau aux lecteurs de notre
journal.
Je suis Eric Gbèha, directeur du
festival Africa fête qui est un festival itinérant se déroulant dans 4 pays. Le
Sénégal, le Bénin, le Cameroun et la France. Je suis entre autre Président de l’Association des promoteurs artistiques
et culturels du Bénin, Président du Bureau Export de la Musique Africaine
(Bema), qui est basé au Sénégal.
Quelles sont les villes sénégalaises qui abritent les concerts de cette
13ème édition qui ont déjà démarré ?
Alors, il y a eu dans le cadre du
festival Africa fête itinérant, la première phase du programme qui s’est
déroulée déjà à Dakar avec la participation de beaucoup d’artistes africains.
Il s’agissait des résidences artistiques. Les concerts aussi ont démarré depuis
le 29 novembre à Dakar et se poursuivent. Plusieurs artistes, comme Dominique du
Cameroun, Souleymane Faye, Sèssimè du Bénin, Queen Biz, le groupe Fou Malade,
Pape Diouf, Guéréti, Max Usufa, Dobet
Gnohoré, Wally Seck, la nouvelle coqueluche de la musique sénégalaise, qui se
fait déjà comparer à Youssou N’Dour et qui est très adulé au Sénégal. C’est
donc un mélange d’artistes et un cocktail envoutant de musiques africaines. Donc
jusqu’au 21 décembre à Louga, Saint-Louis, Ziguinchor et à Kaolack ce 07
décembre, plusieurs artistes donneront des concerts. Après le Sénégal, nous
seront à Cotonou pour l’étape béninoise du festival. Ensuite ce sera le tour du
Cameroun en novembre 2014 et Marseille la capitale africaine de la France en
2015.
Pourquoi avoir porté votre choix au sein du staff sur Sèssimè pour représenter
le Bénin ?
D’abord on sait dit que la
musique béninoise doit être promue à travers les valeurs qui font l’unanimité.
Aujourd’hui tout le monde s’accorde à dire que Sèssimè fait partie de cette
relève de qualité et qui est aimée par le public béninois. Nous pensons aussi
que depuis un certain nombre d’années, nous ne connaissons plus de stars
mondialement reconnues. Il y a eu l’épopée de Angélique Kidjo, mais il faut
quand même qu’on connaisse d’autres stars, la relève, parce que lorsque vous
prenez le Sénégal, on a Youssou N’Dour certes mais on a Ismaël Lo, Baaba Maal,
Didier Awadi, Viviane N’Dour, etc. Mais pourquoi au Bénin on ne peut pas y
arriver. Bon j’adore Angélique Kidjo et ce qu’elle fait, mais il faut d’autres
Angélique Kidjo et cela ce fait à
travers, un bon plan de carrière, un encadrement. Vous savez, c’est le moment
peut être de rappeler aux gens que Angélique Kidjo a été développée par Africa
Fête, qui l’a aidée à signer son premier contrat de disc avec Blackwell le
producteur de Bob Marley dans le temps. C’est la même chose que nous essayons de faire
avec Sèssimè. Il faut prendre un talent
qui émerge et lui donner à travers les résidences de créations, l’opportunité
d’apprendre des autres, à développer son expérience, attirer les médias pour
qu’ils en parlent. C’est comme cela
qu’il faut créer un buzz autour de l’artiste pour pousser les grosses maisons
de disc à s’intéresser à lui. Nous
espérons que cette action porte ses fruits et nous n’allons pas nous arrêter à
Sèssimè, on fera pareil pour les autres artistes qui le mériteraient.
Les résidences artistiques se dérouleront donc dans les 4 pays, c’est
cela ?
Oui. Ces résidences sont en
plusieurs étapes. Au Sénégal par exemple, les artistes ont travaillé pendant 10 jours avec des musiciens
professionnels sénégalais, qui ont composé des lignes mélodiques, sur lesquels
les artistes ont posé. Ce qui est intéressant, c’est que Sèssimè et l’artiste
camerounais ont chanté en Wolof. Quand ils seront au Bénin, ils feront pareil,
les artistes chanteront en Fon. Au Sénégal, ils ont composé trois chansons déjà
bien arrangées. Ils feront de même dans les autres pays, pour qu’on arrive à
avoir un album panafricain. Ils travailleront avec les musiciens de ce pays respectivement
et se sont chaque fois 10 jours de travail intense. A Africa fête, nous ne sommes pas dans la
logique des têtes d’affiche, mais nous prenons des talents à la base pour les
hisser au sommet de leur art. c’était le cas pour Manu Dibango, Angélique
Kidjo, Youssou N’Dour, Salif Kéita, Positif Black Soul, Ismaël Lo, même le
groupe Kassav, Africa fête les a découvert tout petit et aujourd’hui ils sont
des têtes d’affiche.
Faites-nous brièvement la genèse du festival Africa fête ?
Eric Gbèha Directeur du Festival Afrca Fête Itinérant |
Africa fête, c’est un festival
Itinérant créé en 1978 par Mamadou Konté. Il se déroulait à Paris. Après le producteur
de Bob Marley a acheté le label pour les Etats-Unis. L’objectif de Mamadou Konté c’était de
développer la musique africaine aux Etats-Unis. C’est ainsi que Oumou Sangaré,
Baaba Maal, Youssou N’Dour, et beaucoup d’autres ont eu la chance d’aller
s’exprimer et vendre les musiques africaines sur les scènes américaines. Après
il s’est dit, qu’il se devait de rentrer en Afrique. Il a construit les
résidences Africa fête à Dakar où il a commencé par développer la musique
sénégalaise. Il a formé plusieurs
acteurs culturels en Afrique, des régisseurs son et lumière, des musiciens, des
artistes, des managers, des promoteurs culturels, etc. Son ambition était de voir les artistes qu’il
a développés, revenir sur le Continent et constituer au niveau de leur pays de
véritables puissances économiques. Vous
avez vu Youssou N’Dour avec sa radio, sa télévision, son studio
d’enregistrement et qui a failli de peu être élu le président du Sénégal, Salif
Kéita et Tiken Jah Fakoli au Mali. Tout ceci pour montrer aux dirigeants
africains que les acteurs culturels constituent un lobby économique très
puissant pour l’Afrique. C’est ici le lieu de lui rendre hommage
L’étape marseillaise du festival Africa fête Itinérant 2013-2014-2015
se déroulera comment puisse que ce serait déjà l’épilogue ?
Après Dakar Cotonou et Yaoundé, les meilleurs
musiciens sur tout le tour seront sélectionnés pour former un grand orchestre
Africa fête panafricain. On prend par exemple le guitariste béninois et le
batteur camerounais, on fait le mix et c’est avec ce groupe qu’on présentera le
spectacle de Marseille. Après cela nous sommes déjà en pour parlers, pour que
des tournées puissent se tenir afin que l’objectif du festival qui consiste à
révéler des talents soit atteint et que ces talents puissent profiter des
grosses opportunités qui leur sont offertes pour s’imposer.
Un dernier mot pour conclure cet entretien ?
Je remercie le journal
l’Informateur qui m’a fait le plaisir en donnant la parole à ma petite
personne. Vraiment je suis très ravi pour tout ce que vous faites pour la
promotion de la culture et je remercie tous ceux qui sont dans une logique
positive pour l’évolution des musiques africaines en général et béninoises en
particulier. De toute façon, c’est une passion pour nous et nous allons essayer
de tout faire pour que le festival Africa fête révèle d’autres stars comme il
l’a su si bien faire jusque là. On se
battra la nouvelle génération de dirigeants d’Africa fête, pour qu’il y ait
d’autres Angélique Kidjo, d’autres Youssou N’Dour.
Propos recueillis par Patrick Hervé YOBODE
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