mercredi 21 novembre 2012

6 ans après ‘’Fiesta’’



Jospinto revient avec deux albums et un concept qui valorise la musique endogène




Jospinto
Florent José Atoyébi ALAPINI, plus connu sous son nom d’artiste Jospinto, revient au devant de la scène de fort belle manière. Sociétaire du célèbre groupe Africando depuis juillet 2009 en substitut du Dadjè National,  el Maestro Gnonnas Pédro, Jospinto qui sera d’ailleurs à Bamako au Mali à compter de ce mardi pour la réalisation du nouvel album du groupe panafricain de la salsa, est dans la dernière phase du lancement de deux nouveaux produits. En effet, a           près la sortie de ‘’Fiesta’’ son dernier album en 2006, l’artiste a pris du recul pour des recherches aussi bien dans la musique Salsa que dans celle endogène des peuples Yorouba-Nago. Fort de tout ce qu’il a acquis comme expérience durant ces années de fouilles, Jospinto revient avec un  album de huit titres pour redorer le blason de la salsa béninoise.  Cet opus qui s’intitulera ‘’Merci’’ est un cocktail de mélodies qui se laissent facilement déguster et sans modération aucune. Toujours fidèle donc à la salsa, qui d’ailleurs n’est qu’une musique d’origine Yorouba du Bénin et du Nigeria, modernisée par nos parents vendus aux négriers, Jospinto tient à donner à la musique traditionnelle une autre visibilité. C’est pour cette raison qu’il crée le concept Ibilê, où les instruments musicaux traditionnels se mélangent à ceux modernes pour des mélodies envoutantes. Redorer le blason du patrimoine musical et des rythmes authentiques des couvents Egungun et Guèlèdè, puiser à la source pour contribuer à la valorisation de ce riche patrimoine culturel des peuples yorouba et nago du Bénin et de Nigeria à travers le Bolodjo, le Agbéhoun, le Kossoh et autres, pouvoir exporter cette richesse culturelle dans  tous les coins et contrées du monde, telles sont les ambitions que nourrit Florent José Atoyèbi Alapini depuis plusieurs années déjà. Fort de plus de 30 années de carrière assorties d’une dizaine de prix et distinctions, il a donné corps à ce projet culturel d’envergure. Se faisant entourer de musiciens de renommée internationale et rompus à la tâche, il crée le label Ibilè Music Band.

Le concept Ibilè en image

Né pour bouleverser l’ordre des choses établies dans la promotion réelle du patrimoine culturel de cette partie de l’Afrique, ce concept est un tout. Ibilè Music Band international, ce sont des artistes au sommet de leur art avec chacun plus de trois décennies d’expériences musicales. Ces vieux de la vieille, emmenés par Jospinto, artiste polyvalent, toujours fidèle à l’Afro cubain, fusionnent avec expertise les instruments musicaux traditionnels à ceux moderne créant une polyphonie musicale envoutante.  Avec des airs musicaux ensorcelants, des mélodies très riches et vraiment digestes accompagnés des pas de danse appropriés, le concept Ibilè qui veut dire à la source de l’endogène se veut être une tribune de sensibilisation des populations à la promotion et au respect des valeurs endogènes intrinsèques du Bénin et du Nigeria. Avec des comités d’écoute béninois, africains et mondiaux, qui valident déjà les titres, Ibilè Music Band mettra très prochainement son premier opus sur le marché des disques.

lundi 19 novembre 2012

Sortie discograpique



Le 1er opus de la Princesse Métok bientôt disponible


Le monde du showbiz, de la musique et les annales de la culture enregistreront à partir du 1er décembre prochain, le tout premier bébé musical de la Pricesse Métok. A l’Etat civil Philomène Mètokin, Princesse Métok est dotée d’un talent ineffable. Née dans une famille où tout le monde s’adonnait à la chanson, elle a tôt fait d’apprendre et d’acquérir le savoir faire auprès de son père. Avec ses grands frères qu’elle suivait sur des répétitions avec des artistes tels Vovo Vilop, Johnny Ahossi etc , elle a pris goût  la musique et fait ses prémiers pas dans le groupe Gandjaî d’Allada avant de mettre sur pied plus tard son groupe folklorque dénommé Missimèho qui en plus du théâtre pratiquait plusieurs rythmes traditionnels. C’est fort de toutes ces années passées dans les arcanes de la musique et toute son axpérience, qu’elle sort enfin des sentiers battus pour faire parler de son talent au grand jour. Sous la houlette de son manager Mr Réné DOHOU, sous le haut patronage de M. Emmanuel KOÏ et sous le parrainnage de Mr Obed COUTON, qui fait beaucoup pour la jeunesse de Calavi, la Princesse Métok mettra sur le marché des disques son 1er album baptisé « Gbêminfi Wêgbêdé ». Avec 7 titres dont un remix, elle a évolué dans du tchink modernisé et de la salsa modernisée. Soutenue par l’association des sponsor, animateurs et artistes de la Commune d’Abomey-Calavi, la Princesse Métok chante l’amour, la jalousie, la médisance, le mensonge, les soffrances qu’endurent les femmes au foyer ou tout simplement sa propre histoire ou son vécu personnel. Le samedi 1er Décembre prochain au Bar Pio-Roi de Womey, situé à envoiron 300mètres du marché de la localité, elle sera soutenue par ses pairs artistes tels, Pélagie la Vibreuse, Les Pharaons, Eza BOTO, Adagbè, Tata Rose, Jimmy, Bozard etc.      

Carrefour des arts visuels





Dominique Zinkpè et une trentaine de plasticiens exposent à la Médiathèque des Diasporas


La Médiathèque des Diasporas à la place des souvenirs abrite depuis le dimanche 11 novembre dernier une exposition. Il s’agit bel et bien des projets spéciaux initiés dans le cadre de la Biennale Regard Bénin 2012 et qui réunit une trentaine d’artistes dont les œuvres  expriment leurs talents et l’âme de l’art contemporain africain.

Dominique Zinkpè


« L’art plastique est comme le souffle du pittoresque qui ragaillardit les cœurs pour toujours » ainsi s’exprimait l’un des visiteurs de cette exposition dénommée ‘’Carrefour des arts visuels’’. Initiée par la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (FAPLAG-Bénin), elle réunit  36 artistes et s’étend du 11 novembre 2012 au 13 janvier 2013. Des peintres, graphistes, sculpteurs, dessinateurs qui mélangent les techniques des arts visuels contemporains pour dialoguer avec le public. Dans leurs productions qui peuplent la galerie de la Médiathèque des Diasporas, et qui sont entre autres des dessins, des performances, des graphismes, des peintures, sculptures et installations, ces artistes ont exposé des œuvres de haute facture qui reflètent tout le potentiel et dénotent du talent qui en Afrique existe réellement mais qui  manque de ce coup de pousse qui fait toujours défaut, notamment les espaces d’expressions.  Ces professionnels des arts visuels complètement ancrés dans le thème de la Biennale ‘’Inventer le monde : l’artiste citoyen’’, attirent l’attention des peuples sur certaines réalités et certains maux qui

Une œuvre de Dominique Zinkpè

minent le continent noir.  Plusieurs techniques s’associent pour créer la beauté et la qualité intrinsèque de chaque artiste. Du phénoménal Dominique Zinkpè à Kiffouly Youchaou, ou Benjamin Déguénon, Dieudonné Hanou, Bertin Azagba, Kohomlan Yémadjro, Ferréol L. Yamadjako, Thomas Ahouandjinou, Rébecca Odjo-Favi, Hervé Alladayè, Kouassi Allaba, Basile Moussougna, Eunock Hounkpèvi, Gratien Adotanou, en passant par Ignace Wagouté, Etienne Arèmon, Yves Midahuen, Catilina Elom Tossou, Henriette Goussikindé, Fulbert F. Makoutodé, Bienvenu Abaï Gbégnon, Grégoire Noudéhou, Ponce E. Zannou etc. la Faplag-Bénin en initiant ce projet spécial dans le cadre de la Biennale, a su choisir  les  talents, car les œuvres exposées démontrent aisément que la culture est le meilleur canal qui conduit au développement.

vendredi 16 novembre 2012

Biennale Regard du Bénin




 Abomey, royaume de l'art contemporain


Purification de Barthélémy Toguo.
Du 8 novembre 2012 au 13 janvier 2013 se tient la seconde édition de la biennale "Regard Bénin". Partiellement décentralisée à Abomey, le public investit les palais royaux de la ville et découvre des oeuvres de Barthélémy Toguo, Freddy Tsimba et Dominique Zinkpé, en écho au thème de l'événement : "Inventer le monde : l’artiste citoyen".

"Dustbin", de Barthélémy Toguo
Abomey bouillonne : à partir du 23 novembre, et jusqu’au 13 mars 2013, une longue cérémonie va faire vibrer l’ancienne capitale royale du Bénin. « À travers différents rituels et différentes animations, le roi va sortir toute son armada de puissance financière et spirituelle », explique l’historien Gabin Djimassé. C’est donc dans l’effervescence de ces préparatifs que les organisateurs de la seconde Biennale Regard Bénin (jusqu’au 13 janvier 2013) ont choisi de présenter plusieurs expositions consacrées à l’art contemporain africain. À tout seigneur tout honneur, c’est dans le cadre somptueux des palais royaux d’Abomey qu’ont pu s’exprimer le Camerounais Barthélémy Toguo, le Congolais Freddy Tsimba et le Béninois Dominique Zinkpé, par ailleurs directeur exécutif de la Biennale. Répondant au thème de l’événement (Inventer le monde : l’artiste citoyen), Barthélémy Toguo exposait différentes facettes de son talent avec trois installations et d’immenses aquarelles. Ses poubelles d’extérieur (voir photo ci-dessous), composées à l’aide d’un patchwork de drapeaux africains, fleuraient bon la provocation dont il est coutumier. « Cette œuvre a été censurée en Amérique du Sud, a-t-il affirmé. Pourtant, personne ne viendra me contredire si je soutiens que l’Afrique est considérée comme la poubelle de l’Occident ! »

Dans les salles en partie rénovées par ses soins, sa très longue aquarelle rouge et noire (« Purification », en photo ci-dessus) revenait avec intensité – on pourrait même parler d’expressionisme – sur les souffrances humaines au cours des siècles…


En matière de souffrances, le Congolais Freddy Tsimba osait aussi, avec sa « Maison machettes », une œuvre particulièrement (trop ?) expressive. Entièrement construite avec des machettes (voir photo ci-dessous), une petite case renvoyait ses reflets de métal aiguisé aux murs ocre du Palais.
"Maison Machettes", Freddy Tsimba
La pensée s’en allait immédiatement vers l’un des pires épisodes de l’histoire africaine, le génocide rwandais. « C’est étrange, les gens n’osent pas rentrer dans cette case alors que c’est exactement ce que je souhaite ! » confiait Tsimba. Qui aurait l’idée de s’abriter derrière des murs tranchants comme des rasoirs ? Et pourtant, l’image était belle que celle de ces symboles de l’horreur transformés en protection contre les intempéries, en foyer familial...

Plus calme, le Béninois Dominique Zinkpé exposait ses traditionnelles sculptures composées de dizaines de statuettes (de jumeaux) collées les unes aux autres. Mais il n’avait pas que ça à montrer : originaire d’Abomey, il est en train d’y construire un important lieu de résidence et d’exposition pour artistes, baptisé Unik. À terme, un grand jardin offrira ses ombres à des ateliers d’artistes, une buvette, un lieu d’exposition, une scène… Cette dernière a d’ailleurs déjà accueilli une performance pyrotechnique de Barthélémy Toguo : des hommes armés de bâtons ont brutalement surgi du néant et se sont mis à taper brutalement sur un cercueil, avant de l’arroser d’essence et d’y mettre le feu… (« The last death »).
Hommage à Cyprien Toukoudagba

Proposer une décentralisation de la Biennale à Abomey sans rendre hommage à l’un des artistes pionniers du pays aurait été un crime de lèse-majesté impardonnable. Les organisateurs ont su éviter la faute en célébrant l’œuvre de Cyprien Toukoudagba, récemment décédé. D’une part, son fils Damien Toukoudagba exposait des propres œuvres au lieu Unik de Dominique Zinkpé, et d’autre part, le Musée d’art contemporain d’Abomey présentait une sélection de toiles récentes du maître. Elyse Toukoudagba, sa fille, déclarait avec émotion aux visiteurs : « Vous voir, c’est comme voir mon père vivre. »
Source:Jeuneafrique.com

mercredi 14 novembre 2012

Meschac Gaba sur la Biennale Bénin 2012

« Toutes les biennales en Afrique ont des problèmes … »


Meschac Gaba
Quelques jours avant le lancement de son Projet spécial, Meschac Gaba a bien voulu nous faire l’honneur d’une interview. Sont au rendez-vous des éclairages sur son exposition internationale, sur son Projet spécial et concernant les problèmes de la Biennale Bénin 2012.
Une de ses oeuvres à la Biennale

Dans le cadre de la Biennale Bénin 2012, vous faites partie des artistes qui présenteront des œuvres par rapport à l’exposition internationale. Qu’en est-il ?


Meschac Gaba : L’exposition internationale est intitulée Citoyens du monde et j’y présente un travail qui s’appelle Voyages, parce que je me considère aussi comme un citoyen du monde.
Quand on parle de citoyenneté, je pense qu’on ne va pas l’enfermer dans le nationalisme, surtout qu’aujourd’hui, si on regarde même le Projet Biennale Bénin, c’est soutenu déjà par la France. Donc, il y a déjà un aspect de citoyenneté internationale.
Alors, mon projet qui s’appelle Voyages, je le fais aussi en accompagnement avec Hermann Peece qui veut présenter The world Hermann Peece’s world, un bilan de tous les endroits du monde qu’il a parcourus et où il a fait des projets, ceci qui rejoint l’idée de citoyenneté du monde.
Voyages est un travail sur les drapeaux ; vous avez un grand drapeau dans lequel on retrouve tous les drapeaux du monde mais, sous des formes triangulaires, on les reconnaîtra à peine. Mais, autour de ce grand drapeau, on aura des colis de drapeaux, comme des sacs de voyage, comme les colis que les gens font pour voyager.
Nous avons donc le colis de l’Unité africaine qui représente toute l’Afrique, le colis de la Ligue arabe, pour les pays arabes, celui de l’Union européenne qui représente les pays d’Europe, le drapeau des Usa pour les pays américains, sauf que, pour l’Asie, je n’ai pas pu trouver quelque chose de représentatif, ce qui m’a poussé à prendre la Chine comme grand format en Asie.

Alors, que proposez-vous par rapport à votre Projet spécial lié à la Biennale ?
Je propose le Projet Mava que j’avais fait en 2010-2011, où j’annonçais la création d’une résidence de bibliothèque ; c’est ce que je développe. En tant qu’artiste, je veux, par rapport à mon Projet, drainer aussi la communauté de Cotonou, qui n’est pas que du milieu de l’art. Alors, je veux faire un projet avec les taxis-moto à Cotonou et, il s’appelle Bibliothèque roulante. Là où je l’aime, c’est qu’il fait intervenir les gens du monde entier, pas seulement les taxis-moto de Cotonou ; depuis qu’on est en train de travailler, on reçoit des messages de l’Amérique, du Japon, de partout. Ces messages seront placés comme des plaques minéralogiques mais, avec des textes, sur les motos ; mon souhait, c’est que cela reste durant toute la Biennale à circuler dans la ville de Cotonou. Déjà, quand tu lis ce genre de textes sur une moto, même quelqu’un qui ne va pas voir l’expo ou bien qui n’en est pas au courant se demandera ce que c’est ; cela peut créer déjà de la communication. C’est pour ça que j’appelle cela Bibliothèque roulante mais, ça met aussi de la visibilité sur la Biennale, comme sur mon Projet.

On vous a aussi programmé pour animer un atelier, des rencontres professionnelles sur le thème : « Espaces urbains, géographie, histoire et invention ». Cela va se dérouler au Centre commercial Kora. Qu’est-ce que vous avez à partager avec le public ?
Tel que vous le dites, si je regarde mon travail, je le fais sur la ville de Cotonou qui est une ville urbaine ; je travaille beaucoup sur le développement urbain, moderne alors, je pense que je vais partager juste mon expérience, je vais parler de ce que j’ai fait au Bénin, de ce que j’ai fait ailleurs aussi ; ce sont les échanges que je pense avoir.

Il semblait y avoir deux tendances pour cette Biennale. Qu’est-ce que vous en pensez ?
(Rires). Si les deux camps m’avaient invité, j’allais participer. Je pense qu’au Bénin, c’est pour cela qu’il n’y a pas de guerre, on se querelle beaucoup et nos guerres finissent par les paroles. C’est pour ça que le Bénin fait partie des pays de l’Afrique de l’ouest qui n’a jamais vu, comme au Nigeria ou au Togo, des gens se tirent dessus avec des armes. C’était un conflit idéologique, ce qui fait que tout le monde veut faire une biennale au Bénin. Cela aurait été bien qu’il y ait deux biennales au Bénin mais, pour l’international, ce n’est pas bon. Il faut le dire honnêtement : à l’international, on regarde le Bénin comme un pays à part ; quelqu’un m’a dit : « Le Bénin est le pays le plus compliqué que j’aie jamais visité dans ma vie. » Je lui ai dit, en réponse : « Le Bénin est le seul pays en Afrique de l’ouest qui n’a jamais eu de guerre », pour lui montrer qu’on n’est pas si mauvais que cela. Mais, pour l’international et, même pour le financement, ce n’est pas bon de diviser un projet. Cependant, je trouve que c’est une richesse pour le Bénin qu’il y ait deux biennales et, on va tout faire pour que cela n’arrive plus, si cette Biennale doit continuer dans le futur.
Certains pensent que ce conflit est dû à une question d’intérêts et d’argent mais, moi, je pense que c’est plutôt une question d’égo. Mais, on va essayer progressivement, philosophiquement, par des conférences, des rencontres, de développer l’unité ; cela va s’apprendre. Le problème qui se pose dans les arts plastiques se pose aussi beaucoup dans le théâtre. Je pense qu’il va falloir mûrir et bien gérer cela. Pour l’instant, on ne dira pas que cela est si négatif ; s’il devait y avoir deux biennales, il y aurait pas mal de groupes à Cotonou.
Moi, je suis là pour apporter ma pierre à l’édifice, je vais faire ce que je peux, mettre ensemble les gens qui se chatouillent et, je pense qu’après la Biennale, ils vont se retrouver, se calmer ; la prochaine Biennale s’appellera Unité et il y aura une seule Biennale.

Pour vous qui vivez à l’extérieur du Bénin, comment cette division d’antan a été perçue ?
Je vis en Hollande et, cela a été très mal vu. La première fois qu’on a entendu parler de la Biennale Bénin, c’est une femme qui m’a appelé à Londres et qui m’a dit : « Qu’est-ce qui se passe dans votre pays ? Pourquoi les gens ne s’entendent pas ? » Je lui ai répondu : « Comme le Bénin est petit, pour tout grand projet, beaucoup de gens pensent qu’ils sont patrons et, à Cotonou, il n’y a pas de musée, il y a pas de préoccupation alors quand il y a une petite chose, tout le monde veut s’en occuper, c’est pour cela qu’il y a divergence. »
Vous voyez, il y aura plus de visiteurs à Cotonou et, on va regarder celui qui peut faire le meilleur, il se fera respecter la prochaine fois. Sinon, c’est dommage pour le Bénin qui regorge d’autant de très bons artistes mais, ce n’est pas qu’ici qu’il y a ce problème ; toutes les biennales en Afrique, cela, je peux vous le dire, ont des problèmes. C’est pire et c’est grave !
Par exemple, il y a eu le Festival des arts nègres à Dakar ; je peux vous dire que, jusqu’à aujourd’hui, les œuvres des artistes sont saisies quelque part, souhaitons que cela n’arrive pas ici. Moi, mes œuvres, on a dû payer 6000 euros pour les récupérer, parce qu’une galerie française voulait les montrer, alors que ces œuvres avaient été prêtées.
A part le Sénégal, nous avons la biennale sud-africaine qui n’existe même plus. La Biennale Bénin est à ses débuts. Regardez celle de Dakar qui a déjà plus de 20 ans ! Elle bafouille après tant d’années, elle semble encore à un stade primaire ! Ici, ils viennent de commencer et, toute chose qui est à ses débuts comporte un peu de bavures ; je pense qu’ils auront le temps de se rattraper.
Si nous, nous avions pensé que c’était un projet négatif, nous n’allions pas y participer ; j’ai des amis qui m’ont demandé si cela valait le coup d’y être et je leur ai répondu oui. Donc, on ne va pas regarder ce qui se passe d’un œil négatif ; en fait, c’est le début de quelque chose.
Je pense que cela va être une bonne Biennale, parce que les gens ne savent pas ce qui va se passer, mais ils savent qu’il y a de très bons artistes ici, c’est pour cela qu’ils s’y engagent. Je pense que même si l’administration bafouille, les artistes vont y mettre le poids et cela va marcher.

D’où vous vient ce grand sens d’optimisme ?
Vous savez, j’aime le Bénin. Mon art, je l’ai commencé ici ; des Béninois ont acheté mon art sans aucun expatrié, sur dix ans et, j’ai du respect pour ça, je ne peux pas dire que le succès de mon travail a commencé quelque part d’autre, il a commencé vraiment ici ; si vous voulez compter mes œuvres à Cotonou, vous pouvez en avoir plus de soixante-dix qui sont au Bénin. Donc, c’est un pays auquel je crois, je ne peux parler un seul instant négativement de lui, ça ne peut pas tourner une minute dans ma tête. Tout ce qui se passe ici, surtout pour l’art, pour moi, c’est positif.

Un mot de fin ?
Souhaitons que les deux Biennales deviennent une, parce que c’est bon pour le Bénin, c’est mon mot de fin. 
Source: Starsdubenin.blogspot.com