Critique du film Oumou, un destin arraché de Gaoussou Tangara (Mali)

Rêve brisé

Le film s'ouvre sur un beau paysage du village de Chimandougou au Mali. Mais il retrace les souffrances et le tragique destin de milliers de fillettes livrées trop tôt au mariage forcé. Un mariage arrangé, qui assombrit le destin radieux auquel était promise la petite Oumou Coulibaly interprété par l’actrice Awa Siami Koné.

Car elle a eu un cursus scolaire brillant mais freiné par le chômage de son père dépourvu de moyens financiers pour lui payer des études aux lycées.

Chargé d'émotions et pleins de suspens, car l’actrice principale s’est opposée à ce forfait, Gaoussou Tangara relate le sort de jeunes maliennes, voire africaines qui sont données en mariage précoce et qui voient leurs rêves brisés.

Le réalisateur rassemble dans son film tous les maux dont est victime la jeune fille en Afrique : mariage forcé, viol, etc., un sujet pas nouveau dans le cinéma africain pour preuve Muna Moto du doyen camerounais Jean Pierre Dikongué-Pipa est campé sur cette thématique.

Ce court métrage de 30 minutes sensibilise sur le fléau du mariage précoce et qui fait la promotion et la défense des droits de l'enfant. Le mariage précoce est un phénomène récurent dans les pays en développement et touche près de 41.000 filles de moins de 18 ans mariées chaque jour sur le Continent, soit une fille toutes les 2 secondes, selon une enquête menée par, le Comité de Représentants des Enfants et Cœur et Conscience à Madagascar avec le soutien de l'Union Européenne.

La sexualité précoce des jeunes filles constitue un problème de santé publique dans les pays africains qui ne disposent pas de matériels sanitaires adéquats par rapport aux conséquences qui y découlent. Ces conséquences qui sont souvent dramatiques, comme c'est le cas de l’héroïne ici qui en voulant donner la vie perd la sienne. La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie dit l’adage et ce film de Gaoussou Tangara, qui remplit toutes les conditions exigées au 7ème art, mérite d’être vu afin de prendre conscience et définitivement une résolution contre ce fléau.

Oumou, un destin arraché, choc les sensibilités qu'on soit pour ou contre le mariage précoce et nous pousse à prendre un ferme engagement contre cette pratique qui perdure en Afrique.

Patrick Hervé YOBODE

(Bénin)

Grande prière à la Nation suivie d’hommage solennel au roi Adandozan

L’événement reporté au samedi 16 mars 2019

(5.000 participants attendus à Adamè)

Le domicile de Dah Houinato situé au quartier Agori-Plateau dans la Commune d'Abomey-Calavi a abrité ce samedi 16 février 2019,  la conférence de presse conjointe du comité d’organisation de la grande prière à la Nation et à son gouvernement suivie d’hommage solennel au 8ème roi de Danxomè, Dada Adandozan. Le Vénérable Alphonse Dansou Gazozo, 1er Responsable et Secrétaire national du Syndicat National des Médecins Intellectuels, Traditionnels et Assimilés du Bénin (Sy.Na.MI.Tra.AB) et Secrétaire général du comité d’organisation et Togbé Tofodzi, membre du Sy.Na.MI.Tra.AB, 2ème Vice-président du comité d’organisation et responsable chargé du sous-comité Technique, sont allés expliquer à la presse, les raisons qui motivent le report de cet événement d’envergures internationales, placé sous le haut patronage du Chef de l'État Patrice Talon. Baptisée : ‘’Event Adamè 2019’’, cette action citoyenne se déroulera désormais le 16 mars 2019 à Adamè à Abomey. Le mois de mars étant le mois au cours duquel a été détrôné en 1818 Dada Adandozan Magnonfli. 

Événement grandiose et d'une portée interplanétaire, ‘’Event Adamè 2019’’ a germé dans la tête du Vénérable Dansou Gazozo en Octobre 2018. À l'issue d'un échange avec le porte étendard de la Collectivité royale (Assiata) Adandozan, Sa Majesté Dada Adandozan Ayadokoun Gbèdonoukoun Hèmakoun, qui donnait son accord de principe après consultation de toute sa base, la phase pratique de la tenue de cet événement historique était enclenchée. Un comité d’organisation de 23 membres a été mis sur pieds et dirigé par Dada Adandozan Ayadokoun. La date du samedi 16 février 2019 a été retenue pour sa tenue, mais c'était sans compter avec la volonté de celui qui devrait recevoir les hommages. Digne fils du roi Agonglo, Réformateur très en avance sur ses congénères, Dada Adandozan Magnonfli (1797-1818), a voulu que l’événement se déroule dans le mois au cours duquel il a été détrôné. Puisque connaissant l'homme on peut se targuer de dire que ce report n'est pas un fait de hasard. 

De (g à d) Vénérable Dansou Gazozo et Togbé Tofodzi Wallace

Comme principales raisons évoquées par le comité d’organisation et qui se justifient, il faut simplement dire que le site retenu pour abriter l’événement est l’ancien emplacement du palais royal de Dada Adandozan Magnonfli. Sa mémoire et ses exploits effacés de l’histoire, c'est dire 200 ans d’abandons de ce site. 

Le palais royal de Adamè situé dans la rue en face du CHD-Zou, a laissé place à une véritable forêt classée. De gros arbres, ont pris la place des murs et autres constructions de ce palais. C'est pour cela que le Vénérable Dansou Gazozo déclare : <<le site retenu pour abriter l’événement, abandonné depuis 200, son aménagement nécessite un investissement lourd>>. Mais par rapport à la nouvelle date, toutes les dispositions sont prises pour la tenue effective de la grande prière à la Nation suivie d’hommage solennel au roi Adandozan Magnonfli, sur ce site où avait été érigé son palais. La seconde raison évoquée est relative à la tenue dans la même période d'une cérémonie que démarre le nouveau roi de Danxomè, Sa Majesté Dada Sagbadjou Glèlè. Et comme toutes les Assiata doivent allégeance au roi central le principal Souverain, aucune autre cérémonie ne doit interférer dans les siennes. 

Il faut retenir que plusieurs têtes couronnées et hauts dignitaires du culte endogène ont béni ‘’Event Adamè 2019’’. Entre autres nous pouvons citer : Dah Houinato Adimalon, leurs majestés Kpodégbé, Gangorosouambou roi de Kika, sa Majesté Dada Sagbadjou Glèlè roi de Danxomè, le Assiata Adandozan, etc. 

Plusieurs autorités politico-administratives donnent également leurs quitus. Il s'agit du Président de la République sous le Patronage de qui l’événement est placé, du ministre des affaires étrangères, du Préfet du Zou Firmin Kouton, du maire de la ville d’Abomey, Blaise Ahanhanzo Glèlè, etc. 

Il faut signaler que pour cet événement historique, un pagne a été confectionné pour l’occasion et dont la demie pièce coûte 6.000 francs CFA, achetable auprès du comité d’organisation.

‘’Event Adamè 2019’’

La séance de prière à la Nation suivie d’hommage solennel à Dada Adandozan Magnonfli est un événement d’envergures internationales et de hautes portées historiques. Pour Togbé Tofodzi Wallace, c'est un événement coup double dont le premier volet est la prière à la Nation. 

Cette action pour demander la paix, la concorde et la cohésion nationales sur notre pays par rapport à la période sensible qu’il traverse et qui conduirait aux élections législatives du 28 avril 2019. Pour un événement du genre sur lequel 5.000 personnes sont attendues, le second volet est celui qui rend hommage au roi Adandozan Magnonfli et qui plaide pour la réhabilitation de ses 21 ans de règne au sein de la dynastie royale de Danxomè, puisque son Assista a été déjà reconnue, installée et insérée parmi les autres Assiata. 

Mais qui est réellement le roi Adandozan Magnonfli

Réformateur hors classe, son règne et ses actions ont fait école à travers le monde. Il régna à la succession de son père le roi Agonglo, de 1797 à mars 1818. D’ailleurs le Vénérable Dansou Gazozo dit de lui qu’il est un Souverain audacieux et courageux. C'est le géniteur de du Symbole de la Jarre trouée attribué à tort à son jeune frère le roi Guézo. Il est celui qui a supprimé le tribut que tous ses prédécesseurs ont payé au royaume d'Oyo. Révolté le roi d'Oyo lance une guerre contre Danxomè, que Adandozan remporta par des manières mystiques et militaires. Il a supprimé et fermé les prisons convertissant les prisonniers en agriculteurs, car pour lui il faillait cultiver la terre pour nourrir le peuple. Une réforme qui a fait école à travers le monde et qui a encore cours en Chine jusque-là. C’est lui Adandozan qui a été le premier au monde à mettre fin au honteux commerce des hommes. Il est même allé jusqu’à emprisonner des négriers très influents dont le sieur Félix Chacha de Souza. Les réformes engagées par Adandozan Magnonfli sont multiples. C'est un Souverain légendaire dont le trône et les attributs méritent d’être réhabilités après la reconnaissance et l’installation de son Assiata. Ses armoiries et emblèmes doivent désormais figurer sur la toile qui retrace les dynasties royales de Danxomè. 

Patrick Hervé YOBODE

Album photos

Consultation du Fâ dans le cadre de la fête du 10 janvier à Agonlin

Dah Atingli Bognon Affomansodankpon fait le décryptage du signe apparu

(Nécessité de boucher un trou béant que révèle le Fâ à Cotonou, à Savè et aussi à Agonlin)

Les hauts dignitaires du culte Vodoun de la région Agonlin dans le département du Zou, ont comme à l’accoutumée procédé à la consultation nationale du Fâ pour le compte de l’année 2019. Si à Cotonou le signe principal était Woli-Ofu et Woli-Bogbé à Savè dans le département des Collines, ici à Agonlin, le Fâ révèle Woli-d'Abla. C’était à Agonlin Zonmon dans la Commune de Zangnannando le jeudi 10 janvier 2019. Il se remarque aisément le Odou Woli partout où la consultation de l’oracle a touché la nation béninoise en entier. Est-ce un bon signe pour le pays ? Ces dirigeants comment doivent-ils se comporter face à ce que tente de faire comprendre le Fâ ? Que faut-il faire en réalité pour conjurer le mauvais sort qui plane sur le pays sur le signe Woli ? Tout ceci trouve réponse avec le décryptage du haut dignitaire du culte Vodoun le Vénérable Dah Atingli Bognon Affomansodankpon Agonlinvodoun, un Prêtre du Fâ pas comme les autres et qui avec Dah Gbanhounkponon sont les deux ténors de la tradition de nos pères dans la région Agonlin.

Ils étaient plus d’une centaine de hauts dignitaires et garants de la tradition et des savoirs de nos ancêtres. Tous originaires d'Agonlin, il est une tradition pour eux de consulter le Fâ pour le compte de toute la nation béninoise à l’orée d'une nouvelle année et c'est précisément la date du 10 janvier, jour sacré pour les Vodoun et le Fâ premier messager de Dieu, qu'ils sacrifient à cette tradition. Sur la grande cours de l’école primaire publique du village de Zonmon dans la Commune de Zangnannando, ces garants du monde endogène ont en marge de la célébration de la fête des Vodoun, consulté le Fâ pour le compte de la nation. Sous quels signes le Bénin pourrait avec ses enfants vivre en paix, dans la concorde, la cohésion et la quiétude ? C’était ce que voulaient savoir par l’entremise du Fâ, les hauts dignitaires.

Devant ses devanciers, les ogres du Fâ et les milliers de paires d'yeux, le jeune élève de Bokonon Tovodonnon jeta les chapelets et l'oracle révélait le Kpôli Woli-Abla, indexant directement les politiques. C'est l'un des hauts dignitaires et pas des moindres, le numéro 2 dans le monde endogène à Agonlin, Dah Atingli Bognon Affomansodankpon Agonlinvodoun qui nous a permis de savoir davantage sur ce que révèle réellement le Fâ sur ce signe. Woli-Abla parle en effet, d'un grand trou ouvert et qui attend soit des cadavres, la misère, la honte, les maladies, la famine, etc. De la misère à la famine ce sera collectif, tout le pays souffrira, mais en ce qui concerne les cadavres, est-ce les politiques qui fermeront ce trou ou les populations ? Pour lever le doute, le Fâ a été appelé à la rescousse et révèle que la mort sera dans le rang des dirigeants du Bénin. 

Il urge donc que des sacrifices (Vossissa) soient faits au nom de tout le pays pour conjurer ce mauvais présage. Selon Dah Atingli Bognon Affomansodankpon Agonlinvodoun, ce signe à part le trou béant dont il parle, indique aussi la mésentente et la division entre des frères d'un même pays, qui se cherchent en bataille rangée. Pour lui, les politiciens béninois ont dans leurs rangs, des professionnels de la conspiration. Ils se détruisent entre eux. Ils privilégient l’intérêt personnel égoïste au détriment de l’intérêt général. Les guerres de positionnement, le c'est moi qui doit être là et non personnes d’autres ; sont à la base de tout ceci. Celui qui détruit ce pays et qui met le bâton dans les roues de ceux qui voudraient faire le développement de pays, n'est pas mort, il est bien vivant, respire l'air frais en continuant sa sale besogne.

Le Vénérable Dah Atingli Bognon Affomansodankpon Agonlinvodoun

Dah Atingli Bognon Affomansodankpon Agonlinvodoun, parle aussi de l’ingratitude des dirigeants de ce pays, qui oublient tous l’histoire et le passé glorieux de cette nation. Puisque selon lui, il y a un digne fils de ce pays, un grand nom qui a lutté pour ce pays, qui a même donné sa vie pour tous, mais duquel personne ne s'en souvient. Et sur Woli-Abla, ce dernier se signal avec nervosité depuis plus de 6 ans déjà sur toutes les consultations nationales, réclamant des honneurs de façon cyclique. Il faudra chercher par le biais du Fâ, qui est cette grande figure de notre pays, lui témoigner notre amour par des offrandes, des actions de grâce, de l’aumône. Tout ceci n'est qu’une manière de lui donner des munitions afin qu’il continue sa lutte dans l’au-delà pour le bien du Bénin. Mais il faudra forcément honorer sa mémoire pour la cohésion nationale. Sur le même signe les Vodoun Tohossou et Dan demandent des offrandes afin de répandre dans le pays l’abondance financière et matérielle dont le peuple a besoin. <<Voilà qui est clair et bien dit, mais nos dirigeants sont têtus, ils n’aiment pas la vérité et ce qui est authentique, notre tradition qui révèle ce qu'ils peuvent faire pour la paix. Ils ne feront rien pour que les sacrifices soient faits et que la figure emblématique dont parle le Fâ, soit connue et honorée comme cela se doit. Ils sont calqués sur ce qui appartient aux blancs et c'est déplorable>>, regrette Dah Atingli Bognon Affomansodankpon Agonlinvodoun.

Il convient de rappeler que cette consultation se déroulait devant, Dah Gbanhounkponon, Bokonon Zodaga, Bokonon Aubin Toboula, Bokonon Agbigbi, Bokodaho Adjolougbé, Dah Gbogblézinon, Bokonon Katakiti, Bokonon Tovodounnon, Bokonon Tômassi, Dah Doganou Gbèsso, Gal Cocou Lègba Sèmègan, Valentin Somassè, etc.

Patrick Hervé YOBODE