mardi 19 octobre 2021

Critique de INTRADUISIBLE DÉCISION

Ou quand le passé refoulé interpelle la conscience, le bon sens et le devoir

Le court métrage que signe Agnon Flora Dongbéhoundé est un psychodrame (fiction) de 13 minutes 29 secondes qui s’ouvre sur Rébecca (Céciline Abissi) l’actrice principale qui, venue matinalement à son bureau, sort une pomme, ce fruit, encore et toujours ce fruit. Chirurgienne-Oncologue réservée et travailleuse, ce matin là, alors qu’elle s’apprêtait à mordre dans sa pomme la voici devant le dossier d’un patient qui lui rappelle un passé douloureux refoulé, mais qui refait surface avec une violence inouïe.

Ayant subi des situations malencontreuses dont un accident de circulation, la mort de sa femme, etc. voici Jean Homèvounon (Nadjib Katchi) atteint d’un diabète de type 2 et patient de Rébecca. Cette dernière qui refuse de s’occuper de lui mais contrainte par la décision finale de son supérieur se ravise. Partagez entre plusieurs sentiments, Rébecca se voit dans une voie sans issues et livrée à un combat contre elle-même. Doit-elle se venger ou respecter son serment et sauver le malade ? Rébecca se retrouve devant une intraduisible décision, puisque son patient n’est autre que son ancien violeur, son oncle et le père de sa fille (Énougnoui).



Intraduisible Décision, qui est en compétition officielle dans la catégorie films d’écoles plonge le spectateur dans l’expectative, car Agnon Flora Dongbéhoundé joue volontairement sur les nerfs et l’impatience des cinéphiles. Un court métrage qui dénonce l’inceste et certaines pratiques malsaines de la société. Agnon Flora D. adopte une démarche filmique qui s’accentue sur l’être, sur la complexité des Hommes. Passionnée par les psychodrames, elle cherche à faire ressortir les états d’âmes et le combat perpétuel de l’Homme pour plaire et se plaire à travers ses œuvres. Intraduisible Décision, qui répond aux exigences cinématographiques est un film qui mérite d’être suivi car illustrant parfaitement le combat de soi, contre soi-même.

Encore en projection ce mercredi 20 Octobre 2021 entre 14 heures et 16 heures à Canal Olympia Idrissa Ouédraogo Pissy, Intraduisible Décision a remporté le Prix de la Meilleure Réalisation et le Prix du Meilleur Scénario sur le Festival International du Court Métrage des Écoles de Cinéma (FICMEC) de l’Institut Supérieur des Métiers de l’audiovisuel (ISMA) de Cotonou au Bénin.

Patrick Hervé YOBODE#FESPACO 2021

 

 

 

lundi 18 octobre 2021

Fespaco 2021

Journée du dimanche mouvementée pour la délégation béninoise

(08 films béninois des jeunes réalisateurs sur les 10 en compétition projetés)

Le Bénin est fortement représenté sur la 27ème édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco) 2021. Les acteurs du 7ème art se sont donc mobilisés pour non seulement vendre la Destination Bénin, mais pour porter en triomphe leurs jeunes frères et sœurs réalisateurs issus pour la plus part de l’Institut Supérieur des Métiers de l’audiovisuel (ISMA). Ces jeunes gens honorent leur pays le Bénin avec dix (10) films écoles sur 25 en compétition. Avec la projection de huit (08) de ces films au cours de la journée d’hier dimanche 17 Octobre 2021, la délégation béninoise était en mouvement jusqu’à tard dans la soirée.

La Fédération Béninoise des Associations de Théâtre et du Cinéma (FEBATCI) de Pierre Zinko, la Fédération Nationale des Associations du Cinéma et de l’audiovisuel du Bénin (FeNaCAB) de Dimitri Fadonougbo, Bellywood Industrie (BI) de Ibrahim Padonou tous réunis au sein du Collectif des Fédérations et Associations du Cinéma (COFAC) et plusieurs autres cinéastes béninois sont présents au Burkina Faso. Objectif, prendre activement part à la 27ème édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco) 2021, histoire de faire parler du Bénin.



La délégation forte de 23 acteurs du cinéma qui sont sur le Fespaco 2021 grâce à l’accompagnement du Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts (MTCA) à travers la Direction du Fonds des Arts et de la Culture ; s’est agrandie avec d’autres cinéastes qui sont venus parce que invités par des structures. Dans une ambiance conviviale et en parfaite harmonie, ils se complètent pour une présence remarquable du Bénin. Et la journée d’hier dimanche 17 Octobre 2021 n’aura pas été de tout repos. Entre le siège du Fespaco, le colloque sur le financement des industries du cinéma et les salles de projections, la délégation béninoise a connu une journée parfaitement mouvementée.

Il faut signaler que cette année sur le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco), même si le Bénin n’a pas de films en compétition dans les autres catégories, les films d'écoles sont bien présents et représentent valablement le pays. Sur les vingt-cinq (25) films écoles en compétition officielle, le Bénin à lui seul en compte dix (10) dont neuf (09) des étudiants de l’Institut Supérieur des Métiers de l’audiovisuel (ISMA) et un (01) de l’École Nationale des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ENSTIC). Au cours de la seule journée d’hier, le Bénin a superbement bien fait parler de lui, avec huit (08) de ses films sur les dix (10) en lice. Gildas Altidor Dossou, Lica Mariélie Dangnivo, Dominique Akrota, Flora Agnon Dongbèhoundé, Koffi Albéric Attèdédji, Olayèmi Léila Adjé-Chabi, Barnabas Udoh et Zinhoué Fleur Gloria Hessou ont démontré que le Bénin était là. Leurs interventions après la projection de leurs films écoles courts métrages ont rehaussé le Bénin et ses croyances et ont été fortement applaudies.

En attendant de revenir sur la critique de quelques-uns de ces films, retenons que cette année sur le Fespaco, le Bénin est mieux organisé et très bien présent sur les différentes activités de ce festival.

Patrick Hervé YOBODE

lundi 30 août 2021

Nouveau single''Tountoundé''de Raïmi Gansa

Une invite aux béninois à prioriser nos danses patrimoniales

Il est connu pour sa ténacité dans ce qui constitue sa passion depuis sa tendre enfance. Conscient qu’il entrait dans une jungle, le jeune homme aux talents incommensurables à tôt fait de s’effrayer le bon chemin qui pouvait l’amener au succès. Danseur talentueux et attitré des danses d’ici et d’ailleurs, Raïmi Gansa a raflé de 1997 à 2007 des trophées en chorégraphie dans plusieurs pays dont notamment : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Nigeria, etc.



Droit dans ses bottes et confiant en son potentiel, Raïmi Gansa malgré les coups reçus, malgré les peaux de bananes et autres pour l’empêcher d’aller de l’avant à tenu bon, il a résisté à la tempête et comme tout ce que Dieu a oint, l’heure de sa gloire a sonné et le garçon brille de mille feux. Une carrière artistique qui évolue crescendo avec des œuvres qui font une très belle promotion des musiques de nos terroirs. Alliant des instruments musicaux traditionnels à ceux modernes, il en tire des sonorités envoûtantes qui identifient clairement le 229. Plusieurs projets entrepris entre la Côte d’Ivoire et son Bénin natal, il a fait des duos avec de grands noms de la musique d’ici et d’ailleurs, comme le virevoltant Rico’s Campos.

Déjà quatre albums à son actif sur lesquels Raïmi Gansa mélange différents styles basés sur de la musique de recherche. Avec l’appui salutaire de la Reine Abbi Saba figure emblématique de la médecine traditionnelle qui traite tous les problèmes liés à la stérilité féminine et masculine, une nouvelle porte de succès s’ouvre pour l’artiste qui venait de lancer un nouveau single intitulé ‘’Tountoundé’’ le 23 Août 2021. ‘’Tountoundé’’ pour conscientiser les béninoises et béninois férus de la musique à consommer local en matière de musique. ‘’Tountoundé’’ pour dire aux béninoises et béninois que nos valeurs essentielles reposent sur nos musiques traditionnelles. ‘’Tountoundé’’ pour sonner le glas de la promotion des musiques d’ailleurs. ‘’Tountoundé’’ enfin pour dire que Raïmi Gansa est là et que tout le monde, que vous soyez d'Abomey, de Kétou, de Ouidah, de Dogbo, de Savalou, de Sakété, de Parakou, de Natitingou, etc. viennent avec lui danser sur les bonnes vibrations musicales issues des réflexions de nos ancêtres. Ces musiques qui ne disparaîtront qu’avec le monde.

‘’Tountoundé’’ à consommer sans modération aucune.

Patrick Hervé YOBODE