Du Dahomey au Bénin qu’est ce que la jeunesse et les générations futures peuvent retenir
(A travers cette rubrique, renforcer votre culture générale par rapport à l’histoire des nations)
L’Afrique et les différents pays africains sont ont le sait chargés d’histoires.
Mais dans un monde où on n’a plus le temps de s’instruire, de chercher et de comprendre
les fondements de la société, l’histoire a tenu et tiendra toute sa place. S’il
est évident que c’est au bout de l’ancienne corde que l’on tisse la nouvelle,
cette rubrique vous ramène à l’histoire de chez, vous. Elle aura droit de citer
dans les colonnes de votre journal tous les 2èmes vendredi de chaque
mois. Aujourd’hui redécouvrons ensemble,
les temps forts de la république du Bénin avec ses nombreuses mutations. De la
monarchie, en passant par la colonie, à la république du Dahomey, la république
populaire du Bénin et la république du Bénin, tout est ici.
Les royaumes au Dahomey
La carte du Bénin |
Les trois royaumes d’Allada, de Porto-Novo et de Dan Homè (dans le ventre du
serpent) furent fondés par les fons, qui occupent le sud du pays (le nom de Dahomey fut donné à l’ensemble du pays après la conquête
française). Selon la légende, la fille du roi de la ville de Tado (sur le
fleuve Mono) fut fécondée par un léopard, alors qu'elle allait puiser de l'eau.
Le fils qu'elle mit au monde est le fondateur de toute la dynastie. Ses
descendants fondèrent un royaume à Allada au XVIe siècle.
Le siècle suivant, trois frères se disputèrent le trône ; le premier, Mindjèmadokokpon garda le royaume d'Allada, le deuxième, Do-Aklin fonda Abomey et le troisième, Tè- Agbanlin fonda Adjatché qui devint plus tard Hogbonou et Porto-Novo. Le
royaume d'Abomey fut fondé en 1625, mais c'est entre 1645 et 1685 qu'il devint
un État puissant. Le roi Houégbadja,
petit-fils de Do-Aklin, voulut annexer un État voisin dont le roi, Dan, le
défia de s'installer sur son ventre. Dan fut défait, décapité à Abomey et dans
son ventre fut installé le pieu central du palais royal. Signe que le roi de
Danxomè avait pris son adversaire au mot.
Au XVIIIe siècle, Allada et Ouidah furent
annexés. Les Européens développèrent des forts sur la côte comme des bases
militaires afin d´imposer aux ethnies côtières une menace militaire pour
qu'elles leur fournissent des esclaves. C'est le roi Ghézo qui consolida
le royaume en attaquant régulièrement les Yorubas au Nigeria,
ce qui lui procurait des esclaves.
Son successeur, le roi Glélé,
irrita cependant les Français par son attitude belliqueuse et son non
conformisme. Par le traité de 1863, il autorisa les
Français à s'installer à Cotonou. Mais la présence de ceux-ci irritait le roi Gbê han
zin (Béhanzin,
ou le monde qui tient l’œuf) qui estimait que les Français menaçaient la
souveraineté du royaume. Aujourd'hui encore, une statue géante du roi à
l'entrée de la ville d'Abomey illustre cette lutte face à l'envahisseur. Gbê
han zin fait figure de résistant et jouit d'une haute estime en Afrique Noire. Béhanzin fit donc
la guerre aux Français, mais il ne fut pas le seul des 12 rois à s'être dressé
contre l'envahisseur. Le Traité de Ouidah qui plaçait Porto-Novo et Cotonou sous tutelle
française fut signé en octobre 1890. Ce même traité
prévoyait le versement par la France d'une pension au roi du Dahomey. Le roi Béhanzin et
les Danxoméens considéraient le roi Toffa 1er comme un
traître à la solde des Français. Le héros Gbê han zin, soucieux de son peuple,
demanda à discuter avec le président français d'alors. Ainsi il se rendit en 1892 au colonel Alfred-Amédée
Dodds et fut déporté aux
Antilles. Abomey devint alors un protectorat français. Allada et Porto-Novo
eux-aussi sous protectorat, formaient la colonie française.
Au début du XXe siècle,
les trois royaumes cessent d'être autonomes et sont confondus dans un ensemble
divisé en cercles gérés par des administrateurs et cantons gérés par des chefs
africains. Pendant la Première Guerre mondiale, des troubles
éclatent dans le nord du pays après l'envoi de troupes autochtones sur le front
européen. À la fin de la guerre, la colonie se structure : les moyens de
communication se développent, la production agricole se rationalise et la
scolarisation augmente. Sous l'influence de missions catholiques et protestantes d'une part, de l'enseignement laïc d'autre part, un
enseignement primaire et secondaire se met en place. Intégrés dans l'Afrique-Occidentale française (AOF), les Dahoméens entrent dans la fonction publique
et servent dans d'autres territoires de la fédération ; le pays est alors
souvent qualifié de Quartier latin de l'Afrique.
La conférence de Brazzaville
Le 8 février 1944 se termine à Brazzaville une conférence réunissant les dix-huit gouverneurs et
gouverneurs généraux de l’Afrique-Occidentale française, de l’Afrique-Équatoriale française, de la Côte française des Somalis, de Madagascar et de la Réunion. Sous la présidence de René Pleven, commissaire aux Colonies du Comité français de la Libération
nationale, cette réunion a pour mission d’émettre des
recommandations sur la future législation coloniale. La présence du général de Gaulle et la tenue d’une telle réunion alors que la guerre
est loin d’être terminée montre le réel intérêt porté à l’avenir de ces
territoires qui apparaissent alors comme l’incarnation de la permanence de la
République hors du territoire métropolitain. Il ressort de Brazzaville l’idée d’une participation accrue de la population africaine à la vie
politique et le désir d’abandonner les régimes d’exceptions auxquels elle est
alors soumise comme le code de l’indigénat.
Nous aborderons dans nos prochaines parutions, les nombreuses réformes qu’a
connues ce petit Etat de la côte Ouest africaine. Rendez-vous donc le 13
décembre pour la suite.
Un spécial merci à toutes les personnes qui m’ont renseigné sur l’histoire
de ce pays, notamment mon père M. Claude YOBODE, M. Ambroise Houssou. Rappelons
aussi que l’internet nous a été d’un grand secours pour la réalisation de cette
rubrique. Bonne lecture à toute et à tous.
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