mercredi 13 novembre 2013

Mamane à l’Institut français de Cotonou


Le Gondwanais fait le procès de la mal gouvernance en Afrique

(« L’Afrique tourne en rond depuis 1960, sans de véritables programmes de société pour ses dirigeants »)

Le théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou a fait le plein, le samedi dernier. La raison était très simple. C’était le premier déplacement du Gondwanais Mamane pour un spectacle dans la mégalopole béninoise.  Avec l’humour qu’on lui connait et qui le caractérise, il a peint les maux qui minent le Continent noir.  Un tour de l’Afrique et du monde en moins de 2 heures, d’humour et de subtilités, pour le plaisir du public.
Mamane le Gondwanais

Le rarissime Mamane, parce qu’artiste exceptionnel, originaire du Niger et citoyen du monde, était à  Cotonou le week-end dernier. Ce déplacement de l’humoriste le plus en vogue de ce moment, se justifie par la célébration du cinquantenaire de l’Institut français du Bénin. Devant des gondwanais, venus nombreux, Mamane commence son one man show par le président des Etats Unis. Pour lui Barack Obama est un gondwanais qui travaille pour président fondateur et qui lit les texto d’Angela Merckel.  Le spectacle ne faisait que démarrer. L’humoriste de la république très très démocratique du Gondwana, fustigea l’absence des ministres. Dit-il, ils ne sont pas venus, parce qu’ils ont lu le programme du spectacle et ils se disent que le lundi matin, qu’ils voudraient encore être ministres. C’est alors qu’il se souvint de juillet 2009, où il était en transit sur Cotonou pour Lomé. Mamane n’a pas fait de cadeau au peu d’attention qu’accordent les dirigeants à l’entretien de nos grandes artères. Les inondations qui jusque là sont mal gérées, bref la mal gouvernance qui caractérise les régimes africains. Pour lui l’essence frelaté constitue une arme de destruction massive, mais continue d’être vendue allègrement dans certaines capitales africaines. C’est marrant.  Il n’a pas omis d’aborder l’actualité brulante du moment au Bénin. Très subtilement, il dit au public : « pour me sentir à l’aise sur la scène, j’ai mis des chaussures, mais pas des chaussures à talon, pas de chaussures à talon au Bénin ». Le public métissé ayant compris à demi-mot ne s’était pas retenu.  Il faisait là référence aux affaires tentatives d’empoisonnement et coup d’Etat, avec pour seul homme à abattre, Patrice Talon. La révision de la constitution et le consensus qui doit y règner n’ont pas été omis.  Pour Mamane, le sport favori de l’opposition en république très très démocratique du Gondwana, c’est la marche. De l’uranium, au pétrole en passant par les autres ressources minières, Mamane a dénoncé, la dilapidation des ressources, la corruption, la gabegie, la répression de la presse,  l’impunité et les élections surprises au Gondwana qui se soldent par des 53% et des 99.99% de suffrage. Du Bénin au Rwanda, du Congo Brazzaville, au Congo Kinshasa, de la république centre Africaine, au Tchad en passant par le Mali, le Niger, le Nigeria, le Cameroun, le Sénégal, la Gambie, la Mauritanie, etc. l’humoriste a fustigé les éternels conflits de frontières, les délestages qui sont légions et qui mettent ces pays sous la bonne voie pour le sous développement durable.  Le terrorisme au Mali et au Sahara, le racisme en Mauritanie, le Boko Haram au Nigeria et la dépigmentation qui caractérise les femmes africaines ont été passés au peigne fin. C’était un spectacle vraiment époustouflant.

Patrick Hervé YOBODE

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