lundi 29 décembre 2014

Rétrospectives culturelles de 2014

Revivons ensemble le film des grands faits culturels de l’année qui s’achève

L’actualité culturelle béninoise de 2014, a été jalonnée par des moments de joie, de déception, de regret, de promesse et de lueur d’espoir, dans le rang des acteurs culturels. De bonnes et donc de mauvaises nouvelles ont secoué la culture et ses acteurs au cours de cette année qui s’achève. Du 10 janvier au Fonds d’aide à la culture, du Tofâ à la réhabilitation des salles de cinéma, de l’organisation et de la tenue du Festival international du Théâtre du Bénin (Fitheb) aux autres festivals privés, de la mort de quelques artistes encore à la construction annoncée du Théâtre national, bref les faits ont retenu l’attention de l’opinion en 2014. Nous revenons ici sur les plus marquants, juste pour la postérité.


Une bonne nouvelle accueillie avec ferveur

Commençons ce retour dans le passé culturel du Bénin en 2014, par une bonne nouvelle. L’avènement de Boni Yayi, à la Marina aura été pour les artistes béninois toutes catégories confondues, des moments d’attention de la part de l’actuel locataire de notre Présidence. C’est sous lui que le Fonds d’aide à la culture (Fac) a été rehaussé jusqu’à un (01) milliard de nos francs. Il venait cette année de frapper encore très fort avec le sens managérial et le dynamisme de Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola, un grand coup. En effet, le conseil des Ministres en date du 02 Octobre 2014 avait rendu public un communiqué, qui avait fait tressaillir de joie les acteurs culturels. Il s’agit de l’augmentation très sensible du Fonds d’aide à la Culture (Fac), qui passe d’un milliard à trois (03) milliards de nos francs. L’annonce de cette bonne nouvelle à été fait, en marge du méga concert de clôture des vacances, le 11 Octobre 2014 dans la Cité des Kobourou. A l’annonce de la nouvelle donc, plusieurs acteurs culturels, ont réagi. Ils ont tous aimé le geste et ont remercié la dextérité de Jean-Michel Abimbola, le ministre de la culture, qui s’était investi personnellement pour que le milliard culturel soit triplé. Toute fois, ils exigent que ce fonds soit bien utilisé pour le bonheur de tous les acteurs culturels, mais aussi et surtout pour enfin l’émergence de la richissime culture béninoise.
Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola, ministre de la culture 

La fête du 10 janvier et l’absence déplorée de Boni Yayi

Une fois encore en 2014, les dignitaires de notre tradition, les garants de la religion endogène, têtes couronnées, Hounnongan, Vodounnon, adeptes du Vodoun et toutes les divinités s’étaient donné rendez-vous à Abomey-Calavi le 10 janvier 2014. Moments de réjouissances et de célébration de notre vraie identité culturelle et de l’héritage légué par nos ancêtres. Si l’absence du Chef de l’Etat aux côtés des garants de la tradition a été diversement appréciée depuis 2007, celle de 2014, aura été la goute d’eau qui faisait déborder le vase. Personne ne voulait admettre ce mépris de Boni Yayi pour notre tradition. Les commentaires allaient bon train avec les grincements de dents, dans le rang des dignitaires religieux endogènes. Chaque fois depuis 2007, donc le gouvernement trouve toujours un argument pour justifier l’absence de Boni Yayi. C’est en cela que le discours livré par Patrice Hounsou-Guèdè, maire de la commune qui accueillait les festivités a été salué avec enthousiasme. Ce dernier a invité toute la classe politique et les décideurs de cette nation, à un retour à la source. Un retour vers nos valeurs endogènes, qui serait le gage d’un développement accéléré du Bénin. En tout cas, les dignitaires, têtes couronnées, adeptes et autres, attendent de voir, si Boni Yayi franchira le Rubicon en s’absentant encore le 10 janvier 2015. Wait and See.

Et puis l’autre événement qui ne dit rien aux autorités politico-administratives

Il est des événements majeurs pour le Bénin au jour d’aujourd’hui, mais banalisé par la classe politique et surtout les gouvernements successifs de Boni Yayi. Depuis un peu moins de dix (10) ans, David Koffi Aza, professeur du Fâ est revenu sur une pratique ancestrale. Le ‘’Tofâ kinkan’’, la consultation du Fâ pour savoir de l’avenir du pays et de ces citoyens dans la nouvelle année. La 7ème édition qui se tenait en décembre 2013, avait prédit un horizon assez sombre, fait de morts subites, d’accidents, de mésententes, de la division, une atmosphère de paix éphémère, etc. N’étant jamais écoutés par Boni Yayi et ses gouvernements,  David Koffi Aza et les siens ont pu faire ce qu’ils peuvent des sacrifices qu’imposait les signes révélés. Résultat, des morts subites à la chaîne comme c’était déjà le cas en 2013, des tiraillements entre hommes politiques, des mésententes, de la chasse aux sorcières, qui somme toute ont conduit le Bénin dans un gouffre qui ne dit pas son nom. N’empêche, l’Authentique et universel ordre de la reine mère en collaboration avec l’association des Fagbassa et Bokonon du Bénin ainsi que l’association BéninTofâ, ont procédé à la consultation du Fâ pour le compte de 2015. La science et la sagesse ancestrale, révèle ‘’Troukpin Woli’’, un signe qui ne présage guère d’un horizon de stabilité pour le Bénin. Toujours, des morts, mais cette fois-ci dans le rang des autorités, des femmes qui trompent leur mari et des filles qui se livrent à l’avortement. La prudence et la patience sont recommandées au sommet de l’Etat et dans les couples. Beaucoup de femmes accoucheront par césarienne et les tiraillements entre hommes politiques, se poursuivront. Le Fâ recommande aussi de réfléchir avant tout investissement. Il faudra alors faire les rituels « Vossissa » pour conjurer le mauvais sort. Attendons de voir si nos autorités prendront conscience en mettant de côté leur mimétisme inconcevable.

La construction du Théâtre National, l’autre bonne nouvelle

Quelques semaines après l’annonce du fonds d’aide à la culture qui passe à trois (03) milliards de francs CFA, le ministère de la culture a mis une autre bonne nouvelle pour faire rêver les acteurs culturels. Il s’agit ici, de la construction du Théâtre National, tant attendu par les acteurs culturels. Dans un environnement où la culture est en pleine expansion, et où les acteurs se multiplient avec des talents inouïs, il manque cruellement de lieux d’expressions artistiques, pouvant permettre à ces derniers de créer et de diffuser leurs œuvres. L’Institut français, l’Espace Mayton, Arttistik Africa et autres construits sur initiative de quelques acteurs culturels chevronnés, ne suffisaient plus, pour contenir la pléthore d’artistes que compte le Bénin. C’est donc tout naturellement l’annonce de la nouvelle de la construction du Théâtre National, aura reçu un écho très favorable au sein des acteurs culturels. D’une capacité de dix (10.000) mille places, avec des salles annexes pour les répétitions, les formations, les projections, une salle multimédia, etc. ce Théâtre National sera construit sur la route des pêches. Le dimanche 14 décembre donc, le ministère de la culture avait commandité une équipe d’experts de DCI Consults, pour écouter les acteurs culturels, prendre leurs propositions par rapport à la construction d’un tel joyau. Ça aussi, c’est à mettre à l’actif de Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola, ministre de la culture. Il ne faut pas occulter, dans la même dynamique, la réhabilitation des salles de cinéma, entrepris par Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola et son équipe, toujours pour doter les acteurs culturels d’espaces et de lieux d’expressions.

Et puis le Fitheb, le Label et Cotonou Couleurs Jazz

La 12ème édition du plus grand festival de théâtre d’Afrique aussi avait droit de citer en 2014 et du 06 au 14 décembre. Annoncé pour être grandiose, le festival international de théâtre du Bénin 2014, qui s’est tenu après plusieurs retournements de situations, n’a pas fait grand écho dans la population. Avec la vision du directeur intérimaire, Ousmane Alédji de faire de ce grand événement culturel un Label pour le Bénin, même s’il a tenu le pari, le Label reste à désirer. D’abord pour cause d’Ebola, le festival a connu beaucoup de désistement de compagnies, les reports successifs, le budget amoindri, etc. Ici, c’est la communication qui aura obscurci l’image de ce que nous qualifions du plus grand festival de théâtre d’Afrique. Les autres rient de nous, car on veut donner une dimension au Fitheb, mais on n’a pas les moyens de notre politique et de surcroit, la communication de l’édition de 2014 a été confiée, à  des gens qui ont montré  leur limite, dans la gestion de leurs confrères journalistes, chargés de relayer l’information. L’autre chose, c’est la tenue, presque dans la même période, du désormais plus grand festival de Jazz du Continent. Cotonou Couleurs Jazz, qui prenait son envol le 11 décembre, a ravi la vedette au Fitheb, juste parce qu’ici, les organisateurs ont mis un accent particulier sur la communication. Du coup, les béninois, toutes classes sociales confondues, n’ont pas hésité à envahir Sikècodji qui abritait la 3ème édition de Cotonou Couleurs Jazz. Somme toute, Ousmane Alédji aura eu le mérite d’organiser un Fitheb qui dépasse largement la cagnotte réservée à la 12ème édition.

En pèle mêlé à présent CONAVAB Inter, Bénin Révélation Stars, Cafrim, Africa Fête.

2014, aura connu les festivals annuels habituels. Depuis janvier de l’année qui s’achève, Patrice Ahouloumè et Tony Yambodè, respectivement promoteur de la Coupe nationale du vainqueur des artistes du Bénin (CONAVAB Inter) et de Bénin Révélation Stars (BRS) ouvraient le bal des inscriptions sur ces rendez-vous de taille de l’agenda culturel du pays. De juin à septembre donc la 17ème édition de CONAVAB Inter a tenue les béninois en haleine. Presque dans la même période, de l’autre côté de Zogbadjè derrière le Campus d’Abomey-Calavi, l’Espace Mayton Promo, grouillait de monde chaque samedi soir, depuis Août à Octobre, avec des prestations en live et en acoustique, qui révélaient les talents de demain, tout ceci couronné de l’hommage aux artistes béninois confirmés, de leur vivant. Il faudra aussi compter en 2014, avec la Coupe d’Afrique de Musique (Cafrim) de Mathieu Vitoffodji, compétition remportée par la togolaise Moon Love au Hall des Arts à Cotonou. Le Consultant en musique, directeur du Bureau Export de la Musique Africaine (BEMA), promoteur du festival Africa Fête Itinérant, Eric Gbèha, tenait aussi son événement. L’étape de Cotonou aura rassemblé de grands noms de la musique du Continent et des talents émergents, pour des concerts inédits. Toute chose qui a mis Cotonou sous les projecteurs pendants toute la durée du festival. Nous n’allons pas omettre, les exploits de notre Ballet National, emmené par Marcel Zounnon, qui aura en 2014, émerveillé les peuples européens. La constitution du Théâtre National avec des acteurs reconnus pour leur talent, mais aussi, le Happy Chinese New Year, qui de janvier à mars 2014, se déroulait sous la direction de Baï Guangming, directeur du Centre culturel chinois du Bénin. Voilà en condensé, le Bénin culturel en 2014. D’autres événements non moins importants se sont déroulés et ont contribué à la visibilité de la culture béninoise.

Réalisation Patrick Hervé YOBODE
  



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