mardi 2 décembre 2014

Interview de Hounnon Adankanlin à propos de son événement du 6 prochain

‘’L e Vodoun Mi nan Tintchémi fera encore des heureux cette année’’

Chaque année et depuis une dizaine d’années de cela, Hounnon Adankanlin tient le pari de l’organisation de la cérémonie annuelle de protection et d’ouverture des opportunités, pour la populations. L’édition 2014 de cet événement qu’il tient de son grand père se tiendra le samedi 06 décembre prochain à son palais à Tokan Tokpamey.

Hounnon Adankanlin, une force tranquille
Vous êtes initiateur d’un événement qui se déroule à la fin de chaque année et qui rassemble les populations. Cet événement va-t-il se tenir cette année ?

Oui cette manifestation va se tenir le samedi 6 Décembre prochain. C’est un événement de haute portée, dont ceux qui ont l’habitude connaisssent les bienfaits. C’est un événement que j’ai hérité de mon feu père. Et c’est en 2004 que j’ai organisé la première édition de cet événement dont je tiens moi, la 10ème édition cette année.n Il faut donc rappeler que l’événement se déroulait à l’époque de mon grand-père. Donc cet événement est destiné aux personnes souffrant de malédictions diverses, d’envoutements de toutes sortes et que les sorciers dérangent sans cesse. Donc si une personne de ce genre se rapproche de la divinité Mi nan tintchémi et parvient à obtenir satisfaction je pense que c’est déjà une évolution dans sa vie. Parce que tous ceux qui se sont confiés à ce vodoun ont toujours eu la satisfaction et parvient à obtenir la guérison total. Et pendant le mois de novembre, nous consultons souvent le Fâ pour savoir sur quelle base les Minon nan (les sorciers) peuvent manger dans le mois. Et le vodoun Adjagbè, nous éclaire à ce sujet et puis les sacrifices qui s’imposent nous les faisons. Donc le samedi à partir de 19 heures, nous allons procéder à ce sacrifice qui prendra fin vers 22 heures. Ce sacrifice est destiné à protéger la population des malheurs qui pèsent sur l’année. C’est après cela que les personnes qui désirent rentrer dans la forêt y vont. A leur retour, on remet le vodoun « Mi nan tintchémi » à ceux qui veulent l’avoir chez eux à la maison.

Quel nom peut-on donner à cette cérémonie annuelle?

Le vodoun à qui on va demander les souhaits dans la forêt s’appelle « Dan Vodoun Mi nan tinchémi » et celui que nous nous remettons au client à la maison s’appelle « Mi nan tintché mi ». Bref, c’est un événement pour le bonheur de la population.

Cet événement est prévu pour le 6 décembre, la population est-elle déjà informée ?

Nous avons entrepris la communication sur certaines stations de radios et sur l’émission Doyi Doslo. Donc les populations frappent déjà à nos portes pour les inscriptions.

Pour celui qui vient d’apprendre cela, comment peut-il venir et comment obtient-on le vodoun Mi nan tintché mi   ?

Pour ceux qui viennent d’entendre parler de cette cérémonie et qui désirent être là et pour ceux qui veulent rester juste dans la maison pendant les sacrifices, le montant de participation est fixé à 5.000 F CFA. Mais pour ceux qui veulent aller dans la forêt et revenir prendre le vodoun « Mi nan tintchémi » c’est à 25.000 F CFA pour les nouveaux et 10.000 F CFA pour les anciens.

Quand les gens viendront à cet événement, auront-ils vraiment une satisfaction ?

Oui ils auront la satisfaction et la guérison parce qu’avant que le patient ne rentre dans la forêt, nous faisons des « glo » (Gris gris de protection) qui sont comme des boucliers qui le protège de toutes sortes d’envoutements depuis la maison. Nous demandons souvent à ceux qui veulent se rendre en forêt de se  munir d’un papier et d’un stylo pour écrire leurs noms, prénoms et leurs souhaits pour la nouvelle année. Sur ce papier, ils doivent également mentionnés leurs promesses de dons une fois que ses souhaits seront réalisés. Après cela, en février, nous demandons à la divinité les problèmes auxquels sont toujours confrontés certaines personnes d’entre eux que nous appelons par la suite dans l’optique de trouver une satisfaction et guérison totale à leurs différents maux.

Quel est le message que vous pouvez adresser à l’endroit de ceux qui se disent que la religion endogène et mauvaise mais qui sont toujours dans des problèmes et qui ne trouvent jamais solution ?

Je voudrais dire à ces personnes que c’est Dieu qui est le fondement du vodoun. Et le vodoun est assis sur les plantes. Parfois des gens pensent que le vodoun c’est une mauvaise chose. Le Vodoun est une fusion de plantes que Dieu nous a donné en tant qu’africain pour se protéger. Et l’homme blanc est venu chercher une partie qu’il a transformé en produits médicamenteux et que nous en raffolons. Moi je dis que c’est de la tromperie ça. Si quelqu’un se dit que c’est seule  l’église qui sauve, moi je dis que cette personne se trompe de chemin et végète dans l’ignorance parce que c’est l’endogène qui existait avant l’église.

Le Vodoun Adjagbè est toujours là ?

Le vodoun Adjagbè est toujours là. Et comme beaucoup de personnes le savent, c’est un vodoun qui parle et qui est redoutable en matière de vision également. Quelque soit votre souffrance, ce vodoun vous aide toujours à trouver la guérison. Mais nous avons aussi beaucoup d’autres vodouns aussi avec nous. C’est en fonction du problème du client que nous sollicitons le vodoun approprié.  

Vous avez une pharmacopée dans lequel vous vendez vos produits ? Parlez-nous-en.

Ma pharmacopée est située à Aïdjèdo, dans la ruelle du centre d’accueil. Au rez-de- chaussée du premier immeuble se trouve ma pharmacopée où la population peut retrouver des savons, des tisanes, etc. Quelque soit la maladie, le produit pour la guérison existe dans ce centre.  La seconde boutique est à Calavi sur la voie allant vers le marché.

Un message pour conclure cet entretien ?

Je voudrais exhorter la population à ne pas se tromper de chemin. C’est parce que nous avons une force terrible qu’à un moment donné, les blancs ont voulu chercher ce qu’ils peuvent prendre pour nous dominer et renverser la tendance. D’où l’apparition de la Bible. 


Propos recueillis par Patrick Hervé YOBODE

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