jeudi 18 décembre 2014

Cotonou Couleurs Jazz 3ème édition




Un festival de feu avec des concerts inédits

L’acte 3 du festival qui mélange les tendances musicales de tous les coins du monde, avait droit de citer du jeudi 11 au dimanche 14 décembre derniers. Pour l’occasion, le festival Cotonou Couleurs Jazz prenait d’assaut le quartier qui a vu naître John Arcadius, l’un de ses organisateurs. Sikècodji et Cotonou auront donc vécu des moments inoubliables, avec des artistes de renommée internationale. Des instants d’intenses émotions transmises par des prestations d’artistes rompus à la tâche. Revenons ici sur la prestation de trois artistes qui comme les autres ont su endiabler le public.


Faty la merveille qui émerveille

Faty, la perle rare de la musique béninoise
Première artiste à ouvrir le bal des concerts, la béninoise Fatima Kouchékèho, alias Faty, a surpris son monde. Jeune artiste de la musique, celle à qui d’aucun donneront ici le titre d’artiste en herbe, a fait parler son talent, en apportant un démenti formel, quant à la place qui devrait normalement être la sienne, dans ce monde musical. Talent à l’état pur avec un timbre vocal hors du commun, Faty a donné un show époustouflant. De la chanson à la danse, de la voix aux jeux scéniques, elle a été tout simplement superbe. Sur un mélange exceptionnel des tendances musicales et accompagnée de grands instrumentistes, tel : Fiacre Ahidomèhou alias Fifi Fender à la guitare solo, Fagèm à la basse, Bonaventure Didolanvi à la percussion, Djimmy Béla à la Batterie et Emmanuel à la guitare, la fille d’Avrankou a fait danser l’autorité municipale, Léhady Soglo, le ministre de la culture et sa suite et tout Cotonou avec. Un concert live qui aura fait oublier d’autres artistes béninoises que tout le monde qualifiait ici d’étoile montante de la musique béninoise. Un live époustouflant qui n’est pas donné à tous les artistes béninois. Le public était en extase et ne s’en revenait pas au bout de seulement cinq (5) chansons exécutées par celle qu’on peut déjà surnommer la Diva de la musique béninoise. L’auteure, compositeur et interprète de ‘’Totchémègnon’’ a séduit les foules par sa prestation. Une vraie perle rare pour la musique béninoise qui peut avec elle espérer des lendemains meilleurs, car son talent titille déjà à cette étape de sa carrière les sommets. « Je trouve mon énergie dans le sourire des autres, sans le public je ne suis rien », avoue Faty, lorsqu’on lui demande d’où elle puise autant d’énergies. Edia Sophie, Vivi l’Internationale, Angélique Kidjo et Zéynab peuvent remercier le ciel d’avoir trouvé de leur vivant, cette perle rare qui sera pour elles, une relève de qualité irréprochable. Faty a donné la preuve que lorsqu’on prend son temps pour murir son projet, lorsqu’on cultive son talent, lorsqu’on travaille vraiment, c’est le bruit qui se charge des résultats. Pour la petite histoire, Fatima Kouchékèho a fait ses débuts dans la musique, dans la chorale de l’église catholique Notre Dame de Fatima de San-Pedro en Côte d’Ivoire. Après plusieurs autres chorales feront d’elle leur chanteuse principale. En 2006, elle rentre au Bénin et entame des collaborations avec plusieurs artistes dont, Zéynab, Sagbohan Danialou, Don Métok, Jah Baba, Wood Sound aussi bien en studio qu’en live. Depuis quelques années Faty tient le rôle de chanteuse principale de l’orchestre de la SOBEBRA.

Spaïcy l’haïtienne qui retrouvait la terre de ses ancêtres

Spaïcy, l'haïtienne qui aura endiablé le public de Cotonou
La canadienne originaire d’Haïti, l’une des grandes voix des musiques du monde, pour son premier voyage en Afrique a été saisie d’émotion. La raison est simple, c’est grâce à Cotonou Couleurs Jazz, à Silvana Moï Virchaux et à John Arcadius, que Spaïcy a foulé pour la première fois le sol de ses ancêtres. Descendante d’esclaves, elle connaissait l’histoire et savait que ses parents venaient d’Afrique et notamment du Bénin. C’est un voyage chargé de sensations et d’émotions qu’elle a effectué. Ses émotions et sensations, elle les a transmises au public via un concert inédit qu’elle a donné le samedi à Sikècodji. Dans un mélange des tendances, Soul et Afro Jazz sans oublier la Compa en bonne haïtienne, elle su transmettre à la foule des émotions. En français, comme en anglais et en créole, Spaïcy mélange talent et savoir faire pour communiquer avec son monde. Elle a su insuffler le rythme au public de Cotonou qui en liesse dansait sous ses mélodies envoutantes. Elle s’était montrée visiblement très heureuse d’être pour la première fois sur la terre de ses ancêtres. Bien que vivant au Canada, elle s’est engagée auprès de la jeunesse haïtienne qu’elle veut aider à travers plusieurs projets musicaux. Avec ‘’Intuition’’ son premier livre sonore parut en 2008 et un autre fait de Soul et d’Afro Jazz en 2012, son troisième opus paraitra au cours du premier trimestre de l’année 2015.                                                                           



Le phénoménal Lokua Kanza


Le phénoménal Lokua Kanza, un ogre de la musique africaine
Voilà un artiste qui n’a de cesse d’émerveiller les publics du monde partout où il va. Cotonou Couleurs Jazz et la mégalopole béninoise, n’ont pas échappé à cette règle.  C’est un Lokua Kanza des grands jours comme c’est toujours le cas avec le natif de Kinshasa, que le public de Cotonou a découvert. Etant aussi au Bénin pour la première fois, il a réuni un public mixte composé de congolais, de béninois, de français, d’anglais, de togolais, de camerounais, etc. Sur la grande scène de Cotonou Couleurs Jazz, lorsqu’après le concert du groupe Viviola du Bénin, le directeur technique du festival annonça Lokua Kanza, même les barrières posées par le comité d’organisation pour empêcher ceux qui n’ont pas payer de suivre les concerts, n’a pas longtemps résisté. Très rapidement les populations de Cotonou, dans l’effervescence de découvrir la vedette congolaise, poussa les barrières. En quelques minutes, ses instrumentistes mettront en place le dispositif du grand Lokua. Toujours collé à sa guitare, il fait son apparition sur la scène sous un tonnerre d’ovation. Un concert de feu pouvait être lancé, par le phénoménal Lokua Kanza, qui pour un premier déplacement sur le Bénin, est venu avec tous ses musiciens, pour donner un show inoubliable. De temps en temps, le monument de la musique africaine décrochera des standings ovations et le public en chœur a repris ses titres cultes avec lui. Un concert fait d’un mélange de sonorités tirées des tréfonds des cultures africaines associées à des inspirations à la sauce occidentale. Un vrai citoyen du monde qui mélange les tendances dans différentes langues, que sont le français, l’anglais, le swahili, le kinyarrwanda et bien sûr le lingala. Pour celui qui, à  dix neuf (19) ans, dirigeait déjà le Ballet national du Congo à Kinshasa, la musique est toute sa vie. Avec une musique qui transcende les esprits, Lokua Kanza a fait voyager, le public à travers le monde jusqu’à Kinshasa-Matongué qui l’a vu naître. De ‘’Shadow’’ aux autres titres, il a fini par mettre ‘’du soleil dans les cœurs avec beaucoup de couleurs pour les âmes’’,  tout ceci sur Cotonou Couleurs Jazz. Pour celui qui voulait être à Cotonou, il y a très longtemps, c’est un bonheur, d’être là en famille. Il était accompagné par Paty Molesso, Cumbabélo, Shaguédir Rosine Bélinga, Philippe le français au son et sa fille ainée, Malaïka Lokua. Un concert que les cotonois, n’oublieront pas de sitôt.


Patrick Hervé YOBODE

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