mercredi 10 décembre 2014

Echanges avec Zap Mama à quelques heures du démarrage de la 3ème édition de Cotonou Couleurs Jazz

‘’La culture béninoise est oubliée, elle n’est pas assez mise en valeur’’

Le plus grand festival de la sous région Ouest africaine, prendra son envol dans quelques. Cotonou Couleurs Jazz, ce festival qu’ont eu la géniale idée d’initier, Silvana Moï Virchaux et John Arcadius, battra son plein au cœur de la ville de la mégalopole du Bénin. C’est donc la place du Bicentenaire de la révolution française et le quartier Sikècodji, qui abriteront les prestations entrant dans le cadre de cette 3ème édition. Les artistes ayant déjà foulé le sol béninois, nous nous sommes intéressés à Marie Daulne, ou Zap Mama grande  voix des musiques du monde, qui au détour d’un bref entretien nous a confié ses impressions à chaud. Foulant pour la première fois le sol du Bénin, elle attend de découvrir les artistes béninois avec lesquels elle tient un atelier de formation, avant de se prononcer sur ce qui se fait ici en matière de musique. Lisez plutôt.
Zap Mama

Présentez-vous à nos lecteurs.

Je suis Marie Daulne à l’état civil, mon nom d’artiste est Zap Mama. Je suis native du Congo et j’ai grandi en Europe, précisément en Belgique. Je suis dans la musique depuis déjà 20 ans. Je puise des techniques locales de notre culture spécialement celles du Nord-est du Congo, mais je ne me suis pas arrêtée seulement à la culture congolaise. J’ai été puisée aussi au Mali, au Sénégal, un peu partout. Après j’ai choisis différents artistes pour créer un groupe. J’ai plutôt fait la promotion des femmes avec leurs voix tout ceci dans un mélange, de notre identité culturelle avec des sons modernes.

20 années de Succès mais vous n’aviez jamais foulé le sol béninois. Quelles sont aujourd’hui vos impressions ?

Oui c’est la première fois. Une grande première d’ailleurs. J’aime la tradition béninoise qui reflète toute une culture oubliée, pas assez mise en valeur. Donc je vais la prendre, l’absorber au maximum pour pouvoir en parler, mais surtout en tirer des techniques que j’ajouterais aussi à ma musique.

Vous animez au cours du festival un atelier sur les techniques vocales et scéniques. Parlez-nous-en ?

C’est un grand challenge pour moi. Le but est de donner aux jeunes artistes la possibilité d’imaginer, de jouer autrement que ce qu’ils ont l’habitude de faire.

Vous êtes une grande ambassadrice de la musique africaine aux Etats-Unis, comment en êtes-vous arrivée à ce stade?

Probablement par mon métissage qui a assez plu aux américains. Je prenais la voix uniquement. Je mettais les instruments modernes et je déposais la voix traditionnelle dessus. Ce qui a eu du succès. Du coup j’ai influencé toute une série de grands chanteurs américains qui sont venus se joindre à ma sonorité musicale. Pour moi, la voix en elle-même est un instrument.

Que promettez-vous au public béninois pour le compte de Cotonou couleur jazz, édition 2014?

Du bonheur. Que du bonheur et de la joie. Mais je pense que je vais en recevoir aussi du public.


Propos recueillis par Patrick Hervé YOBODE

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