Un séminaire de formation initié par Hounnongan Atcho Dègnon se penche sur la question
L’hôtel le Refuge de Zogbadjè dans la commune d’Abomey-Calavi abrite
depuis hier et ce pour trois jours un séminaire pas comme les autres. Réfléchir
sur les rythmes, danses et chants de nos valeurs endogènes, culturelles et
cultuelles de sourceset former les jeunes gens à bien les exécuter, afin qu’ils
ne disparaissent, cesont les raisons qui justifient l’organisation et la tenue,
d’un tel séminaire. Initiative de Hounnongan Atcho Dègnon ou Olga Vigouroux à
l’état civil, ce séminaire réunit tous les grands couvents du culte Thron,
Sakpata et plusieurs autres. Tout ceci se déroulait sous le regard vigilant de
Hafiz Abdel Gomina, représentant du Dfac empêché, qui est venu lancer
officiellement le séminaire de formation et plusieurs Hauts dignitaires du
culte Vodoun dont Hounnongan Guendéhou de Vèdoko.
Le présidium lors du lancement du séminaire, avec Hounnongan Guendéhou au milieu |
Depuis hier et ce jusqu’à demain
vendredi 25 avril 2014, un séminaire de formation se déroule à l’hôtel le
Refuge de Calavi.Initiative de Hounnongan Atcho Dègnon, ce séminaire vise la
revalorisation des rythmes, danses et chant de nos valeurs culturelles et
cultuelles qui se meurent. Grande prêtresse du culte Thron Kpéto Déka Alafia,
cette brave dame artiste comédienne et musicienne est reconnue pour ses
chansons qui honorent et glorifient les valeurs endogènes et la tradition. Etant
complètement moulée dans ces rythmes, danses et chants de nos couvents,
Hounnongan Atcho Dègnon a fait le constat amer qui constitue, que les rythmes,
chants et danses des valeurs culturelles et culturelles sont de plus en plus
exploités par les églises, toutes tendances confondues. Le même constat fait
état de ce qu’aujourd’hui, la jeune génération, ne sais plus chanter ces
merveilleuses chansons, ni danser sur ces rythmes et cadences. Soutenue par le
ministère de la culture à travers la direction du fonds d’aide à la culture,
l’Ets Onel Sarl et autres, elle entend au détour d’un séminaire de formation
qui durera trois jours corriger le tir. Un grand rendez-vous du donner et du
recevoir, qui selon Hounnongan Atcho Dègnon permettra de redorer le blason des
rythmes, cadences et chansons de nos valeurs culturelles et cultuelles. « Il
n’est plus un secret pour personne qu’un peuple qui vit sans sa culture est un
peuple sans racines », dixit Hounnongan Atcho Dègnon. Elle va plus loin en
disant : « nous avons le devoir de ne pas laisser périr les valeurs
intrinsèques de notre culture et de notre culte ». C’est donc pour ces
raisons que la Congrégation nationale des initiés du saint esprit Thron Alafia
(Cnisetha) appuyé par le fonds d’aide a organisé ce séminaire. Ces assises
constituent pour le Bénin un grand moment et un projet fondamental dans son
processus de croissance, car sans la culture, la vraie et le cultuel, aucun
pays ne peut amorcer un réel
développement. Sortir, les différents rythmes des couvents, les rendre
plus attrayant, plus accessible et les revaloriser afin qu’ils ne disparaissent
face à la furie des rythmes occidentaux. C’est pourquoi, Hounnongan Atcho Dègnon invitera les
participants à ne pas faire économie de vérité, ni de réserves dans les
échanges, car il est impérieux de nos jours de connaitre les différents rythmes
de nos couvents. Au total une quinzaine de rythmes sont au cœur des échanges,
autour de ces rythmes, plusieurs autres viendront se greffer pour plus de
visibilité désormais à nos valeurs culturelles et cultuelles de sources. Il
s’agit entre autre de Gogbahoun, Assigahoun, Agbotchébou, Adanhoun, Adjoganhoun,
Kpanhougléhoun, et plusieurs autres. Ces rythmes seront réétudiés et des
béninoises et béninois formés pour les exécuter en danses, chants et en
percussions.
Patrick Hervé YOBODE
Quelques Dignitaires apprécient l’initiative
Hounnongan Aïdoté Wadédji |
Hounnongan Aïdoté Wadédji de Tokan :moi je suis très heureux
de cette initiative, car ce qui est pour nous, qui ressort de nos valeurs
culturelles et cultuelles nous ne devons pas perdre cela et c’est pour ça que
nous nous battons jours et nuits. C’est une très bonne initiative à travers
laquelle tout le pays aura la paix et la bénédiction. Souvent des gens jettent
de l’opprobre sur les Vodoun, sur nos valeurs endogènes, on les targue de
sataniques, or c’est tout le contraire. Ce sont ces Vodoun qui de par leur bienfaisance garde ce
pays. Nous ne devons en aucun cas abandonner ce qui est pour nous et le vodoun
Thron est une divinité qui accepte tout le monde, il faut juste savoir
respecter ses interdits. Donc les autorités de ce pays doivent accompagner une
telle initiative pour le bonheur commun et une fois encore merci au Hounnongan
Atcho Dègnon.
Hounnongan Dédo |
Hounnongan Dédo d’Agla : écoutez cette initiative est vraiment
salutaire. Savez-vous pourquoi ? Je vous le dis parce que si on ne sortait
pas ces rythmes et cadences des couvents pour les revaloriser, les gens
croiront que les danses qui sont exécutées aujourd’hui dans les églises, sont
leurs propriétés. Ce qui est totalement faut, car c’est de nos danses, rythmes
et chansons de nos couvents et des Vodoun que tout est tiré. Observez toutes
les danses aujourd’hui et vous comprendrez quelque chose. Quant à la question
du dialogue inter religieux, nous prêtres et adeptes du culte Vodoun, sommes
toujours prêts et disposés, mais ce sont plutôt les autres congrégations qui
refusent de se mettre ensemble avec nous. Mais si déjà nous sommes dans le même
pays, nous nous demandons, si nous achetons dans le même marché, si nous
parlons les mêmes langues, etc. et le comble c’est que tous ceux-ci viennent à nous une fois la nuit tombée. On ne
peut que féliciter notre sœur Hounnongan Atcho Dègnon, pour la géniale idée.
Gbènon le Dinosaure de Womey :moi j’ai la chair de poule, car
je suis de l’église du christianisme céleste rénovée. Mais vous avez vu comment
mon intervention a été ovationnée. Ceci prouve que nous sommes en train de nous
tromper de chemin, nous faisons la même chose, mais nous nous trompons de
chemin. Nous devons reconnaitre que cette initiative du Hounnongan Atcho Dègnon est la bienvenue pour corriger beaucoup de choses et
nous lui disons merci.
Hounnon Agbohoundji Guendéhou |
Hounnon Agbohoundji Guendéhou de Vèdoko :je suis le fils du
vénérable Hounnongan Guendéhou. Pour moi, ce qui nous réunit ici ce jour est
venu à point nommé. Une initiative de Hounnongan Atcho Dègnon qu’il convient de
saluer et d’aider pour sa pérennisation, car les confessions religieuses
tentent par tous les moyens de faire disparaitre nos valeurs culturelles et
culturelles de sources. Mais dans le même temps c’est de ces valeurs là qu’ils
se servent. Regardez aujourd’hui dans les églises, les chants, les rythmes et
les danses, mais ce sont des rythmes, danses et chants de nos couvents qu’ils
exploitent. C’est donc une initiative qu’il faut accompagner afin que ce qui
est pour nous ne se meure. Les Vodoun et les mânes de nos ancêtres la
combleront de bénédictions afin qu’elle ne manque d’idées.
Hounnongan Atcho Dègnon, initiatrice du séminaire |
Hounnongan Atcho Dègnon de Womey initiatrice du séminaire :j’ai
initié ce séminaire parce que j’ai constaté que les rythmes, danses et chants
issus de nos couvents sont en train de disparaitre. Les jeunes aujourd’hui ne
savent plus esquisser les pas sur ces cadences et rythmes là. Alors qu’en notre
temps, nous autres avons appris à danser, chanter et faire de la percussion. L’autre
chose est que les religions importées, ont pris d’assaut ces rythmes, danseset
chants qu’elles façonnent à leur manière et se redressent par la suite contre
les vodoun qui sont propriétaires de ces
rythmes, danses et chants. Le plus grand Vodoun dans ce monde, ce sont les
masques Kalétas, à ce niveau aussi, ces masques sont en train de disparaitre. Ce
que nous avons oublié, c’est qu’avant l’arrivée du colon blanc, nous avions nos
principes, nos valeurs, notre manière de nous habiller, notre façon de voir les
choses et nos aliments. Alors pourquoi aujourd’hui, nous allons abandonner tout
ça pour commencer à porter des jeans et laisser les fesses nues. Je remercie la
Dfac grâce à qui j’ai pu organiser ce séminaire.
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