‘’Sur mon 1er opus ‘’Bénédiction’’je conscientise sur la vie, la vraie pour espérer partager le souper avec la Cour Céleste’’
La musique gospel du Bénin se prépare à enregistrer, un talent, un
monument. A l’état civil Gabin Amoussou Gansè, il est plus connu sous le nom
d’artisteJohnny Boga.Receveurau pont de péage et de pesage d’Ekpèl’enfant du
pays est originaire de la cité historique des Houégbadjavi. Après s’être moulé
dans sa culture et les rythmes musicaux de sa terre natale, dans une enfance
passée entre curiosité et passion à apprendre, savoir et connaitre, la
manipulation de tel ou tel instrument musical ; ses parents le ramenèrent
dans la mégalopole du Bénin.Là, il donne corps à sa passion en apprenant
plusieurs instruments au sein de plusieurs chorales des enfants et des jeunes. Il
se forgera une réputation,qui suscite de l’engouement dans le rang des
connaisseurs de la musique. Il connait la musique et ses contours, car l’ayant
appris à lire et à écrire. Après plusieurs
années passées à diriger les chorales françaises de l’Eglise Catholique, le
voilà qui se prépare à se mettre devant les feux des projecteurs. Son premier
opus baptisé ‘’Bénédiction’’, qui est une véritable biscotte, se dégustera sans
modération vue sa consistance.Un livre sonore auquel il imprime son
savoir-faire en mettant l’identité culturelle du Bénin, au service de la
musique gospel. Il nous en parle dans cet entretien avec beaucoup d’envie. Lisez
plutôt.
S’il vous était donné de raconter votre parcours dans la musique, que
diriez-vous ?
Merci M. le journaliste. Vous
savez, j’ai passé mon enfance au village auprès de ma grand-mère, qui nous
avait habitués aux rythmes traditionnels de chez nous. Vous savez aussi que
dans nos villages, souvent les grandes réjouissances se terminent toujours pas
des cérémonies cultuelles et les chants et danses vodoun. Donc c’est dans un environnement pareil que
j’ai grandi. Mes frères et moi avions pris goût aux tam-tams et apprenaient à
devenir des batteurs, surtout le Kpézin du rythme Zinli, d’Abomey. Mais une fois venu à Cotonou, nous avions
constaté, que c’est deux mondes différents. Au village c’était beaucoup plus des genres
traditionnels de la musique, mais en ville on a découvert la musique moderne.
Très jeunes donc, nous avons commencé
par apprendre à jouer aux instruments musicaux modernes, dans la chorale des
enfants. Après plusieurs années d’expériences dans la chorale des enfants et vue
que l’on prenait de l’âge, j’ai intégré la chorale des jeunes, où j’ai appris à
lire, à écrire la musique. C’est ainsi que la mouche m’a piquée. Vue mon bagage et le back grounds que j’ai dans le
domaine, tout ce que j’ai écrit comme musique, je me suis lancé pour mettre mes
expériences au service de la musique de mon pays.
Quelles étaient ces chorales au sein desquelles vous vous êtes forgé
cette réputation ?
J’ai commencé par la chorale des
enfants de la Paroisse Marie Sainte Mère de Midédji à Vèdoko. Après j’ai connu
plusieurs chorales des paroisses de Cotonou, avant d’intégré la chorale des
enfants de la Paroisse Saint Benoît de Womey. Là j’ai dirigé les deux chorales
françaises enfants et jeunes, pendant des années. C’est sur cette Paroisse que je me suis
vraiment forgé la notoriété que les gens reconnaissent en moi aujourd’hui. Après
cela depuis 2006, j’ai dirigé la chorale Magnificat du Renouveau Charismatique
Catholique (Rcc), avec un bon nombre de maîtres.
Sur votre album qu’est qu’on y retrouve, de combien de titres est-il fait,
comment vous l’avez baptisé et quelle sorte de musique faites-vous ?
Sur ce premier album qui est
d’ailleurs déjà fin prêt, on y retrouve un peu de tout. C’est un opus sur
lequel, je mélange les genres musicaux pour le pur plaisir des sens. Ilcomportera
13 titres, aussi croustillant les uns que les autres. Ce premier opus je l’ai
intitulé. C’est un album sur lequel j’ai fait une variété musicale. Tous les
genres se donnent rendez-vous là pour louez et adorer Dieu. Donc comprenez que
je fais de la musique gospel. J’ai fait cela parce que chacun à son goût et
chacun doit pouvoir s’identifier dans ce que l’artiste fait. Si un tel rythme
ne plait pas, l’autre pourra plait et vis-versa. Cette pour cette raison que
j’ai fait autant de rythme et les chansons n’en parlons pas, car mon puits ne tarira
pas de sitôt.
Alors avec autant de chansons en réserve, d’où est-ce Johnny Boga tire
ses inspirations ?
Je m’inspire très souvent de la
Bible. Tout ce que je fais, vient de là parce que c’est de la musique spirituelle
que je fais. Mais je me sers aussi de la musique profane pour ramener des âmes
dans la maison de Dieu, car il faut passer par ce que les gens aiment pour
atteindre leur cœur. Il faut aussi partir de ce que l’homme ait pour après lui
notifier qu’il y a un Dieu pour lui.
Pensez-vous que fusionner la musique gospel et celle profane est une
meilleure manière d’inculquer Dieu aux hommes ?
D’abord ce n’est pas une raison,
car ce n’est pas en parlant de Dieu à mon frère ou en chantant Dieu devant lui,
qu’il l’acceptera, mais c’est aussi mon comportement. Je fais ce mélange parce
que j’ai un studio et l’inspiration me vient sous diverses formes et quand
elles viennent je les mets sur bande en même temps.
Alors sur cet album de 13 titres, quels sont les messages qu’on y
retrouve, quels sont les thèmes que vous abordez dans vos chansons ?
J’aborde souvent dans mes
chansons, le thème de la reconversion et la divine puissance de Dieu. Je
demande toujours aux hommes d’avoir de l’espoir, de remercier Dieu partout et
en toutes circonstances. J’exhorte mes frères à la patience et au courage. Bref
Quels sont les rythmes traditionnels sur
lesquels vous faites passer le message de Dieu au monde ?
J’ai pris assez
de choses à la musique traditionnelle de mon pays. Par exemple, j’ai pris le
rythme Adja qui est en vogue aujourd’hui. Voici un rythme qui jadis était
destiné aux Vodoun et réservé pour les couvent. A entendre les clochettes qui
résonnent façon, comment on exécute le Adja,
c’est un rythme qui inspire, qui fait mouvoir celui qui l’écoute. Alors pourquoi ne pas se servir de ce rythme
pour faire passer la parole de Dieu. En dehors de ce rythme j’ai fait aussi la
salsa, le reggae qui dans son essence est un musique qui permet de revendiquer.
Mais pour moi, mon reggae ne revendique pas, mais remercie Dieu pour ce qu’il a
fait et continue de faire. J’ai fait également du Soyoyo, que Sipa a gracieusement
offert au Bénin. J’ai fait pas mal de rythme.
La jacquette de l'album ''Bénédiction'' |
Vue la propension vers la musique aujourd’hui au Bénin, vue que malgré
cela la musique béninoise peine à s’exporter, qu’est-ce qu’il faudrait selon
vous faire pour une musique béninoise plus représentative et vendable au niveau
local et international ?
Je vous remercie pour cette
question car elle est très belle. Vous
savez, il y a beaucoup de choses à faire au niveau de la musique béninoise. Aujourd’hui
au Bénin, le secteur n’est vraiment pas structuré. Si vous prenez un artiste,
il est lui seul auteur compositeur, arrangeur et lorsqu’il finit le studio, il
devient manager après la sortie de l’œuvre. Hors dans d’autres pays, un artiste
debout, c’est une société. C’est toute une équipe bien structurée où chacun est
maître dans son domaine et qui encadre l’artiste, pour une carrière réussie. Ici chez nous, ce n’est pas ce qui se fait. Dans ces conditions l’artiste s’essouffle et
c’est une carrière peut être brillante qui est ainsi jetée en pâture. Il n’y a
rien ici, ni de vrais promoteurs, ni de vrais programmateurs, ni concerts, rien
de rien. Personne n’est là pour conseiller l’artiste, il sort de son lit,
quelque chose lui vient à l’esprit, il se lève il rentre en studio, le
résultat, nous le voyons tous. Or si le ministère de la culture depuis lors
avait pensé à une école de musique, on n’en serait pas là. Et l’autre chose est
que les artistes béninois ne sont pas ouverts aux critiques et ceux qui
critiquent ne font guère de critiques constructives.
Un dernier à l’endroit des mélomanes et du
public qui auront ce premier album dans leur discothèque à la maison ?
Je leur dirai de
consommer, d’acheter du vrai et non du faux. Parce que c’est en achetant nos
œuvres que nous allons nous imposer comme ceux de la Côte d’Ivoire, du Ghana et
autres.
Propos recueillis par Patrick Hervé YOBODE
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