Encore
du dilatoire
(Les plus grands ‘’dégammeurs’’ étaient au rendez-vous)
Que célèbre-t-on lorsque ça grogne de partout |
Ils étaient tous là, les soit disant artistes
de la musique béninoise, du moins ceux qui ont été retenus pour meubler le
piteux concert donné ce dimanche 06 avril 2014 sur l’esplanade intérieure du Stade
de l’Amitié. Dans l’atmosphère actuelle des choses au Bénin où le panier de la
ménagère est vide, où la majorité des béninois vont dormir presqu’à jeun et où
la fronde sociale est à son paroxysme, des individus qui se sucrent aux
affaires ont jugé bon d’organiser un concert. C’était pour célébrer les trois
années du second quinquennat de Boni Yayi, qui était lui-même présent au Stade.
Qu’est-ce qui pouvait justifier la tenue d’un pareil concert cette année, où la
tension sociale, l’amertume et la pauvreté battent leur plein ? Pourquoi
englouti plusieurs millions dans un piteux concert qui n’a même pas de sens,
pendant que certains grands noms de la musique béninoise souffrent le martyr
pour joindre les deux bouts ? Autant de questions qui méritent d’être
posée. Pendant que dans le fin fond des campagnes, les
derniers des illettrés critiques le mode de gestion de celui qui se célèbre,
avec le cuisant échec de tout ce qu’il a entrepris comme réformes, on à
préférer dilapider des centaines de millions pour du vent. Pour l’occasion les
artistes s’étaient vraiment mobilisés. Les uns étaient venus pour confirmer
leur talent encore embryonnaire et les autres étaient là pour étaler leurs
tares dans la prestation en live. Il fallait voir ceux et celles qui se disent
les plus grandes stars de la musique béninoise, massacrer les notes et les
gammes. C’était simplement une occasion pour montrer à certains artistes leurs
limites et leur notifier qu’ils ne sont faits que pour les Play back. Si
seulement ces millions qu’on distribue à la moindre occasion pouvaient servir à
créer une école nationale de musique, ce serait un acquis quantifiable. Mais
pourquoi au Bénin, on ne veut rien faire comme cela se doit et qu’on a souvent
préféré faire du dilatoire à la place des réels problèmes du pays. Ce concert
était-il une priorité, dans les conditions actuelles que nous connaissons
tous ? En tout cas le peuple vous observe.
Patrick
Hervé YOBODE
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