lundi 7 avril 2014

Concert de célébration de l’an 3 du second mandat de Boni Yayi

Encore du dilatoire

(Les plus grands ‘’dégammeurs’’ étaient au rendez-vous)

Que célèbre-t-on lorsque ça grogne de partout


Ils étaient tous là, les soit disant artistes de la musique béninoise, du moins ceux qui ont été retenus pour meubler le piteux concert donné ce dimanche 06 avril 2014 sur l’esplanade intérieure du Stade de l’Amitié. Dans l’atmosphère actuelle des choses au Bénin où le panier de la ménagère est vide, où la majorité des béninois vont dormir presqu’à jeun et où la fronde sociale est à son paroxysme, des individus qui se sucrent aux affaires ont jugé bon d’organiser un concert. C’était pour célébrer les trois années du second quinquennat de Boni Yayi, qui était lui-même présent au Stade. Qu’est-ce qui pouvait justifier la tenue d’un pareil concert cette année, où la tension sociale, l’amertume et la pauvreté battent leur plein ? Pourquoi englouti plusieurs millions dans un piteux concert qui n’a même pas de sens, pendant que certains grands noms de la musique béninoise souffrent le martyr pour joindre les deux bouts ? Autant de questions qui méritent d’être posée. Pendant que dans le fin fond des campagnes, les derniers des illettrés critiques le mode de gestion de celui qui se célèbre, avec le cuisant échec de tout ce qu’il a entrepris comme réformes, on à préférer dilapider des centaines de millions pour du vent. Pour l’occasion les artistes s’étaient vraiment mobilisés. Les uns étaient venus pour confirmer leur talent encore embryonnaire et les autres étaient là pour étaler leurs tares dans la prestation en live. Il fallait voir ceux et celles qui se disent les plus grandes stars de la musique béninoise, massacrer les notes et les gammes. C’était simplement une occasion pour montrer à certains artistes leurs limites et leur notifier qu’ils ne sont faits que pour les Play back. Si seulement ces millions qu’on distribue à la moindre occasion pouvaient servir à créer une école nationale de musique, ce serait un acquis quantifiable. Mais pourquoi au Bénin, on ne veut rien faire comme cela se doit et qu’on a souvent préféré faire du dilatoire à la place des réels problèmes du pays. Ce concert était-il une priorité, dans les conditions actuelles que nous connaissons tous ? En tout cas le peuple vous observe.
Patrick Hervé YOBODE

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