samedi 19 janvier 2019

Festival International de Danse Zinli

Mathias Ganhounouto lance l'acte 3 de Zinli Wéfō

La troisième  édition du Festival International de Danse Zinli initiative de Mathias Ganhounouto alias Mathi Vodoun que pilote l'Association Franco-Béninoise Wéfō Kadense, soutenue par le Ministère du Tourisme, de la Culture et des Sports, par le biais du Fonds des Arts et de la Culture, a définitivement pris son envol. C'était ce mercredi 16 janvier 2019 à la faveur d'une conférence de presse qui s’était déroulée au Centre Multi-Corps devant la Place des Martyrs de Cotonou. Après une chaude partie de formation au pas de la danse Zinli à laquelle prenne part une soixantaine de danseurs professionnels ou non, Mathias Ganhounouto a bien voulu expliquer à la presse nationale les tenants et les aboutissants de cet acte 3 du Festival Zinli Wéfō, dont la restitution aura lieu ce dimanche 20 janvier 2019 sur l’esplanade intérieur du Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou au quartier Kouhounou à Cotonou. Ce sera après l'étape de cet atelier de formation de Danse Zinli, qui regroupera d’autres jeunes de la Cité historique des Houégbadjavi demain samedi 19 janvier 2019. 

C'est parti pour la troisième édition du Festival International de Danse Zinli Wéfō. Soutenu, cette année par le Ministère du Tourisme, de la Culture et des Sports à travers le Fonds des Arts et de la Culture que dirige Gilbert Déou Malè, Zinli Wéfō 2019 démarré ce mercredi 16 janvier au Centre Multi-Corps, connaitra son épilogue le dimanche 20 du même mois sur l’esplanade intérieur du Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou. Au total, quatre jours de formation sur la danse Zinli à Cotonou et à Abomey et une journée entière de restitution au cours de laquelle une grande messe de la danse Zinli sera célébrée. Mathi Vodoun pour ce acte 3 du Festival Zinli Wéfō, a rassemblé et former des professionnels de la danse ainsi que des novices, ceux qui n'ont jamais rêvé aller à la danse. C’était une expérience unique qu'il fallait vivre ce mercredi au Centre Multi-Corps de Cotonou. Des danseurs de plusieurs nationalités dont des béninois, des togolais, des nigérians et même une française, ont été formés à bien danser le Zinli.
Mathias Ganhounouto alias Mathi Vodoun

Il faut dire que l’idée de créer ce festival a germé dans la tête de Mathias Ganhounouto, après qu'il ait découvert qu'en matière de danses africaines, le Bénin était inexistant en France et en Europe, malgré la diversité de ses rythmes et l’immensité de la richesse de sa culture. Sur ce point, il n’entendait parler que du Burkina Faso, de la Cote d'Ivoire, du Mali, du Sénégal, etc. C'est alors qu'il a créé en France, l’Association Franco-Béninoise Wéfō Kadense, qui forme des gens de toutes origines aux danses béninoises et notamment la danse Zinli. Étant plus que reconnu en la matière dans l’hexagone, il s'est décidé à matérialiser les acquis de cette initiative par la création au Bénin du Festival Zinli Wéfō. 

Depuis 2016 à l'espace Dako et 2018 au Stade de Kouhounou, voici donc l'acte 3 qui se déroule entre Cotonou et Abomey. Pour le compte de cette année, Mathi Vodoun retravaille le Zinli en y ajoutant un autre Tam-tam communément appelé ‘’Kpaxwhlè''. Le Zinli blibli, qui est une manière exceptionnelle de jouer à ce rythme sera au cœur de cette édition du Festival Zinli Wéfō. La gourde ou le Zin, qui sort le Son lourd,  élément central du rythme Zinli, qui depuis sa création a connu de profondes mutations ; à cette gourde Mathi Vodoun sort le grand jeu en ajoutant deux autres. Trois gourdes accompagneront donc, le Kpézin, les castagnettes, les gons, le Kpaxwhlè. Des profondes innovations qui constituent l’attraction même de ce festival et replace le Zinli dans son vrai aspect, tel qu’il était joué par son créateur Dadah Zinmandjègbingni Glèlè. Sur ce rythme donc, les danseurs dans leurs tenues d’apparats le ‘’Ganlin'' notamment, les princes et les princesses feront des démonstrations époustouflantes de la danse Zinli ce dimanche au Stade de Kouhounou.

C'est un événement unique à ne pas manquer, le Zinli comme l'avait joué Dadah Glèlè et où la danse contemporaine s'invitera pour créer un brassage culturel inoubliable. Mathi Vodoun en appelle les autorités à l’accompagner pour que le Zinli hisse notre pays au sommet des cultures du monde.

Le rythme Zinli en bref

Pour Mathi Vodoun qui a commencé par danser le Zinli depuis l’âge de 7 ans, ce rythme est pour lui danseur, ce que la chanson est pour les artistes chanteurs. Il est d’ailleurs revenu sur le Zinli en faisant un bref historique du rythme. Il faut juste dire que le Zinli est un rythme ancestral, qui existait depuis l’époque es rois du Danxomè. C’était à l’origine un rythme carrément funèbre et qui n'est joué que lorsqu’il y a une cérémonie funéraire. Un rythme pratiquement à un temps et qui était joué à base de Calebasse renversées dans des sauts d'eau et des bouteilles simplement. Mais sous le règne de Dadah Guézo, le Prince Zinmandjègbingni future roi Glèlè, un fin danseur, chanteur et qui maîtrise superbement bien les instruments, a eu l'ingénieuse idée de tout changé. Le meilleur ami de son père le roi Guézo en la personne de Tomètin était décédé. 

Les cérémonies funéraires s’annonçaient. Glèlè réfléchissait et voulait faire une surprise à son géniteur. C'est alors que l’idée lui est venue d'aller voir les percussionnistes avec lesquels il a discuté de son projet. Un atelier de formation sera donc initié, mais savamment gardé secret. Au cours de cet atelier, Glèlè apprit aux percussionnistes comment ils devront exécuter les nouveaux instruments qu'il ajoute au Zinli, à savoir : le Kpézin, le Kpaxwhlè, les castagnettes, le gon, etc. Tout le royaume de Danxomè avec son roi Dadah Guézo, furent épatés par la création du Prince. Ce fût une cérémonie funéraire hautement mouvementée, mais certes emprunte du deuil. C’était ça le Zinli. Et c'est cette forme surtout du roi Glèlè avec le Kpaxwhlè que Mathi Vodoun, révèle au cours de cet acte 3 de Zinli Wéfō.

Patrick Hervé YOBODE

Album photos






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire