vendredi 20 mars 2015

Les Coulisses du Showbiz accueille Ben Sabas à propos de son film en cours de réalisation

« Nous sommes là pour rendre le 7ème art béninois plus vendable et plus représentatif », dixit Sabas Loko

Votre nouvelle Rubrique ‘’Les Coulisses du Showbiz’’ qui aura droit de citer tous les jeudis en quinzaine et ceci chaque mois, prend son envol. Pour son acte 1, c’est le monde de la cinématographie et plus particulièrement un digne fils du Bénin, qui pendant des années a excellé dans le 7ème art en Côte d’Ivoire, qui fait la Une. En effet, depuis un an déjà, le père fondateur de la compagnie de théâtre et de cinéma, le plus ancien du Bénin, est au bercail. Sabas Loko alias Ben Sabas, est revenu au pays pour corriger un certains nombres de choses dans le secteur culturel, notamment dans la musique et le 7ème art. Pour amorcer son processus de révolution dans la maison culture, il tient un film, mais là un vrai film qui rivalisera avec les œuvres de plusieurs pays dans le monde. Fidèle à ses habitudes, il a complètement opté pour la rupture d’avec ce qui se faisait ici, pour lancer une vraie cinématographie, celle dont le Bénin a urgemment besoin. C’est donc lui qui à travers une interview nous parle de ses ambitions pour la culture béninoise.

Après plus de deux décennies d’absence, vous présentez à vos compatriotes ne serait pas un exercice trop compliqué ?

Non du tout pas, je suis Sabas Loko, alias Ben Sabas, artiste, comédien, cinéaste, opérateur économique. Je suis béninois de père et de mère, j’ai vu le jour à Cotonou, c’est dans cette ville que j’ai fait toutes mes études. Cela fera bientôt plus d’une vingtaine d’années que je suis basé à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Ben Sabas

Vous êtes là depuis un bon moment déjà, comment voyez-vous le paysage culturel de votre pays le Bénin ?

Je ne suis pas revenu pour critiquer le monde culturel béninois, mais je vois qu’il y a encore beaucoup à faire. Il y a tellement à faire que j’ai dû solliciter un haut responsable de ATC Afrique en la personne de Guéï Appolos, pour qu’ensemble, nous puissions travailler la main dans la main, histoire de redorer le blason de certains pans de la culture béninoise. Nous allons rendre plus représentatif et plus vendable, non seulement la musique béninois, mais le 7ème art du pays qui peine à décoller. Nous allons aussi donner le coup de pousse nécessaire aux artistes, afin que leurs œuvres soient de qualité pour pouvoir facilement traverser les frontières nationales. Enfin permettre aux artistes de sortir du pays, pour aller prendre part à de grands festivals pour découvrir d’autres réalités.

Beaucoup vous connaissaient ici comme le fondateur de la troupe de théâtre ‘’ Les Très Fâchés du Bénin’’, qui a disparu il y a quelques années, alors votre retour annonce-t-il la refondation de cette compagnie, qui avait fait du chemin ?  

Effectivement, il y a très longtemps que j’ai créé la troupe ‘’Les Très Fâchés du Bénin’’. C’était juste après ma sortie du Centre d’initiation des arts et de la culture Cifac de Panthère Noire. Cette troupe a beaucoup contribué au rayonnement de la culture béninoise, mais quelques années après mon départ, je n’entendais plus parler d’elle. Pendant toutes ces années, j’ai eu très mal au cœur. Donc mon retour au bercail annonce forcément de grandes actions de promotion de la culture de mon pays. Il s’agira pour moi d’entrée, de procéder au lancement de mon album à moi-même, parce qu’étant aussi producteur, j’ai voulu déposer ma valise dans la musique pour m’exprimer et prouver mon côté multidimensionnel. Je vais aussi reprendre la troupe, la relancer et pour ce faire, j’ai fait venir des acteurs du cinéma ivoirien, qui ensemble avec des béninois, joueront dans un film d’intégration africaine qui est en cours de réalisation. Donc je profiterai de ce film pour redonner vie aux Très Fâchés du Bénin.

Avant de revenir sur le film, dites-nous tout sur votre album ?

Ok cet album est intitulé ‘’La vérité acte 1’’. Ce titre parce que ce sont des faits que moi-même j’ai vécu, j’ai traversé des situations et je sais que beaucoup ont vécu plus pis que moi. Donc j’ai été inspiré et j’ai composé des chansons sur ces thèmes. Et donc j’ai voulu transmettre un message au peuple, partagé avec eux ces moments d’émotions. C’est donc un maxi single de 4 titres qui sort pendant les vacances et j’espère que les béninois vont beaucoup apprécier.

Le film dont vous parliez tout à l’heure, faites-nous en le décryptage ?

C’est un film de satire social et de tragédie, qui est dénudé de toute comédie et qui est intitulé ’’Mon Foyer !!! Ma Foi’’. Juste pour dire que la foi a permis de sauver le foyer qui tanguait, qui chavirait. C’est un mélange des actes, des faits sociaux, spirituels et tragiques. Un film qui m’a été dicté par Dieu, parce que j’ai écrit le scénario en moins de deux semaines. Un film a rebondissement qui a déjà reçu le parrainage du consul de la Côte d’Ivoire au Bénin, M. Loko, de Rabbi Avocan, de Académie Photo vidéo et bien sûr moi-même.

Est-ce un court ou long métrage ?

C’est un long métrage, un feuilleton, dont l’article zéro sera mis sur le marché pour lancer les choses. Ce sera un feuilleton de 35 épisodes pour lequel nous sommes en pourparlers déjà avec, les autorités de l’ORTB, pour avoir un espace pour sa diffusion. En somme, un feuilleton qui va beaucoup enseigner sur les maux qui minent les foyers de nos jours.

Vous êtes promoteur d’un festival de musique gospel, dites-nous que devient le Fera ?

Merci pour la question. C’était le premier de mes multiples actions à mon retour. J’avais annoncé à travers une conférence de presse la tenue de ce festival qui devient Festival international de la restauration des âmes (Fiera). Mais sur le terrain, j’ai rencontré beaucoup de difficultés, des peaux de bananes par-ci de la méchanceté gratuite par là et tout ça me fait honte. Oui j’ai honte d’avoir dit non à la Côte d’Ivoire qui voulait de ce festival et qui était prête à mettre les moyens. Dans ce pays c’est le président Laurent Gbagbo même qui avait parrainé le festival des masques et danses traditionnelles d’Afrique que j’avais organisé, ici dans mon propre pays le ministère de la culture est incapable de parrainer un simple festival qui vise à primer les meilleurs chantres de Dieu en Afrique et à aider les malades et démunis. C’est pour moi inconcevable et à la limite une honte nationale. Somme toute le Fiera aura lieu en fin décembre 2015, sous fonds propre.

Selon vous que peut faire le ministère de la culture pour faciliter la tâche aux promoteurs culturels pour davantage de visibilité à la culture béninoise ?
Ben Sabas

Ecoutez le ver est dans le fruit et le poisson pourrit de la tête. Donc le problème a ses racines au sommet et quand la tête est pourrit, c’est souvent difficile d’espérer quoi que ce soit. Et ici il est très difficile aux promoteurs de la diaspora d’avoir place, tout est difficile, à cause d’une mafia qui s’est solidement installée. Imaginez que j’ai déposé le dossier du Fiera au fonds d’aide et on m’a appelé pour me dire qu’on ne peut pas financer mon projet, parce que c’est un festival de musique gospel. Je ne veux pas appeler le nom de celui qui me disait cela, parce que ça fait honte.

Un mot pour conclure ce premier numéro de votre Rubrique ?

Merci Patrick d’avoir initié cette rubrique qui fera du bien aux artistes toutes catégories confondues. Je remercie tous les béninois, le journal l’Informateur et tout son personnel. Je dirai pour finir que nous sommes revenus pour relancer les arts et la culture du Bénin. Merci à tous.



Réalisation Patrick Hervé YOBODE

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