« Nous sommes là pour rendre le 7ème art béninois plus vendable et plus représentatif », dixit Sabas Loko
Votre nouvelle Rubrique ‘’Les Coulisses du Showbiz’’ qui aura droit de
citer tous les jeudis en quinzaine et ceci chaque mois, prend son envol. Pour
son acte 1, c’est le monde de la cinématographie et plus particulièrement un
digne fils du Bénin, qui pendant des années a excellé dans le 7ème
art en Côte d’Ivoire, qui fait la Une. En effet, depuis un an déjà, le père
fondateur de la compagnie de théâtre et de cinéma, le plus ancien du Bénin, est
au bercail. Sabas Loko alias Ben Sabas, est revenu au pays pour corriger un
certains nombres de choses dans le secteur culturel, notamment dans la musique
et le 7ème art. Pour amorcer son processus de révolution dans la
maison culture, il tient un film, mais là un vrai film qui rivalisera avec les
œuvres de plusieurs pays dans le monde. Fidèle à ses habitudes, il a complètement
opté pour la rupture d’avec ce qui se faisait ici, pour lancer une vraie
cinématographie, celle dont le Bénin a urgemment besoin. C’est donc lui qui à
travers une interview nous parle de ses ambitions pour la culture béninoise.
Après plus de deux décennies d’absence, vous présentez à vos
compatriotes ne serait pas un exercice trop compliqué ?
Non du tout pas, je suis Sabas
Loko, alias Ben Sabas, artiste, comédien, cinéaste, opérateur économique. Je
suis béninois de père et de mère, j’ai vu le jour à Cotonou, c’est dans cette
ville que j’ai fait toutes mes études. Cela fera bientôt plus d’une vingtaine
d’années que je suis basé à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Ben Sabas |
Vous êtes là depuis un bon moment déjà, comment voyez-vous le paysage
culturel de votre pays le Bénin ?
Je ne suis pas revenu pour
critiquer le monde culturel béninois, mais je vois qu’il y a encore beaucoup à
faire. Il y a tellement à faire que j’ai dû solliciter un haut responsable de
ATC Afrique en la personne de Guéï Appolos, pour qu’ensemble, nous puissions travailler
la main dans la main, histoire de redorer le blason de certains pans de la
culture béninoise. Nous allons rendre plus représentatif et plus vendable, non
seulement la musique béninois, mais le 7ème art du pays qui peine à
décoller. Nous allons aussi donner le coup de pousse nécessaire aux artistes,
afin que leurs œuvres soient de qualité pour pouvoir facilement traverser les
frontières nationales. Enfin permettre aux artistes de sortir du pays, pour
aller prendre part à de grands festivals pour découvrir d’autres réalités.
Beaucoup vous connaissaient ici comme le fondateur de la troupe de
théâtre ‘’ Les Très Fâchés du Bénin’’, qui a disparu il y a quelques années,
alors votre retour annonce-t-il la refondation de cette compagnie, qui avait
fait du chemin ?
Effectivement, il y a très
longtemps que j’ai créé la troupe ‘’Les Très Fâchés du Bénin’’. C’était juste
après ma sortie du Centre d’initiation des arts et de la culture Cifac de
Panthère Noire. Cette troupe a beaucoup contribué au rayonnement de la culture
béninoise, mais quelques années après mon départ, je n’entendais plus parler
d’elle. Pendant toutes ces années, j’ai eu très mal au cœur. Donc mon retour au
bercail annonce forcément de grandes actions de promotion de la culture de mon
pays. Il s’agira pour moi d’entrée, de procéder au lancement de mon album à
moi-même, parce qu’étant aussi producteur, j’ai voulu déposer ma valise dans la
musique pour m’exprimer et prouver mon côté multidimensionnel. Je vais aussi
reprendre la troupe, la relancer et pour ce faire, j’ai fait venir des acteurs
du cinéma ivoirien, qui ensemble avec des béninois, joueront dans un film d’intégration
africaine qui est en cours de réalisation. Donc je profiterai de ce film pour
redonner vie aux Très Fâchés du Bénin.
Avant de revenir sur le film, dites-nous tout sur votre album ?
Ok cet album est intitulé ‘’La
vérité acte 1’’. Ce titre parce que ce sont des faits que moi-même j’ai vécu,
j’ai traversé des situations et je sais que beaucoup ont vécu plus pis que moi.
Donc j’ai été inspiré et j’ai composé des chansons sur ces thèmes. Et donc j’ai
voulu transmettre un message au peuple, partagé avec eux ces moments
d’émotions. C’est donc un maxi single de 4 titres qui sort pendant les vacances
et j’espère que les béninois vont beaucoup apprécier.
Le film dont vous parliez tout à l’heure, faites-nous en le
décryptage ?
C’est un film de satire social et
de tragédie, qui est dénudé de toute comédie et qui est intitulé ’’Mon
Foyer !!! Ma Foi’’. Juste pour dire que la foi a permis de sauver le foyer
qui tanguait, qui chavirait. C’est un mélange des actes, des faits sociaux,
spirituels et tragiques. Un film qui m’a été dicté par Dieu, parce que j’ai
écrit le scénario en moins de deux semaines. Un film a rebondissement qui a
déjà reçu le parrainage du consul de la Côte d’Ivoire au Bénin, M. Loko, de
Rabbi Avocan, de Académie Photo vidéo et bien sûr moi-même.
Est-ce un court ou long métrage ?
C’est un long métrage, un
feuilleton, dont l’article zéro sera mis sur le marché pour lancer les choses. Ce
sera un feuilleton de 35 épisodes pour lequel nous sommes en pourparlers déjà
avec, les autorités de l’ORTB, pour avoir un espace pour sa diffusion. En
somme, un feuilleton qui va beaucoup enseigner sur les maux qui minent les
foyers de nos jours.
Vous êtes promoteur d’un festival de musique gospel, dites-nous que
devient le Fera ?
Merci pour la question. C’était
le premier de mes multiples actions à mon retour. J’avais annoncé à travers une
conférence de presse la tenue de ce festival qui devient Festival international
de la restauration des âmes (Fiera). Mais sur le terrain, j’ai rencontré
beaucoup de difficultés, des peaux de bananes par-ci de la méchanceté gratuite
par là et tout ça me fait honte. Oui j’ai honte d’avoir dit non à la Côte
d’Ivoire qui voulait de ce festival et qui était prête à mettre les moyens. Dans
ce pays c’est le président Laurent Gbagbo même qui avait parrainé le festival
des masques et danses traditionnelles d’Afrique que j’avais organisé, ici dans
mon propre pays le ministère de la culture est incapable de parrainer un simple
festival qui vise à primer les meilleurs chantres de Dieu en Afrique et à aider
les malades et démunis. C’est pour moi inconcevable et à la limite une honte nationale.
Somme toute le Fiera aura lieu en fin décembre 2015, sous fonds propre.
Selon vous que peut faire le ministère de la culture pour faciliter la
tâche aux promoteurs culturels pour davantage de visibilité à la culture
béninoise ?
Ben Sabas |
Ecoutez le ver est dans le fruit
et le poisson pourrit de la tête. Donc le problème a ses racines au sommet et
quand la tête est pourrit, c’est souvent difficile d’espérer quoi que ce soit. Et
ici il est très difficile aux promoteurs de la diaspora d’avoir place, tout est
difficile, à cause d’une mafia qui s’est solidement installée. Imaginez que
j’ai déposé le dossier du Fiera au fonds d’aide et on m’a appelé pour me dire
qu’on ne peut pas financer mon projet, parce que c’est un festival de musique
gospel. Je ne veux pas appeler le nom de celui qui me disait cela, parce que ça
fait honte.
Un mot pour conclure ce premier numéro de votre Rubrique ?
Merci Patrick d’avoir initié
cette rubrique qui fera du bien aux artistes toutes catégories confondues. Je
remercie tous les béninois, le journal l’Informateur et tout son personnel. Je
dirai pour finir que nous sommes revenus pour relancer les arts et la culture
du Bénin. Merci à tous.
Réalisation Patrick Hervé YOBODE
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