La mort annoncée du Fespaco
Fespaco 2013
Le Fespaco est-il en train de mourir ? Telle est la question que nous sommes en droit de nous poser aujourd’hui. Il y’a encore quelques années, pour les habitués de cette messe du 7ème art africain, le Fespaco se vit depuis les frontières. Arrivé à Ougadougou, nul besoin de chercher les salles, le cinéma accueille ses cinéphiles.
Jean-Paul, un expatrié vivant à Ouagadougou estime que cette année le festival est moche. A-t-il raison ? Dans son quartier, lors de la 22ème édition, il y avait encore une salle qui proposait des projections de films. Il y allait avec sa famille. Cette année, la salle n’offre pas ses services. Après avoir subit une longue queue devant une salle de projection, Jean-Paul s’indigne de l’organisation. Le Fespaco, dit-il, c’est pour les africains, c’est pour que les populations puissent apprécier les films africains, mais on dirait que de plus en plus le Fespaco tend à se tourner vers un public occidental. Les salles de cinéma sont en train de diminuer au fil des années, et la programmation des films reste à désirer.
Kaboré Pascal lui, dit après avoir visionné quelques films en vidéo numérique qu’ils peuvent bien sûr prétendre au célèbre étalon. Les organisateurs en ont décidé autrement. Indigné, Benoît, un autre expatrié fustige le raisonnement de Michel Ouédraogo, le délégué général du Fespaco et de son équipe. « Ils ne veulent pas accepter de sélectionner des BONS films tournés en vidéo numérique et les diffuser en format semi professionnel, comme le sont déjà les CM, DOC et 90% de la sélection en compétition. Car cela n’est pas un format professionnel comme l’était le 35mm, et que le Fespaco s’accroche à vouloir jouer dans la cour des grands, comme Cannes. Le Fespaco n’a pas la politique de ses ambitions et fait un complexe, le complexe de l’Africain qui veut faire comme les Européens. Monsieur le burkinabè veut du DCP(1), la norme numérique professionnelle imposée par les lobbies des majors de la distribution qui exploitent les salles du Nord. Pour pousser le bouchon, ça veut dire que Ouedraogo voudrait équiper ses salles en DCP, qui vont accueillir uniquement des films de blancs... pour les blancs », dit-il.
Jean-Paul, un expatrié vivant à Ouagadougou estime que cette année le festival est moche. A-t-il raison ? Dans son quartier, lors de la 22ème édition, il y avait encore une salle qui proposait des projections de films. Il y allait avec sa famille. Cette année, la salle n’offre pas ses services. Après avoir subit une longue queue devant une salle de projection, Jean-Paul s’indigne de l’organisation. Le Fespaco, dit-il, c’est pour les africains, c’est pour que les populations puissent apprécier les films africains, mais on dirait que de plus en plus le Fespaco tend à se tourner vers un public occidental. Les salles de cinéma sont en train de diminuer au fil des années, et la programmation des films reste à désirer.
Kaboré Pascal lui, dit après avoir visionné quelques films en vidéo numérique qu’ils peuvent bien sûr prétendre au célèbre étalon. Les organisateurs en ont décidé autrement. Indigné, Benoît, un autre expatrié fustige le raisonnement de Michel Ouédraogo, le délégué général du Fespaco et de son équipe. « Ils ne veulent pas accepter de sélectionner des BONS films tournés en vidéo numérique et les diffuser en format semi professionnel, comme le sont déjà les CM, DOC et 90% de la sélection en compétition. Car cela n’est pas un format professionnel comme l’était le 35mm, et que le Fespaco s’accroche à vouloir jouer dans la cour des grands, comme Cannes. Le Fespaco n’a pas la politique de ses ambitions et fait un complexe, le complexe de l’Africain qui veut faire comme les Européens. Monsieur le burkinabè veut du DCP(1), la norme numérique professionnelle imposée par les lobbies des majors de la distribution qui exploitent les salles du Nord. Pour pousser le bouchon, ça veut dire que Ouedraogo voudrait équiper ses salles en DCP, qui vont accueillir uniquement des films de blancs... pour les blancs », dit-il.
Quoi qu’il en soit, le Fespaco est en train de devenir autre chose qu’une rencontre de cinéma. Une retrouvaille festive peut-être…. Mais rassurons-nous le Fespaco n’est pas encore mort. Malgré les tâches dans l’organisation, les accréditations que l’on ne peut récupérer après s’être inscrit en ligne, le désert ambiant de l’hôtel Azalaï, autrefois le temple des rencontres des célébrités, ou encore l’absence de visibilité du festival, les thèmes récurrents des mêmes colloques avec les mêmes orateurs…. Par contre une touche positive, le transfert du MICA au centre ville. Le Fespaco peut être sauvé, le Fespaco doit être sauvé. Il n’appartient désormais plus seulement au Burkina Faso, mais aujourd’hui, c’est un adolescent qui doit pouvoir voler des ses propres ailes.
Candide Etienne
1 - DCP : le Digital Cinema Package peut être considéré comme l’équivalent d’une copie 35 mm mais en format numérique, norme mis en œuvre par les distributeurs et exploitants. Il existe plusieurs normes utilisées pour la diffusion du cinéma en salles ; La principale a été définie par le Digital Cinéma Initiative (DCI), qui regroupe sept majors du cinéma américain que sont Disney, Fox, Paramount, Sony, MGM, Universal et Warner Bros. Mais il y a aussi les normes AFNOR qui permettent de projeter les copies dans n’importe quelle salle numérique. Le 2K constitue la résolution minimale exigée par le DCI et l‘AFNOR, qui est une image formée de 2048 pixels par ligne et de 1080 pixels par colonne.
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