A la découverte de Sergent Markus dans son univers
Son enfance : Né il y a une trentaine d’années et aujourd’hui
reconnu comme le premier slameur béninois,
Sergent Markus a été aussi l’un des premiers rappeurs et un précurseur de
ce mouvement dans notre pays. Il fait également partie de la première classe
des jeunes journalistes et animateurs sur les nouvelles radios. Son enfance, il
la passe comme tous les autres enfants, tuant les magouillas ici et là, jouant au traditionnel jeu ‘’Agbanhoué
Gbanto’’ des enfants, pêchant les poissons (Aboli en fon ou Gros Silure) dans les collecteurs à ciel
ouvert dans Jéricho, qui l’a accueilli après Fidjrossè. Le natif de Klouékanmey
dans le Couffo de parents de la basse classe se souvient très vaguement des
flaques d’eau et des baffons, de la chambre en bambou qui l’avait accueilli à
Cotonou. Le jeune Toussaint fit ses études primaires à l’EPP St Cyrille de
Jérusalem. Très tôt piqué par la mouche Musique, il écoute de la musique
américaine, jamaïcaine, du funk, du blues etc. Son père qui allait à cette
époque au Nigeria ramenait des K7 ou des Vinyles. L’enfant pris goût au break
dance, s’initie lui-même en s’exerçant. Il dansa alors à la maison, à l’école,
dans les rues de Cotonou et assurait la partie ambiance des fêtes à la maison.
Sergent Markus obtint son CEFEB en 1986, très brillamment et passa aussi avec
maestria le concours d’entrée au Prytanée Militaire.
Le Prytanée Militaire : Il y entra le 18 octobre 1986 vers 21
heures ou 22 heures. Il doit connaitre le camp cette même nuit. Une forteresse
de savoir faire et de savoir vivre qui éteint ses lumières à 22 heures 30
minutes. Le jeune Toussaint allume alors
sa lampe tempête pour apprendre jusqu’à tard dans la nuit et se réveiller
encore très tôt le matin, parce qu’il faut tenir la dragée haute. Avec tous les
documents à sa disposition, le jeune élève n’a pas fléchit et continu à occuper
la 1ère place de sa classe à chaque composition. Avec un père qui
s’était arrêté en classe de 4ème et une mère qui n’a jamais mis
pieds à l’école, Toussaint se battra dans cette école d’élites ou une moyenne
autre que 12 vous fait reprendre la classe. Il s’en sort avec le Brevet
préparatoire AU CŒUR D’UNE VIE
militaire élémentaire (BPME), le Brevet préparatoire militaire
supérieur (BPMS) qui lui donnait le droit de porter le galon de Sergent et son
Baccalauréat en 1995.
Entre le Rap et les études : Depuis le Prytanée en 1993, il
avait commencé à rapper, avec ses amis tels : Ishak, Kamilou et Eric
Biaou. Ils formeront plus tard le groupe Armageddon. Il est membre fondateur du
collectif Ardiess. Il s’inscrit en faculté de droits à l’Université où il
partageait l’amphithéâtre avec une certaine Safiath Bassabi MCRI, un certain
Joël Aïvo juriste et professeur à l’université. En 1997 il fut rappelé au camp
à Ouidah pour la formation commune de base. Il sortit du camp le octobre 1997
avec le galon de Sergent et affecté à Wassa dans le Bataillon de commandos
parachutistes. D’où il démissionna le 16 février 1999 pour rentrer à Golfe FM le 17 février
1999. Il s’était rendu compte que sa place n’était pas dans les casernes . En tant que poète, il est beaucoup
plus attiré pas les métiers de la communication. Le verbe, le parler, le dire
et le micro constituent son univers .
Après radio Univers, il fait Golfe FM, LC2,
AG Patners une agence de communication, Radio Tokpa et travaille
actuellement à Dôma Organisations une agence de communication.
Le Slam et Lui : Sergent Markus croisa le slam en 2005, par le biais de M. Ousmane Alédji
Metteur en scène et dramaturge. C’était sur son projet ‘’Contradiction’’ dont
le spectacle s’intitulait ‘’Rien à foutre’’. Il était avec Kombert Quénum,
Freddy Fadonougbo et Ignace Métok. Ceux qui étaient à ce spectacle décelèrent
en lui un certain talent et une certaine aisance dans ce genre des arts de la
scène. Il laissa alors son album Rap en préparation pou un album slam qui
viendra confirmer tout le bien qui se disait de lui.
Côté Cœur : Toussaint Djaho à connu l’enfer avec une femme
dont le souvenir est pour lui un cauchemar. Une incarnation du diable, qui lui
a fait deux beaux enfants. Il regrette simplement tous les projets brisés et le
fait qu’ils ne sont plus ensemble pour élever ses bouts de choux. Il est
entrain de reconstruire sa vie de foyer avec une femme qui vient de lui donner
un garçon, et qui selon lui serait aux antipodes de la première. Si la première
ne comprenait rien de sa vie de rappeur, de slameur et donc ne l’avait pas
épaulé, la seconde a été journaliste, elle écrit des poèmes et comprend ce que
fait son homme. Son soutien ne fait donc pas défaut.
Pêle-mêle : Sergent Markus
adore, l’igname pilé, du riz à la sauce de viande accompagné du Aloko.
Son sport : le Football.
Ce qu’on lui reproche : son élitisme, ses textes trop hauts et
inaccessibles, son engagement et son franc parlé.
Ce qu’il aime et déteste chez l’autre : la considération de
l’autre et déteste l’hypocrisie, le mensonge, le manque de respect et la frime.
Homme politique qui l’a marqué dans le
monde : Hugo Chavez
En Afrique : Hélène Johnson
Sirleaf
Au Bénin : Il nous renvoie vers son morceau ‘’Les Oubliés de
la Nation’’
Une femme dans le monde qui a retenu son attention : Mallala
la petite afghane de 14 qui mène un combat farouche contre les djihadistes.
Son regard sur nos valeurs endogènes : Elles sont importantes,
mais je ne m’y connais pas trop ni en Fâ, ni en Vodoun. Je suis un absolu
ignorant de ces choses là. Je ne juge pas mais c’est sûr qu’il y a du bon et du
mauvais. Mais quelque soit votre pratique religieuse, il y a des lois de la vie
et de la nature et il faut respecter les 10 commandements de Dieu qui résument
toutes les vertus de l’homme. Sans oublier les Us et Coutumes.
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