Le Collectif "Nudowa Yôyô" lance un cri de protestation : "Biennale Bénin Bénin 2012"
"Je ne conçois pas que l'artiste puisse rester un spectateur
indifférent, refusant de prendre une option ... Etre engagé, cela
signifie pour l'artiste, être inséré dans son contexte social, être la chair du peuple, vivre des problèmes de son pays avec intensité et en rendre témoignage." Se retrouvant profondément en phase avec cette réflexion d'Aimé Césaire
qui, selon eux, rend amplement compte des fondements de l'initiative du
Collectif "Nudowa Yôyô" qu'ils ont mis en place, les cinq artistes
plasticiens béninois que sont Rafiy Okéfolahan, Marius Dansou, Benjamin Déguénon, Kajero et Totché, créent leur propre Biennale
d'Arts, dénommée "Biennale Bénin Bénin 2012" ; elle est prévue pour se
tenir du 7 novembre 2012 au 14 janvier 2013. Leur programme, à cet
effet, est bien clair : réaliser une performance, organiser des rencontres,
des discussions et tenir des expositions, durant toute la période
évoquée. Ils annoncent avoir un site Internet en construction et disent
détenir une liste ouverte à tous les artistes qui aiment l'art ; il n'y aurait pas de conditions financières préalables à remplir pour cette inscription.
Ainsi, la Biennale "Bénin Bénin 2012" constitue leur cri de vigoureuse
protestation contre ce qui se profile à l'horizon : la tenue de deux Biennales, à partir du 08 novembre 2012, celle dénommée "Consortium Regard Bénin" dont Dominique Zinkpè est le Président, et "Regard Bénin", dirigé par le non moins connu, Ousmane Alédji, de l'Association ''Regard Bénin".
La bannière de la Biennale "Bénin Bénin 2012" du Collectif "Nudowa Yôyo" |
Selon Rafiy Okéfolahan, la question qu'il faudrait se poser, face à cette division qui menace la bonne tenue et l'existence future de la Biennale tout court, est de savoir si on fait de l'art pour le ''Dan-mi'' ou pour la passion, le ''Dan-mi'' dont le sens est, à en croire l'intervenant, le trésor de l'arc-en-ciel, en plus clair, les financements importants qui sont annoncés pour pleuvoir sur les organisateurs.
S'exprimant au nom du Collectif "Nudowa Yôyô", il explique que cette
initiative vise à dénoncer cette double Biennale qui n'aura d'autres
conséquences que de ridiculiser le Bénin au plan international, si ce
n'est déjà fait, de le décrédibiliser et de faire fuir les partenaires
qui sont annoncés pour financer cette événement qui se trouve à sa
deuxième édition.
Marius Dansou, très révolté aussi, appelle à ce que les deux camps
se comprennent au plus tôt afin de sauver la Biennale, de réussir sa
tenue et de garantir sa pérennisation, ce qui le pousse à crier : "Nous
voulons notre Biennale pour 2012 et pour toutes les autres éditions !"
Dans le cas contraire, "Bénin Bénin 2012" aura lieu, ce qui créera
davantage d'imbroglio,
un fait qui ne déplaît guère à Benjamin Déguénon, pour qui, le
Collectif n'a pas trouvé nécessaire de rencontrer le Ministre de la
Culture, vu les tracasseries administratives que cela suggère, ni de
chercher à réconcilier le chef de file de chacun des deux groupes
proposant un programme différent pour la Biennale, surtout que chaque
camp reste accroché à sa position, la préoccupation du groupe étant que
la Biennale se tienne pour que les artistes pour qui elle a été conçue
puissent montrer leurs œuvres et faire apprécier leur talent.
Vivement une force au-dessus de la mêlée qui réussisse à rétablir l'ordre dans l'organisation de la Biennale, une situation contraire qui compromettrait une manifestation culturelle de grande envergure prévue pour promouvoir la culture contemporaine béninoise.Source: starsdubénin.blogspot.com
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