dimanche 18 janvier 2015

Restitution de la formation sur la danse Yaoïtcha Zo hiho

Sakpata Zogbo ressuscite un pan du patrimoine culturel béninois

(Adolphe Koffi Alladé exalté)

Le Ceg Zogbo à Cotonou a abrité le samedi dernier, la restitution de la formation sur la danse Yaoïtcha, la danse du feu. Initiative combien salutaire de Léon Hounyè alias Sakpata Zogbo, danseur émérite du Ballet national, cette formation qui sera annuelle, vise à reprendre cette danse, la toiletter et la revaloriser pour la postérité. Mythique danse de nos couvents et du Vodoun Hèbiosso en Fon ou Orisha Tshango en Yorouba, la danse du feu a été revue dans sa forme artistique par le très puissant Alladé Koffi Adolphe, le patron des Supers Anges Hwendo Nan Boua. C’est donc cette danse qui a complètement disparu des scènes et de nos couvents que Sakpata Zogbo, voudrait revaloriser. Il est parvenu dans la réalisation du premier volet du projet, grâce aux administrateurs du Fonds d’aide qui ont vu juste en votant pour son projet.
La danse de Feu, la restitution de la formation


Explorer l’univers de la danse du feu, prendre ces contours, approfondir les recherches et s’approprier les notions et techniques de la danse Yaoïtcha, afin de transmettre le précieux héritage de nos ancêtres et notamment de Koffi Adolphe Alladé, à la jeune génération de danseurs de nos rythmes traditionnels. Susciter au niveau de la jeunesse l’envie de devenir danseur professionnel, afin de servir le Ballet national et donc d’assurer la relève. Donner du terrain et de l’importance à nos danses traditionnelles et préparer une relève de qualité en matière de danse, face à la fulgurante ascension de la danse contemporaine et les danses de création. Rendre un vibrant hommage de son vivant à Alladé Koffi Adolphe, pionnier et précurseur de la danse du feu. Voilà les motivations de Léon Hounyè alias Sakpata Zogbo, initiateur du projet. Lui-même danseur professionnel, donc maîtrisant les rouages de la chose et connaissant très bien les maux qui minent la danse au Bénin et notamment celles traditionnelles, il a tôt fait de comprendre qu’il faut sauver la danse du feu qui se meurt. Il attira l’attention des administrateurs du fonds d’aide à la culture sur ce précieux héritage de son annale culturelle que le Bénin perdait. Ces derniers ayant saisi la portée du projet et combien il serait salutaire de revaloriser cette danse, lui ont répondu favorablement. Résultat, Léon Hounyè, n’a pas fait comme ces promoteurs qui prennent les sous et organisent juste une conférence de presse, en lieu et place de leur projet ; il a matérialisé les sous du fonds par une semaine pleine de formation autour de la danse du feu. Une vingtaine d’artistes étaient donc au charbon, donc quinze (15) danseurs et cinq (05) percussionnistes, en face d’eux, des professionnels de la danse et de la danse du feu rompus à la tâche et connu pour leur talent et leur dextérité en la matière. Ces formateurs venaient des troupes de ballets qui n’ont plus rien à prouver, telles que : les Supers Anges Hwendo Nan Boua, Towara, les As du Bénin, 3 L Ifèdé, etc. C’est donc à la restitution de la semaine de formation que le public de Cotonou a eu droit ce samedi, devant un parterre impressionnant de personnalités, dont : Alladé Koffi Adolphe, Marcel Zounnon, directeur du Ballet national, le chef quartier de Zogbo et d’Agbato, Ebénézer Bodjrènou, plusieurs administrateurs du Fac, dont Denis Abiona, Abdel Hafiz Gomina, pleins de professionnels de la danse.

Historique d’une danse de couvent devenue célèbre sur les scènes


Alladé Koffi Adolphe
Léon Hounyè alias Sakpata Zogbo
Yaoïtcha ou Zo Hiho, la danse de feu est une danse de couvent et du Vodoun Hèbiosso en Fon ou Orisha Tshango en Yorouba. En la matière, un adepte de cette divinité était réputé dans la pratique et faisait le tour de la ville de Ouidah avec son canari bourré de feu. A cette époque, Daagbo Hounon Hounan et le grand père de Alladé Koffi Adolphe, étaient les dignitaires qui s’occupaient de la divinité et de son adepte. Alladé Koffi Adolphe qui n’avait que 16 ans dans les années 80, trouva la danse géniale et la révolutionne. La première expérience il tente avec trois canaris et émerveille les foules. Cette audace lui a valu des combats, des conflits, des coups bat et des envoutements. Il sera convoqué par Daagbo Hounon Hounan et les dignitaires traditionnels pour justifier l’affront qu’il venait de commettre vis-à-vis du Vodoun Hèbiosso ou Orisha Tshango. Etant petit fils d’un grand initié qui maîtrise le cérémoniel, il a suivi les recommandations de son grand père et a convaincu les dignitaires. « Je n’ai pas offensé la divinité, son adepte danse avec un canari, tandis que moi j’ai dansé avec 3, donc je suis entrain de faire de la magie », disait-il.  Il sera immunisé et renforcé pour donner un sens à la danse du feu sur les planches nationales et internationales. C’est ainsi que carte blanche lui ai donné, pour valoriser cette mythique danse. Il passera de 3 canaris à 5, de 5 à 7, de 7 à 9, de 9 à 16 et de 16 à 21 canaris, remplis de feu. C’était à Abomey devant le roi et les têtes couronnées de la cité des Houégbadjavi. Il sera fait à l’occasion roi de la danse du feu, avec une couronne, une recarde et un bâton de commandement. Il fera le tour du Bénin et de l’Afrique avec la danse du feu. A Piong-Yong en Corée du Nord, Alladé Koffi Adolphe a honoré le Bénin en le vendant très cher, grâce à la danse du feu. C’est donc cette danse qui est en voie de disparition que Léon Hounyè alias Sakpata Zogbo, est entrain de vouloir faire la promotion. Toute chose que chaque béninois doit soutenir.

Patrick Hervé YOBODE

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