Une endurance enrichissante pour des acquis culturels solides
La Salle polyvalente du Palais des congrès de Cotonou a été le témoin de la présentation du bilan du Projet "Bénin en création". C'était dans l'après-midi du mardi 30 avril 2013. Pour l'occasion, elle était remplie, notamment, d'acteurs et de journalistes culturels, et des membres des associations étant parties prenantes du Projet en question. Au-delà des allocutions prononcées, "Bénin création" révèle un parcours d'endurance profondément productif.
Après 15 mois de déroulement, le Projet "Bénin création", qui en était à sa deuxième édition, est arrivé à sa phase d'achèvement, ce qui justifie la tenue de la cérémonie de restitution du travail impressionnant réalisé par les associations "Atelier ouverture azo" (Aoa) et les "Editions plurielles". La devise du Projet était : "Un pas vers la décentralisation de la culture et de l'action culturelle". Les membres des deux structures de même que des acteurs culturels de tous ordres et des professionnels des médias ont honoré de leur présence cette manifestation au cours de laquelle plusieurs allocutions, entrecoupées par des projections explicatives, ont été prononcées.
Wilfried Martin ... |
... et Nicolas Méido |
Wilfried Martin, Directeur de Cabinet du Ministère de la Communication, Nicolas Méido, Coordonnateur du Programme Société civile et culture (Pscc), de même que
Koffi Attédé et Brice Bonou, respectivement Directeur des "Editions plurielles" et de l'Association Aoa, sont intervenus.Brice Bonou, à gauche, et, Koffi Attédé, à droite, lors du passage des allocutions |
La page de couverture de "Tremblement de corps" |
Selon le dernier de ces orateurs, le déroulement de "Bénin en création" a débouché sur cinq résultats probants : la formation de 102 acteurs du système de la création théâtrale, l'organisation d'une résidence de formation et de réécriture en faveur de 12 jeunes auteurs, l'édition en 1000 exemplaires du recueil des cinq meilleures pièces de théâtre écrites en résidence, et de deux autres textes émanant de jeunes dramaturges de moins de 18 ans, la création, en résidence du spectacle de théâtreTremblement de corps, fondant 20 représentations dans 14 communes du Bénin, et, enfin, le renforcement des capacités de 48 acteurs de la vie culturelle béninoise, choisis dans chacune des précédentes communes, à travers les départements du pays : ce sont des élus locaux, des responsables de services culturels, des gestionnaires d'espaces culturels et des acteurs culturels de ces communes que le Projet a permis de sillonner.
Voilà donc 15 mois d'un parcours laborieux ayant abouti à des résultats aussi tangibles, enrichis par la vulgarisation, au cours de la cérémonie de restitution, d'un "Document de plaidoyer" ; il reste le fruit de la contribution des 48 acteurs précédemment évoqués. Ceux-ci sont intervenus sur le thème : "Pour une réelle décentralisation de l'action culturelle au Bénin".
Brice Bonou a clos son allocution en remerciant plusieurs institutions, notamment le Pscc, le principal partenaire financier de "Bénin en création".
Le "Document de plaidoyer", le repère pour la renaissance de la culture béninoise
Le "Document de plaidoyer", c'est un catalogue format moyen, de 32 pages de bonne facture de présentation, et en couleurs. S'ouvrant par la préface de Théonas Moussou, Directeur du Cabinet d'études et de recherche-action, Riah, il se poursuit par la description décisive, photos suggestives à l'appui, de la richesse culturelle spécifique de chacune des 14 communes prises en compte par le Projet "Bénin en création", que sont : Abomey-Calavi, Bohicon, Cotonou, Dassa-Zoumè, Djougou, Grand-Popo, Ouidah, Parakou, Pobè, Porto-Novo, Savalou et Savè. Il se clôt par la synthèse de la contribution des 48 acteurs de tous ordres, selon le thème : "Pour une réelle décentralisation de l'action culturelle au Bénin". Il s'agit du plaidoyer proprement dit qui interpelle les acteurs culturels, les décideurs au plan local et l'Etat. Cet outil intellectuel devient un bréviaire qui place chacune de ces trois composantes essentielles devant ses responsabilités d'actions concrètes.
Des interventions
A la fin de la cérémonie de restitution, les deux têtes de pont de "Bénin en création" ont bien voulu nous confier leurs impressions :
Koffi Attédé, Directeur des "Editions plurielles" : "Déjà, c'est une satisfaction, c'est un soulagement, parce qu'on arrive à la fin d'un long processus, un processus qui a commencé depuis février 2012, qu'on a conduit pendant 15 mois ; on a eu plein d'activités, plein d'enjeux qu'on a su relever. Donc, mes impressions sont déjà des impressions de soulagement, parce qu'on a conduit tout un processus jusqu'à terme.
Quelle suite faut-il attendre à présent ?
Actuellement, la sixième édition du Concours national d'écriture est en cours, on finit d'ailleurs aujourd'hui, le 30 avril, la date limite de dépôt des romans, puisque c'est de romans qu'il s'agit, cette année. Donc, le concours continue ; ce dont on a parlé tout à l'heure, c'était la quatrième édition de ce concours qui était partenaire de "Bénin en création". Nous avons fait la cinquième édition, nous en sommes à la sixième et nous préparons la septième édition ; les deux événements qui se sont mis ensemble continuent leur petit bonhomme de chemin, de façon autonome. Si, d'aventure, après, on a d'autres choses qui nous mettent ensemble, on se mettra encore ensemble. L'enjeu, aujourd'hui, sur le Projet "Bénin en création", en lui-même, c'est de travailler à ce que la culture ne soit plus la rubrique budgétivore des Communes ; nous voulons plutôt travailler pour que la culture soit cet outil-là qui apporte de l'argent aux Communes, voilà l'enjeu actuel. C'est pour ça, justement, que nous nous traçons un chemin avec le Document de plaidoyer qui a été édité à l'issue de ce Projet.
Au niveau des "Editions plurielles", vous avez réussi à éditer des ouvrages de genres littéraires différents, au moins, sur cinq ans, par le biais de projets. Comment allez-vous faire pour réaliser la sixième édition de "Plumes dorées" ?
Ce n'est pas juste quand vous dites que nous avons publié juste sur des projets ; nous publions des auteurs. Publier, c'est déjà, par définition, publier à compte d'éditeur. Nous publions des auteurs, nous recevons des auteurs que nous publions tout le temps. Actuellement, nous sommes en train de publier des auteurs, Donc, "Plumes dorées", c'est juste un créneau pour sortir les jeunes porteurs de projet d'écriture. Mais, nous sommes, avant tout, une maison d'édition, nous publions des ouvrages régulièrement et, concernant la question relative à la capacité à faire pérenniser l'activité, celle-ci dure depuis six ans et, on en est à la sixième édition ; des partenaires nous rejoignent, d'autres s'en vont mais, d'autres de plus importants reviennent vers nous. Donc, il est important de comprendre que là où nous en sommes aujourd'hui, nous avons tout fait pour prouver notre sérieux, notre crédibilité et notre engagement pour la chose. C'est pour ça que je peux vous donner l'assurance que ça va continuer, il n'y a pas de souci pour ça.
Comment avez-vous réussi à supplanter beaucoup de maisons d'édition qui existaient avant vous ?
Nous n'avons pas réussi, nous continuons de nous battre. La différence, c'est que, dans le contexte actuel, quand on prend, aujourd'hui, le secteur littéraire, tel qu'il est, on ne peut pas vivre de ça, il ne faut pas se faire des illusions ; le secteur de l'industrie culturelle au Bénin, actuellement, tel qu'il est organisé, ne peut pas faire vivre son homme, on ne peut pas en vivre. Donc, pour nous, aujourd'hui, c'est un sacerdoce, c'est un sacerdoce qui va payer, nous en avons la certitude. Et, nous, les revenus que nous avons sur certaines initiatives beaucoup plus importantes, beaucoup plus lucratives, nous les réinvestissons dans la publication de jeunes auteurs, pas dans le cadre de "Plumes dorées", justement, mais, dans le cadre des publications ordinaires que nous faisons. Comment nous faisons ? Nous faisons les choses dans les règles, nous faisons les choses dans les normes. Aujourd'hui, les bailleurs ont besoin d'avoir des interlocuteurs sérieux, des interlocuteurs crédibles, des gens compétents. Ces trois critères-là, beaucoup de porteurs de projet, malheureusement, ne les ont pas ; sérieux, crédibilité et compétence, c'est rare de trouver des gens qui remplissent ces trois critères ensemble. Et, c'est difficile, je le dis encore, en contre-poids, c'est difficile pour un jeune porteur de projet, pour un jeune entrepreneur culturel, aujourd'hui, d'être à la fois sérieux, crédible et compétent, c'est difficile, parce que, quand vous voulez regrouper ces trois paramètres, vous devez mettre des années à vous affirmer. Et, vous savez qu'aujourd'hui, la pratique, c'est le raccourci ; beaucoup de gens prennent un raccourci. Nous avons décidé de ne pas prendre un raccourci. Nous ne sommes même pas encore arrivé à 50% du chemin, on a encore du chemin devant. Et, nous cherchons tous les jours, nous cherchons tous les jours! Il n'y a pas que les partenaires que vous voyez, qui sont derrière nous ; il y en a que nous sollicitons et qui ne viennent pas, mais qui viennent au bout de deux, trois, quatre ans ! Par exemple, cette année, l'Institut français s'est aligné derrière nous, la Commission de la Francophonie à Cotonou s'est alignée derrière nous financièrement. Or, ce sont des structures à qui nous déposions des projets dès le départ et qui ne nous donnaient rien mais, à la fin de chaque édition, on leur déposait des rapports. Et, cela a duré cinq ans ! C'est après cinq ans que ces gens se sont positionnés sur la sixième édition pour mettre un financement. Donc, le sérieux, la crédibilité et la compétence, il faut arriver à les concentrer aujourd'hui dans chaque porteur de projet, dans chaque entrepreneur culturel, surtout, au niveau des jeunes ; c'est la clé ! Et, surtout, être persévérant, patient. Ce que nous faisons aujourd'hui, nous en sommes à la sixième édition pour "Plumes dorées". C'est six ans ! Ce n'est pas un an, ce n'est pas un an et demi. Les gens, quand ils commencent, ils veulent un résultat tout de suite. Cela fait six ans ! Et, nous n'avons pas encore vu 10% de tout ce que nous sommes capables de mobiliser comme financements ! Il y encore mieux devant, et, vous allez le voir, par la grâce de Dieu, dans les années à venir.
Brice Bonou, Responsable de l' "Atelier Ouverture Azo" : "Je suis content qu'on soit au bout des 15 mois ; ça n'a ps été facile et, c'est évident qu'aucune action humaine n'est facile. Mais, toute l'équipe administrative, tous les encadrants, tous les partenaires ont répondu fidèles, présents à tout ce qu'on s'était dit au départ et, aujourd'hui, on est en train de faire la restitution. Pour nous, c'est capital de faire la restitution, parce que cela ne sert à rien de faire un projet, de s'entendre juste avec les bailleurs et d'envoyer un rapport ; il faut faire une restitution publique pour permettre à ceux qui n'avaient pas participé ou qui n'ont pas eu les échos des activités d'avoir des informations sur ce qui a été fait et, aussi, d'apporter leur contribution à l'édifice "Culture" et, spécialement à l'édifice "Théâtre". Donc, par rapport à "Bénin en création", je pense qu'aujourd'hui, on peut être satisfait de tout ce qui a été fait.
Le parcours a sûrement été jalonné de difficultés ...
Absolument ! Des difficultés, mais beaucoup plus d'ordre technique, parce que les hommes étaient présents, mais, vous savez, lorsque vous invitez, par exemple, les gens à un atelier de mise en synergie, et qu'ils doivent venir la veille, vous réservez les hôtels, mais ils ne viennent jamais la veille. Donc, après, les responsables de l'hôtel peut-être laissent les places à d'autres personnes et, le lendemain, quand les invités viennent, c'est compliqué à gérer. Mais, cela n'a pas empêché que nous allions jusqu'au bout et, c'est ça le plus important. Les difficultés, elles existent mais, si vous les surmontez, vous êtes plus forts.
Maintenant que "Bénin en création" arrive à son terme, que peut-on attendre désormais de l'Association "Atelier Ouverture Azo" ?
L' "Atelier Ouverture Azo" continue. "Bénin en création" était juste une activité de l' "Atelier. Elle est à terme, les autres continuent ; nous avons déjà commencé à préparer la troisième édition de "Bénin en création" qui va beaucoup s'accentuer sur la décentralisation de la culture. Et, au-delà de ça, nous avons d'autres projets ; on travaille sur un projet de conte, où on va éditer aussi un livre sur le conte. On a d'autres projets qui sont en vue. Donc, l' "Atelier Ouverture Azo" y travaille tous les jours et ne s'arrêtera pas de travailler.
Comment avez-vous réussi à supplanter beaucoup de maisons d'édition qui existaient avant vous ?
Nous n'avons pas réussi, nous continuons de nous battre. La différence, c'est que, dans le contexte actuel, quand on prend, aujourd'hui, le secteur littéraire, tel qu'il est, on ne peut pas vivre de ça, il ne faut pas se faire des illusions ; le secteur de l'industrie culturelle au Bénin, actuellement, tel qu'il est organisé, ne peut pas faire vivre son homme, on ne peut pas en vivre. Donc, pour nous, aujourd'hui, c'est un sacerdoce, c'est un sacerdoce qui va payer, nous en avons la certitude. Et, nous, les revenus que nous avons sur certaines initiatives beaucoup plus importantes, beaucoup plus lucratives, nous les réinvestissons dans la publication de jeunes auteurs, pas dans le cadre de "Plumes dorées", justement, mais, dans le cadre des publications ordinaires que nous faisons. Comment nous faisons ? Nous faisons les choses dans les règles, nous faisons les choses dans les normes. Aujourd'hui, les bailleurs ont besoin d'avoir des interlocuteurs sérieux, des interlocuteurs crédibles, des gens compétents. Ces trois critères-là, beaucoup de porteurs de projet, malheureusement, ne les ont pas ; sérieux, crédibilité et compétence, c'est rare de trouver des gens qui remplissent ces trois critères ensemble. Et, c'est difficile, je le dis encore, en contre-poids, c'est difficile pour un jeune porteur de projet, pour un jeune entrepreneur culturel, aujourd'hui, d'être à la fois sérieux, crédible et compétent, c'est difficile, parce que, quand vous voulez regrouper ces trois paramètres, vous devez mettre des années à vous affirmer. Et, vous savez qu'aujourd'hui, la pratique, c'est le raccourci ; beaucoup de gens prennent un raccourci. Nous avons décidé de ne pas prendre un raccourci. Nous ne sommes même pas encore arrivé à 50% du chemin, on a encore du chemin devant. Et, nous cherchons tous les jours, nous cherchons tous les jours! Il n'y a pas que les partenaires que vous voyez, qui sont derrière nous ; il y en a que nous sollicitons et qui ne viennent pas, mais qui viennent au bout de deux, trois, quatre ans ! Par exemple, cette année, l'Institut français s'est aligné derrière nous, la Commission de la Francophonie à Cotonou s'est alignée derrière nous financièrement. Or, ce sont des structures à qui nous déposions des projets dès le départ et qui ne nous donnaient rien mais, à la fin de chaque édition, on leur déposait des rapports. Et, cela a duré cinq ans ! C'est après cinq ans que ces gens se sont positionnés sur la sixième édition pour mettre un financement. Donc, le sérieux, la crédibilité et la compétence, il faut arriver à les concentrer aujourd'hui dans chaque porteur de projet, dans chaque entrepreneur culturel, surtout, au niveau des jeunes ; c'est la clé ! Et, surtout, être persévérant, patient. Ce que nous faisons aujourd'hui, nous en sommes à la sixième édition pour "Plumes dorées". C'est six ans ! Ce n'est pas un an, ce n'est pas un an et demi. Les gens, quand ils commencent, ils veulent un résultat tout de suite. Cela fait six ans ! Et, nous n'avons pas encore vu 10% de tout ce que nous sommes capables de mobiliser comme financements ! Il y encore mieux devant, et, vous allez le voir, par la grâce de Dieu, dans les années à venir.
Brice Bonou, Responsable de l' "Atelier Ouverture Azo" : "Je suis content qu'on soit au bout des 15 mois ; ça n'a ps été facile et, c'est évident qu'aucune action humaine n'est facile. Mais, toute l'équipe administrative, tous les encadrants, tous les partenaires ont répondu fidèles, présents à tout ce qu'on s'était dit au départ et, aujourd'hui, on est en train de faire la restitution. Pour nous, c'est capital de faire la restitution, parce que cela ne sert à rien de faire un projet, de s'entendre juste avec les bailleurs et d'envoyer un rapport ; il faut faire une restitution publique pour permettre à ceux qui n'avaient pas participé ou qui n'ont pas eu les échos des activités d'avoir des informations sur ce qui a été fait et, aussi, d'apporter leur contribution à l'édifice "Culture" et, spécialement à l'édifice "Théâtre". Donc, par rapport à "Bénin en création", je pense qu'aujourd'hui, on peut être satisfait de tout ce qui a été fait.
Le parcours a sûrement été jalonné de difficultés ...
Absolument ! Des difficultés, mais beaucoup plus d'ordre technique, parce que les hommes étaient présents, mais, vous savez, lorsque vous invitez, par exemple, les gens à un atelier de mise en synergie, et qu'ils doivent venir la veille, vous réservez les hôtels, mais ils ne viennent jamais la veille. Donc, après, les responsables de l'hôtel peut-être laissent les places à d'autres personnes et, le lendemain, quand les invités viennent, c'est compliqué à gérer. Mais, cela n'a pas empêché que nous allions jusqu'au bout et, c'est ça le plus important. Les difficultés, elles existent mais, si vous les surmontez, vous êtes plus forts.
Maintenant que "Bénin en création" arrive à son terme, que peut-on attendre désormais de l'Association "Atelier Ouverture Azo" ?
L' "Atelier Ouverture Azo" continue. "Bénin en création" était juste une activité de l' "Atelier. Elle est à terme, les autres continuent ; nous avons déjà commencé à préparer la troisième édition de "Bénin en création" qui va beaucoup s'accentuer sur la décentralisation de la culture. Et, au-delà de ça, nous avons d'autres projets ; on travaille sur un projet de conte, où on va éditer aussi un livre sur le conte. On a d'autres projets qui sont en vue. Donc, l' "Atelier Ouverture Azo" y travaille tous les jours et ne s'arrêtera pas de travailler.
Source: stars du Bénin
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