mardi 11 juin 2019

Supposée mauvaise gestion d'une subvention de 20 millions par Vincent Ahéhéhinnou

L’icône de la musique béninoise donne des clarifications

(Les mauvaises langues sont allées trop vite en besognes)

Depuis quelques jours, un rapport de l’Inspection Générale du Ministre du Tourisme, de la Culture et des Sports (IGM) circule sur les réseaux sociaux. Ce rapports qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, accuse certains acteurs culturels de flous dans la gestion des subventions obtenues du défunt Fonds d’Aide à la Culture (FAC), exercice 2018. Les montants dont-il s’agit varient d'un acteur culturel à un autre. En ce qui concerne, Vincent Ahéhéhinnou, membre influent du Tout Puissant Poly Rythmo et une icône du secteur culturel au Bénin, ce montant est de 20.000.000 de francs CFA. Quelques minutes après la publication de ce rapport, les critiques de tout genres, des propos injurieux et calomnieux ont fusé sur les réseaux sociaux et ce sur plusieurs jours. Vincent Ahéhéhinnou égale à lui-même n'a pas réagi, mais a choisi le silence pour répondre aux mauvaises langues. Seulement nous avons voulu crever l’abcès histoire, de savoir davantage avec sa réaction. Lisez à travers ces lignes la réalité sur un rapport controversé. 

« Le même rapport je l'ai pondu trois fois, à chaque fois qu'on me l’à demander et pourquoi cette histoire doit aller jusqu’à ce niveau aujourd’hui ? », s'interroge Vincent Ahéhéhinnou très amer et très remonté contre la lourdeur administrative et une volonté manifeste de salir sa personne. Crachant toute sa colère, il poursuit : « certains ont déjà bavardé sur les réseaux sociaux, j'ai lu beaucoup de choses et j'ai ri. Je me suis dis que ce sont des enfants et qu'ils ne me connaissent pas »,  confie-t-il avec dégoût. Il faut dire qu’après avoir pris connaissance dudit rapport et compte tenu de tout ce qui se disait ça et là, les mots utilisés, l'envie de voir son prochain dans la tourmente, que certains acteurs culturels ont affiché sans aucune retenue, nous a poussé à nous engager dans une démarche propre à notre métier. Cette investigation aussi, parce que celui dont-il est question n'est pas n’importe qui. Il s’agit quand-même de Vincent Ahéhéhinnou, Président de la Confédération de Musique Moderne et d’Inspiration Traditionnelle (CMMIT),  une figure emblématique du monde culturel béninois, une icône de la musique de chez nous, un acteur culturel qui, seuls le respect et les considérations qui lui sont dus, devraient inspirer de la retenue dans les insultes. Mais malheureusement, comme si d’aucuns avaient intérêts à ce qu'il soit cité dans ce scandale financier, ils n'ont pas douté un seul instant.
Vincent Ahéhéhinnou, Pdt CMMIT

En réalité l’apparition de son nom dans ce rapport de l'IGM est dû à la non transmission du rapport par la direction du Fac à l'IGM. En 2014, Vincent Ahéhéhinnou avait organisé un atelier de formation à l’intention des artistes musiciens, puisque l'homme ne peut s'affirmer que par la connaissance. Vue le nombre impressionnant d’artistes qui étaient sur ledit atelier, le représentant du Ministre de la Culture d'alors, Jean Michel Abimbola a fait un point fidèle à l’autorité, qui a jugé que le financement reçu ne pouvait pas permettre à l’initiateur de la formation de répondre aux attentes. Il lui a été demandé alors de présenter une requête la prochaine fois. Ce qui fût fait et il avait reçu un financement de 18.000.000 de nos francs, pour organiser l'atelier. À la fin, il a déposé le rapport aussi bien au Cabinet du Ministre qu'au Fonds Aide à la Culture. En 2015 le même atelier est organisé et cette fois, c'est une subvention de 20.000.000 de francs CFA. Et c’est ce financement qui est à l’origine du fameux rapport. « Vous savez que les subventions du FAC sont libérées par tranches. Avec la première tranche de 9.000.000, j'ai organisé l’atelier à Parakou, j'ai présenté le rapport et la deuxième tranche m'a été donnée. J'ai donc réalisé le même atelier à Abomey, c'est le rapport de ce second atelier que j'ai déposé pour prendre le reliquat de 2.000.000 et il m'a été dit que l’IGM est passée et qu'elle aurait trouvé des failles dans mon rapport », avoue-t-il en boule. Même s'il tentait de dissimuler sa hargne, sa voix le trahissait. « J'ai dit impossible. Tout d’abord lorsque j'ai déposé le rapport, quelques temps après le comptable m'a appelé en me disant qu’il manquait un justificatif de 4.000.000. J'ai dit mais j'ai produit un justificatif global, comment peut-il manquer 4.000.000 ? ». Il a dû reprendre le rapport qu’il est allé déposer avant d'aller en tournée en Europe. 

« J’étais à Paris quand le même comptable me rappelle pour me dire qu'il n'a pas retrouvé mon dossier. J'ai dû appelé Sessi Tonoukouin qui a monté tout l’atelier avec moi. Mon frère, il y a encore des problèmes de justificatif, tire une copie et va remettre, lui disais-je. Ce qu’il a fait. C’est à mon retour lorsque j'ai voulu rentrer dans les fonds qu'on me dit que l’IGM a interdit de me donner le reliquat tant que je n’aurais pas justifié l’utilisation totale de la subvention », confie-t-il. N'étant pas content, il se rendit à l’IGM et il lui a été dit que s'il avait justifié, qu’il devrait pouvoir prendre son reliquat. C'est alors que le Directeur de l'époque, Bachirou Coffè, lui a notifié par courrier les constats faits par l’IGM. Il a dû reprendre le même rapport cette fois-ci avec les injonctions de l’IGM qu’il a déposé. Après cela le décaissement du reliquat a été ordonné. Aujourd’hui le même problème refait surface et le nom de Vincent Ahéhéhinnou est encore cité dans le rapport de l’IGM. « Le même problème de 2015 revient. Je dis mais moi je suis un enfant de pauvre, mais quand je vais en tournée je sais ce que je ramène et à mon âge, avec les considérations et le respect qui me sont dus, je ne vais pas prendre un financement et ne pas réaliser  ce pourquoi le financement a été pris », s’offusque le Chef du Tout Puissant Poly Rythmo. Il renchérit : « j'ai fini par comprendre que Bachirou Coffè, après avoir reçu le rapport n'a pas écrit à l’IGM pour notifier que j'ai reproduit le rapport avec les injonctions et qui est parfait. C'est pour cela qu'ils ont gardé mon nom dans leur rapport. Sinon ce n’est pas la première fois que je prends  20.000.000 et je ne vois pas pourquoi je ne vais pas justifier maintenant. C'est quoi cette histoire là », s’indigne l’icône de la musique béninoise. 

Et donc c'est pour cette histoire d’erreur émanant de l’administration que le nom d'une des grandes voix de la musique béninoise est cité. Voilà qui est claire et que cessent de piailler les oiseaux de mauvaises augures. 

Patrick Hervé YOBODE

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