Consultation Nationale du Fâ
(L’Etat doit prendre ses responsabilités ou à défaut les rois, sinon plus de Tofâ mieux cela vaudrait)
David Koffi Aza et consorts s’apprêtent à consulter le Fâ, premier
messager de Dieu, pour savoir ce que prévoit l’Oracle pour le Bénin ainsi que
ses citoyens en 2017. Si chaque année, il est salutaire de procéder à la
consultation comme le faisaient nos ancêtres les rois et nos pères jadis, il
serait judicieux de tout mettre en œuvre afin de faire les sacrifices
recommandés, donner à manger à toutes les divinités indiquées par le Fâ, pour
la paix dans le pays. Mais force est de constater que, les sacrifices
recommandés sont sommairement faits ou même pas et patatras, le Bénin est livré
à toutes sortes de drames comme celui de Tori Avamè, où Dadazodji (le dieu du
Feu) a sévi. Se référant au Tofâ de décembre 2015, l’Oracle avait prédit que ce
dieu sévirait dans le pays, mais où personne ne savait. Prenant tout ceci en
compte, il conviendrait que Koffi Aza et les seins, arrêtent la consultation
nationale, si les moyens pour faire les sacrifices ne sont pas réunis.
Chaque début du mois de décembre
depuis bientôt une dizaine d’années, l’Authentique et universel ordre de la
reine mère de David Koffi Aza, Prêtre du Fâ en collaboration avec l’association
des Fagbassa et Bokonon du Bénin et l’association Bénin Tofâ, procède à la
consultation nationale de l’Oracle. Ceci pour rester fidèle aux pratiques
ancestrales en la matière afin de savoir, ce que réserve pour le pays et ses enfants,
Mahou Sègbolissa et les dieux pour la nouvelle année. C’est en même temps,
cette consultation qui permettra de savoir, ce qu’il faudra faire pour que le
pays et chaque citoyen traversent l’année dans la paix, la santé et quiétude. Depuis
bientôt dix ans, tout ce que le collège des Bokonon désigné à cet effet a
révélé se produit dans les moindres détails, faute des sacrifices faits à
moitié ou non fait simplement.
Le Bénin n’est pas au bout de ses
peines, des mésententes politiques au sommet de l’Etat, des décès d’artistes et
de jeunes gens, des divorces dans les couples, des drames au plan national, des
avortements par-ci par-là, etc. le Fâ depuis une dizaine d’années, a révélé autant
de faits qui se sont réellement produits
dans notre pays. Si les sacrifices étaient faits dans les règles de l’art,
est-ce que, ces malheurs s’abattront sur le Bénin ? Voilà la question que
se pose tout bas la grande majorité des béninois aujourd’hui. D’un côté, les
faits révélés par le Fâ qui s’observent effectivement dans le pays, font que
beaucoup reprennent confiance en cette science divine. Dans le même temps, les sacrifices
qu’on déclare vouloir faire pour conjurer le mauvais sort et qui finalement laissent
les drames s’abattre sur le Bénin, font que le rang des sceptiques et mécréants
vis-à-vis du Fâ grossit. En leur sein, (l’Authentique et universel ordre de la
reine mère en collaboration avec l’association des Fagbassa et Bokonon du Bénin
et l’association Bénin Tofâ), il se poserait même des problèmes liés aux
cotisations, en vue de prendre telle ou telle chose en charge.
David Koffi Aza, Bokonon |
La complexité du Tofâ et le souci permanent des sacrifices
Il convient de souligner ici, que
chaque consultation même individuelle du Fâ appelle forcément des sacrifices,
qui plus est de la consultation nationale. Depuis une dizaine d’années donc, l’Authentique
et universel ordre de la reine mère en collaboration avec l’association des
Fagbassa et Bokonon du Bénin et l’association Bénin Tofâ, s’efforcent de faire
ce qu’ils peuvent, car les sacrifices recommandés demandent de lourds
investissements financiers et humains. A part, les sacrifices usuels, il y a
des sacrifices collectifs pour d’abord eux-mêmes les Bokonon, les béninoises et
béninois en général, le pouvoir en place, etc. Ce qu’il faut rappeler ici, c’est
aussi que le Fâ identifie à travers le pays et ceci dans plusieurs régions à la
fois, des divinités qu’il faut prendre en compte pour la paix et la quiétude au
cours de l’année. Lesquelles divinités, demandent peut être un bouc pour le
Sakpata d’Abomey, un bœuf pour le Dan de Natitingou, une chèvre pour le Tolègba
de Djakotomey, des canards, des poules, des coqs, etc. pour plusieurs Vodoun
dans tout le pays. Tout ceci demande des déplacements des Bokonon, qui doivent
laisser leurs cabinets, leurs familles, pour réaliser ce périple. Arrivent-ils
à réellement s’investir de la sorte, parcourir le pays pour immoler les
victimes expiatoires à toutes divinités indiquées par le Fâ ? Grosse
interrogation.
Tout ceci favorise alors les
malheurs qui frappent ce pays, car si consultation il y a, il doit pouvoir
avoir les rituels y afférents faute de quoi, les révélations du Fâ se réalisent.
La sempiternelle question du soutien de l’Etat
Nous sommes dans un pays où les
dirigeants, ont depuis longtemps fait une croix sur nos réalités propres à
nous. Au lieu de s’accrocher au Fâ pour bien diriger, on a préféré pendant des
années investir dans le commerce christique avec des églises qui poussent comme
des champignons dans tous les coins de rues. Du temps de nos aïeuls, c’est le
roi qui procède aux consultations nationales.
Lorsqu’il fait appel à son
collège de Bokonon, les sacrifices annoncés après les révélations du Fâ sont
entièrement pris en charge par le roi, qui veille à ce que tout soit fait dans
les règles de l’art. Aujourd’hui, on est loin de cette belle époque. Les réalités
ayant changé, ce n’est pas aux prêtres du Fâ, qui font déjà un effort louable
de procéder à la consultation nationale, de sortir de l’argent de leurs poches
pour les sacrifices. Et c’est là où l’Etat doit prendre ses responsabilités.
Maintenant, si depuis dix ans, rien
n’a été fait pour les accompagner dans cette noble vision, les Bokonon aussi
doivent savoir qu’à l’impossible nul n’est tenu. A défaut d’avoir l’aide de l’Etat
et dans l’incapacité d’assumer eux-mêmes les sacrifices, ils doivent laisser de
côté la consultation nationale et faire face à cette question. Lutter pour
avoir ce droit, (l’aide de l’Etat pour la consultation et les sacrifices) avant
d’ériger en règle la consultation nationale du Fâ.
Un Bokonon en pleines révélations
après les apparus
|
Que les rois se réveillent et jouent enfin le rôle qui les incombe
A défaut que l’Etat central
prenne au sérieux les efforts des Bokonon en ce qui concerne le Tofâ, les têtes
couronnées doivent sortir de leur sommeil qui n’a fait que trop durer. Obnubilés
par les billets craquant de banque que leur avaient miroité le régime de Boni
Yayi pendant 10 ans pour les endormir, les rois ont tout oublié. Qu’est-ce qui
se faisait par leurs pères ? Comment Houégbadja, Akaba, Bio Guera, Toffa 1er,
Kaba, Sounon Séro, Béhanzin, bref les rois d’alors tenaient leurs royaumes ?
Les rois actuels sont complètement en déphasage d’avec les réalités.
Il faudrait, que David Koffi Aza et associés, pour ne plus
porter cette lourde charge nationale, pour ne plus se faire passer pour les oiseaux
de mauvaises augures, laissent cette responsabilité aux rois. Si l’Etat ne veut
pas financer le Tofâ et les sacrifices y afférents, que chaque roi, consulte le
Fâ dans son royaume et qu’il assume les sacrifices recommandés. C’est la seule
solution pour éviter à ce pays le pire chaque année. Nous en voulons pour
preuve le drame de Tori Avamè. Si le roi de Tori, Sa Majesté Gbènan Kinnidégbé
avait consulté le Fâ, il lui aurait été révélé que Dadazodji allait passer par
son royaume. Et s’il faisait les sacrifices recommandés, il aurait conjuré ce
mauvais sort qui a frappé le pays, avec son lot de décès, de veufs, de veuves
et d’orphelins.
Somme toute, la consultation nationale est une initiative
salutaire des Bokonon, mais à défaut du soutien de l’Etat qui n’est jamais
tombé depuis dix ans, il convient de laisser le Tofâ pour ne plus attirer le
malheur sur le Bénin.
Patrick Hervé YOBODE
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