Quand des instruments béninois et bretons se fusionnent pour des sonorités envoutantes
Après Porto-Novo et Hêvié, les
populations de Zogbadjè et environs
étaient au cœur du géant spectacle Bénin Afro Breizh, le vendredi 12 février dernier.
Initiative de Luc Aho, ancien sociétaire des Super Anges Hwendo nan boua, ce
spectacle est la résultante des nombreuses années de recherches qu’il a menées en Bretagne en France où il
vit depuis une quinzaine d’années. Un
concert de taille, qui prouve la justesse de la vision de Luc Aho qui a
très tôt décelé la ressemblance qui existe entre les musiques traditionnelles
bretonnes et celles béninoises. Le public
de l’Espace Mayton de Tony Yambodè, a vécu un spectacle de musique pas
comme les autres.
Luc Aho dans ses œuvres |
Il est artiste béninois,
il a été pendant plus de 20
ans le batteur principal de la troupe de Ballet et de Danse, Les Super
Anges Hwendo na boua. Lui c’est Luc Aho, digne fils
du Bénin résident en Bretagne en France, il est au bercail pour présenter à ses frères et
sœurs, le résultat de plusieurs années
de recherches dans le domaine musical. Professeur de danse et des rythmes
béninois en Bretagne, il a en effet, vite aperçu la ressemblance
frappante entre les rythmes béninois et ceux bretons.
Avec des instrumentistes bretons, comme Jean-Paul
Creignou, Gwénaël Lebihan, Thomas Godin et Louis Capietto, il se jette à l’eau.
L’ambition était de créer un métissage des rythmes béninois et ceux bretons.
Très tôt la machine a pris et Luc Aho avec
ses amis a su déterminer et sortir tous les traits de ressemblance entre
la musique traditionnelle bretonne et celle traditionnelle béninoise. Après
deux ans de travail acharné, les voilà au Bénin pour présenter les fruits de
leurs efforts.
Au cour du spectacle |
Un spectacle plaisant qui ne vous suffit pas et qui met en transe, réveillant des émotions fortes
de béninois ancrés dans sa culture. Tant le Directeur artistique Luc Aho a su
faire son travail. Avec la participation
des Super Anges Hwendo na boua, de Towara et de l’Espace Ashakata, les
instruments musicaux bretons à savoir : la Cornenuse de Jean-Paul
Creignou, la Bombarde de Gwénaël Lebihan et Thomas Godin, ainsi que la
Clarinette de Louis Capietto, se fusionnent avec différents tambours du Bénin pour
des sonorités exceptionnelles. Un spectacle au cours duquel, Luc Aho a
rendu un vibrant hommage à ces hommes qui ont fait
de lui ce qu’il est devenu. Sur un rythme des couvents Oro du peuple Yorouba-Nago, il rend hommage à son
mentor Koffi Adolphe Alladé. Du Tipenti,
au Houngan d’Abomey en passa nt par
Agbéhoun, le Kaka ou la Ridée en Bretagne, jusqu’au Tchink System, plusieurs icônes du monde culturel béninois
ont reçu leur part d’hommage, dont Tindjilé Tara Daniel, Stan Tohon et autres.
De gauche à droite Gwénaël LEBIHAN, Thomas GODIN et Jean-Paul Creignou avec les Bombardes et la Cornenuse |
Quelques réactions
« C’est un bon spectacle, je
me suis retrouvé dedans, c’est très bon et c’est le Bénin qui est à l’honneur.
Je félicite mon jeune frère Luc Aho pour son audace et le travail abattu. Il
leur faudra un soutien pour que les années
à venir le spectacle soit plus
grandiose », confie Koffi Adolphe
Alladé. Pour Jean-Paul Creignou, c’est un plaisir de savoir que les béninois
ont accepté ce qu’ils ont fait comme
travail. « Nous sommes là depuis deux semaines et partout, le spectacle a
bien été apprécié par les béninois, c’est vraiment un plaisir pour nous de
savoir que le métissage a été réussi. Nous sommes vraiment heureux »,
avoue-t-il.
La photo de famille à la fin du Spectacle avec Koffi Adolphe Alladé |
Il faut signaler que ce spectacle
qui se déroule en plein air était à Abomey à la maison du peuple de Goho le 13
février, à Bohicon sur l'esplanade de la Mairie le 14 février et sera à Ouidah
au Fort français le 19 février pour connaitre son épilogue, par Cotonou au rond
point Sainte Cécile le 20 février.
Patrick Hervé YOBODE
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