Les larmes de l’artiste Khadja Nin contre Pierre Nkurunziza
A travers une lettre ouverte, l’artiste burundaise Khadja Nin s’adresse
à toute l’Afrique, exposant la sauvagerie actuelle du Président Pierre
Nkurunziza. La correspondance de la chanteuse, auteure du célèbre tube
« Sambolera mali son’’, raconte les principes d’« Accords de Paix et de
Réconciliation d’Arusha » signés en Tanzanie, en août 2000, lesquels sont
aujourd’hui, violés sans gêne par « l’homme fort du Burundi ».
Lire la lettre
– Lettre à mes frères et sœurs
africains sur la situation dans mon pays, le Burundi –
Mes chers frères, chères sœurs,
Mon nom est Khadja Nin, je suis
une artiste et une fière enfant du Burundi.
Mon Burundi est un petit pays
magnifique, niché en plein cœur de l’Afrique. Des hauts sommets de ses vertes
collines, votre regard se plonge dans les eaux argentées du deuxième lac le
plus profond du monde, sa majesté le Tanganyika. Mais depuis son indépendance
en 1962, l’histoire de mon pays est jalonnée de guerres ethniques à répétition
qui ont englouti des centaines de milliers de vies, poussé vers l’exil des
familles entières et laissé des milliers d’enfants orphelins derrières elles.
Ce cycle de violences a perduré jusqu’aux « Accords de Paix et de
Réconciliation d’Arusha » signés en Tanzanie, en août 2000. Ces accords portés
à bout de bras par Tata Mandela et Mwalimu Nyerere en personne, sont notre
héritage commun. Leur signature et leur entrée en vigueur ont été célébrées
comme une grande victoire par le Président Nelson Mandela. « Les Accords de
Paix d’Arusha sont une de nos plus grandes victoires et le gage d’une Paix
durable, à laquelle chaque peuple aspire et que le peuple burundais mérite ».
Le vieil homme était soulagé et confiant.
Le Président Pierre Nkurunziza a
atteint la limite des deux mandats présidentiels successifs de cinq ans chacun,
fixée par les « Accords de Paix d’Arusha » et par la Constitution burundaise.
Mais voilà, en avril 2015, Nkurunziza est investi candidat à l’élection suprême
par son parti, en violation totale de ces mêmes accords qui l’ont porté au
pouvoir. Les filles et les fils du Burundi se sont levés. Ils sont descendus
dans les rues pour dire
« NON ! AU 3è MANDAT ! ».
Les manifestations ont été réprimées par des tirs à balles réelles durant des
semaines entières, sous le regard perplexe des téléspectateurs du monde entier.
Disparitions, arrestations arbitraires, torture, viols et assassinats s’en sont
suivi. Les medias indépendants ont été réduits en cendres. Les journalistes
menacés de mort ont été condamnés à l’exil. Le bilan est effroyable. Près de
300.000 personnes réfugiées dans les pays voisins, plusieurs milliers de
prisonniers, des dizaines de femmes violées et des centaines de morts.
Les Nations-Unies ont multiplié
les signaux d’alarme, l’Union Européenne et les pays donateurs ont sanctionné
économiquement, l’East African Community a tenté de renouer le dialogue et
l’Union Africaine a proposé l’envoi de 5000 soldats pour protéger la
population. Tous ont échoué ! Nkurunziza reste sourd et imperméable à toutes
les voix contraires. Après l’échec fin janvier, d’une réunion tardive et bâclée
sur le déploiement d’une force de protection au Burundi, S.E. Idriss Deby,
nouveau Président en exercice de l’Union Africaine, a refusé d’abandonner le
peuple burundais à son sort. Une délégation d’exception composée de quatre
Chefs d’Etat et d’un Premier Ministre a été aussitôt constituée. Elle se rendra
prochainement à Bujumbura, pour tenter de ramener Nkurunziza à la raison.
Il y a urgence, une génération meurt sous nos yeux, sacrifiée par
l’égarement d’un seul homme.
Ils n’auront pas droit à un nouvel
échec ! Cette mission de la dernière chance est porteuse des espoirs de tous
les peuples africains, fatigués de ne pas voir émerger des leaders forts et
responsables, capables de les protéger et de soigner eux-mêmes, les maux de
l’Afrique.Aujourd’hui, la terreur règne en maître au pays.
Pierre Nkurunziza, la peste qui dévaste le Burundi sans que personne ne bronche |
Mon Burundi n’est
que sang et larmes. On traque, emprisonne et tue tous ceux qui s’opposent au
pouvoir et au 3è mandat de Pierre Nkurunziza, tout âge et toutes ethnies
confondus. Les corps de nos sœurs et de nos filles sont leur nouveau champ de
bataille et notre jeunesse est pourchassée, ligotée et sommairement exécutée.
Plus de 100 jeunes hommes ont été assassinés en quelques heures le 12.12.15 et
leurs corps sans vie entassés à la hâte dans des charniers. Pourtant, même
contrainte à la clandestinité et sous menace de mort depuis dix mois, la
jeunesse burundaise résiste, unie et debout. Dans ses veines coule le sang de
Mandela, de Nyerere, de Rwagasore, de Lumumba, de Sankara, … Dans sa poitrine
bat un cœur épris d’égalité, de justice et de liberté.
C’est au courage de ces jeunes
femmes et de ces jeunes hommes que je dois mon engagement dans ce combat. Ils
sont ma force et ma fierté. Ils sont le visage de cette nouvelle génération
africaine qui refuse de se trahir et d’être trahie. Mais je tremble pour eux …
Votre soeur, Khadja Nin
Recall …
Eminentes personnalités du Régime
de Pierre Nkurunziza et hauts cadres de son parti qui ont fui le Burundi, menacés parce que contre
le 3è mandat :
– Le 2è Vice-Président de la
République
– Le Président de l’Assemblée
Nationale
– Le porte-parole du Président de
la République
– Le porte – parole du Parti
Présidentiel
– Le Vice- Président de la Cour
Constitutionnelle
– L’ancien chef d’Etat-Major de
l’Armée et ancien Patron des Renseignements
– La Présidente de la Ligue des
Femmes du Parti
– La Vice-Présidente de la
Commission Electorale
– La Chargée des Finances de la
Commission Electorale
– Une cinquantaine de parlementaires
et de Gouverneurs
– Une trentaine d’Officiers Supérieurs
Hight Level Delegation for Burundi ( … last
chance delegation ?) :
– The President of South-Africa, H.E. Jacob
Zuma
– The President of Mauritania, H.E. Ould Abdel
Aziz
– The President of Senegal, H.E. Macky Sall
– The President of Gabon, H.E. Ali Bongo
Ondimba
– The Prime Minister of Ethiopia, H.E.
Hailemariam Desalegn
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire