dimanche 25 octobre 2015

Résidence de création à Le Centre Arts et Culture de Lobozounkpa

Trois artistes peignent leur environnement en racontant les versatilités de la vie

Le Centre Arts et Culture de Lobozounkpa accueille depuis bientôt trois semaines, trois artistes plasticiens dans ses murs. Il s’agit du sud africain Bruce Clarke qui vit et travaille en France, de la franco-béninoise Christelle Yaovi, qui se bat pour l’enracinement d’une belle relève en matière d’art au Bénin et du français Stéphane Pencréac’H. Ils ne se connaissaient pas, mais l’art et l’envie de dénoncer les tares des Hommes, les maux qui minent ce monde et leur environnement, va créer tout de suite, une synergie et une complémentarité dans leurs travaux.
De gauche à Droite, Bruce, Christelle et Stéphane

Pour la toute première femme qu’accueille, le Centre, l’art égal à la liberté. Sa démarche artistique n’étant pas figée, elle donne libre court à sa créativité et s’enchainent alors  des étapes qui se suivent.
Pour elle la peinture lui a permis d'exorciser la souffrance, la douleur de son héritage et ainsi garder un espoir envers et contre tout. Dans une résidence de création sans thème, elle se donne des libertés et revient sur l’une des étapes de son travail. Tout en peignant les vicissitudes de la vie, elle gratifie le Centre Arts et Culture de Lobozounkpa, des œuvres de qualité, qui retrace, la complexité de nos histoires, qui toujours se rejoignent en un point.

Le sud africain, Bruce Clarke, quand à lui, nous plonge dans une réalité toute fraiche. Le monde tel qu’il le voit et tous les problèmes que rencontrent aujourd’hui les hommes qui y vivent. Sur de grandes toiles, il allie une technique assez rare et un savoir faire hors du commun pour peindre les maux du monde.
Du printemps arabe à la guerre en Syrie, qui fait des milliers de déplacés vers l’Europe, des milliers d’africains qui fuient leur continent à la recherche de l’Eldorado en Europe, les nombreux morts enregistrés dans les grandes eaux, au génocide rwandais sur lequel, il a longtemps travaillé, Bruce Clarke attire l’attention de chacun sur nos errements, le rôle que joue chacun dans ce nous vivons actuellement.

Quant au français, Stéphane Pencréac’H, c’est tout autre technique et méthode de travail. Avec des motifs de pagnes, il a lui seul le secret pour concocter des toiles, d’une expressivité rare et qui captent votre attention au premier coup d’œil. Sur la façade de la buvette qui est à côté du Centre, il fait un graffiti assez original, qui met en exergue tout son talent et sa vision du honteux commerce triangulaire.
Il joue avec les persiennes du mur comme des navires négriers où des esclaves enchainés sont entrain d’être embarqués. Dans son atelier, des œuvres extraordinaires conçues avec des motifs de pagnes, de la peinture et sa technique propre à lui.

Une résidence de création sans thème, mais qui n’a pas empêché les artistes dans leur liberté de parler le même langage. Puisque somme toute, leurs travaux se rejoignent sur beaucoup de points, même si chacun travail dans son coin et selon ce qu’il sait faire.

Dominique Zinkpè, patron des lieux, a remercié les artistes pour avoir accepté laisser leurs ateliers et venir passer des semaines dans les locaux du Centre, afin de créer et de gratifier par la suite la maison de leurs créations.


Patrick Hervé YOBODE

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