Blaise Tchétchao, annonce un fonds de garantie pour les promoteurs culturels béninois
La nouvelle est tombée. Au cours d’un entretien que Blaise Tchétchao,
Directeur du Fonds d’aide à la culture, a accepté d’accorder à la Rédaction du
Journal ’’Le Mutateur’’, il a certifié la mise en place par son institution
d’un fonds de garantie en faveur des entreprises culturelles béninoises, qui,
désormais, pourront décrocher des financements pour donner corps à leurs
projets …
Bonjour à vous, M. Blaise Tchétchao. Vous êtes le Directeur du Fonds
d’aide à la culture (Fac). Depuis le 22 septembre dernier, le budget de
votre institution est passé à cinq milliards de Francs Cfa, soit deux milliards
de plus, au terme de la rencontre du Chef de l’Etat avec les acteurs du monde
culturel. Quel impact pensez-vous que cette hausse du fonds aura sur le
fonctionnement du Fac, à partir de 2016 ?
Je
suis heureux que vous me donniez la primeur de m’exprimer par rapport à cette
nouvelle. C’est une heureuse nouvelle que le Chef de l’Etat a apportée aux
acteurs culturels, le 22 septembre dernier, à la Présidence de la République.
J’en suis heureux pour les acteurs culturels qui viennent souvent au guichet du
Fonds d’aide à la culture pour recevoir des subventions, dans le cadre de la
réalisation de leurs projets. J’en suis heureux, parce que nous sommes dans un
pays où le Chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi, que je salue pour son
initiative de développement, a compris que, par la culture, on peut se
développer et qui, depuis 2008, a dépassé le milliard et, aujourd’hui, en 2015,
on est en train de passer, pour le compte de l’exercice de l’année 2016, à cinq
milliards. Je dois rappeler que les besoins du Fonds d’aide à la culture, pour
les acteurs culturels, sont de 15 milliards de Francs Cfa. Nous en sommes à
cinq, ce qui veut dire que nous avons le tiers. Et, avec ce tiers-là, on peut
faire beaucoup de bonnes choses, pourvu que les acteurs culturels qui
bénéficient de ces ressources, pensent à des projets fédérateurs, innovants, à
des projets qui peuvent apporter une plus-value à l’économie du
pays.
Monsieur le Directeur, nous constatons que c’est sous votre exercice
que le Fonds d’aide à la culture vient d’être augmenté, une deuxième fois.
Concrètement, dans un premier temps, c’était passé d’1 milliard à 3. Maintenant,
cela passe de 3 à 5. Peut-on dire que vous êtes un porte-bonheur pour les
acteurs du monde culturel béninois?
Blaise Tchétchao |
Beaucoup de choses ont été
faites, avant mon arrivée, à la tête du Fonds. Je vous ai dit que, de 2008 à
2012, la cagnotte était à 1 milliard de Francs Cfa. Seulement, depuis ma
nomination, des procédures de réformes ont été enclenchées, pour
assainir un peu les choses, au niveau du domaine culturel. Bon, cela a
certainement payé. Mais, en toute modestie, je pense que cette augmentation des
ressources du Fonds d’aide à la culture est l’œuvre de tout le monde, y compris
de vous-mêmes, les journalistes culturels, de toute la population béninoise,
qui a commencé à s’intéresser à la chose culturelle.
Quand des acteurs
organisent des concerts, cette population fait le plein du
Palais des sports, c’est la preuve que les Béninois adhèrent à la
chose culturelle. Pour que la population, au niveau de ses loisirs,
soit satisfaite, il faut qu’elle passe par des produits culturels. Cette
augmentation est à l’actif de toute la population béninoise.
Est-ce qu’une partie de ce fonds servira à la construction
du Théâtre national, dont le Chef de l’Etat a personnellement officialisé la
pause de la première pierre ?
Non, les ressources sont
séparées. Le Chef de l’Etat, dans son programme de société, a promis de
réaliser le Théâtre national. Il est en train de tenir cette promesse. C’est la
raison fondamentale pour laquelle il a appelé les acteurs culturels, la
dernière fois, à la Présidence de la République. Tout est séparé ! Le
Théâtre national sera construit par les ressources dont le Chef de l’Etat leur
a parlé. Il y a une différence entre ces ressources et celles qui sont au
niveau du Fonds d’aide à la culture. C’est vrai que mon institution, dans son
budget annuel, depuis quelques années, consacre 15% de ces ressources à
l’aménagement des infrastructures publiques, dans les Départements.
Et, c’est clair qu’avec cette augmentation, ça va se répercuter sur cette
rubrique. Aujourd’hui, vous allez constater qu’on a commencé la
réhabilitation des salles de cinéma pour en faire de petites salles de
spectacle. Et, après les Départements dans lesquels nous n’avons pas de salles
de cinéma, , on va mettre en place des théâtres de verdure, ce qui est quand
même positif pour le Fonds d’aide à la culture.
Parlant justement de la réhabilitation des salles de cinéma en salles
de spectacle, sous le Ministre précédent, M. Michel Abimbola, il y a eu des
chantiers qui ont été ouverts, notamment, la salle du ’’Ciné le Bénin’’, du
’’Ciné concorde’’ et de la Maison de la culture de Ouidah. Où en sont ces
chantiers, Monsieur le Directeur ?
La salle du cinéma ’’Concorde’’
est finie. On a déjà reçu livraison de celle-ci, pour ce qui est prévu au
budget. Par rapport à la salle de cinéma, ’’Le Bénin’’, il y a l’aménagement de
la cour qui est en cours. Pour la Maison de la culture de Ouidah, je
pense qu’à la fin du mois de septembre, ou en début octobre, au maximum, si les
entrepreneurs n’ont pas des problèmes, pour recevoir leurs ressources
financières, la fin des travaux devrait être une réalité.
Et, en cette année 2015, nous allons démarrer la réhabilitation de la
salle de cinéma ’’Le Borgou’’ ; c’est déjà dans notre budget.
Nous allons démarrer la réhabilitation des salles de cinéma ’’Sabari’’ et
’’Bopéci’’, l’année prochaine, surtout que les études de faisabilité ont été
bouclées. Au fait, pour la réhabilitation de certains musées, c’est toujours
avec le Fonds d’aide à la culture que les travaux vont démarrer, d’ici la fin
2015.
Nous avons appris que vous avez conduit des initiatives vis-à-vis de
certaines institutions, notamment, l’Union économique et monétaire
ouest-africaine (Uémoa), pour faciliter le financement des projets des acteurs
du monde culturel béninois. Qu’en est-il réellement ?
Il faut dire que nous
avons notre politique culturelle. Et, celle de l’Uémoa s’harmonise
avec la nôtre. C’est vrai qu’à son niveau, il est demandé que chaque pays
membre prévoit des possibilités de financement des projets, pour des structures
marchandes culturelles. Qu’est-ce que je veux dire par-là ? Quand une
entreprise culturelle naît et a besoin de ressources pour se
financer, il faut bien que cette entreprise culturelle s’adresse à un guichet
donné. Etant donné que c’est pour avoir du profit, qu’est ce qui se
passe ? Dans les autres pays, comme au Bénin, c’est difficile pour les
banques de financer les projets culturels. Alors, nous avons
décidé, depuis l’année dernière, pour le compte de l’exercice 2015,
de mettre une dotation particulière, du Fonds d’aide à la culture,
pour constituer une garantie, en vue de faciliter l’accès au crédit aux acteurs
culturels. On constitue donc une garantie. Désormais, les banques ne vont plus
leur demander une parcelle ou quelque chose d’autre, à mettre en gage. C’est le
Fonds qui garantit ce genre de projets, pourvu que ces projets puissent être
rentables.
Quand vous dites, nous, est-ce vous et les administrateurs du Fonds
d’aide ?
Je ne fais rien sans les
administrateurs du fonds. La Direction ne fait rien sans leur accord préalable.
L’essentiel, c’est que la vision du Chef de l’Etat soit respectée et les
administrateurs sont obligés de s’y conformer.
Vous savez, la mise en place d’un
Fonds de Garantie par pays fait partie des recommandations de
l’Uemoa et, le Bénin est le premier pays de l’espace à s’y conformer.
Donc, c’est le lieu de remercier
les administrateurs du Fonds d’aide à la culture, qui valorisent la promotion
culturelle de notre pays, en acceptant que les réformes constructives puissent
se réaliser.
Par rapport à cette information complètement novatrice, quel
appel avez-vous à lancer aux acteurs culturels pour que ce monde-là puisse
bénéficier des avantages de ce fonds de garantie ?
Je leur demande juste de mieux
s’organiser. Pour les entreprises culturelles qui sont déjà créées, qu’elles se
mettent à jour, qu’elles commencent à penser à des activités rentables, à tenir
une comptabilité régulière. En principe, tout doit bien se passer parce que les
dossiers seront étudiés par la banque. Vous savez, ce n’est pas,
nous, au niveau du Fonds d’aide à la culture, qui allons prendre les dernières
décisions. Au dernier ressort, c’est la banque. Alors, même si vous avez une
garantie du Fonds d’aide à la culture, et si la banque trouve que votre projet
n’est pas bancable, malheureusement, vous ne serez pas financé.
A quel moment les acteurs pourront-ils postuler ?
Cela va se faire avant la fin de
cette année car des banques ont été consultées et une d’entre elles a
déjà été sélectionnée. On est en pourparlers pour finaliser les
derniers documents du contrat. Mais, étant donné que cela est prévu au budget
de l’année 2015, ce projet démarrera à partir de cette année 2015.
Source : Starsdubenin.blogspot.com
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