Jean-Pierre Hounti Kiki et compagnies très remontés
(Paul Hounkpè doit sévir en tapant du poing sur la table)
Le torchon brûle entre les responsables du Bureau béninois des Droits
d’Auteurs (BUBEDRA) et les artistes sociétaires. Et pour cause, une mafia à la
béninoise qui ne dit pas son nom s’est installée dans cette maison et est
entrain de dévaster les intérêts des pauvres artistes. Le pot au rose a été
découvert tout récemment à la prise de fonction du nouveau directeur
administratif et financier (Daf), qui n’était pas impliqué dans la bande de
mafieux. Et tout est parti de là pour embraser le rang des artistes qui veulent
voir l’institution être complètement
débarrassé de ces vermines. Le vendredi 16 Octobre 2015, une armée d’artistes
avec à sa tête le président de la fédération des associations des musiciens
traditionnels du Bénin, Jean-Pierre Hounti Kiki, a marché sur l’institution.
La situation est vraiment tendue
entre les autorités, les administrateurs du BUBEDRA et les artistes
sociétaires. Le nouveau DAF de l’institution ayant découvert la magouille et la
mafia mises en place pour détourner les miettes de sous des pauvres artistes,
le torchon brûle fort. C’est qui a justifié la descente d’une foultitude
d’artistes sur l’institution, le vendredi dernier. En effet, pour avoir ses
ristournes, il faut être sociétaire du BUBEDRA et détenir sa carte de membre.
Les répartitions sont faites sur la base de cette carte, à la direction des
répartitions (dont la directrice a été déjà virée), qui calcule les droits de
chaque artiste. C’est donc par le truchement de cette carte, que les membres de
cette mafia, entretiennent leur sale affaire.
Ils ont établi des cartes
fictives à des artistes fictifs, qui depuis toujours vont percevoir de gros
sous au BUBEDRA. Après chaque semestre, la direction des répartitions fortement
impliquée dans cette affaire de détournement, calcule des droits fictifs aussi
à ces artistes venus de nulle part. Dans un vaste réseau de gangsters qui leur
permet de se partager l’argent entre eux par la suite, ils octroient aux
artistes fictifs, des sommes allant de 400.000 à 600.000 F CFA. La mafia a été
découverte, tout récemment, lorsqu’un individu avec l’une des cartes fictives
se pointa au bureau du DAF, pour percevoir
ses droits qui s’élèveraient à 400.000 F CFA. Ne comprenant rien et ne n’étant
pas de la mafia, le DAF, interpelle l’artiste en question en lui disant :
« Toi tu es artiste de quelle envergure ? Les Alèkpéhanhou, Sagbohan Danialou,
Anice Pépé, Eléphant Mouillé viennent et ils n’ont pas 400 000 FCFA. Toi, tu
joues quoi et on va te donner 400 000 FCFA? ». A cette question, l’individu
répond qu’il est cinéaste. C’est alors que le DAF, lui demanda d’aller chercher
l’une de ses œuvres, et depuis novembre 2014 que le type a détalé, il n’est pas
retourné au BUBEDRA à ce jour.
Paule Hounkpè doit sévir avec la dernière rigueur |
Le président de la fédération des
associations des musiciens traditionnels du Bénin, Jean-Pierre Hounti Kiki, qui
est foncièrement contre ces genres de comportements, est rentré dans le jeu. Il
a pu avoir quelques dossiers fictifs, sur lesquels il s’était basé pour écrire
au ministre de la culture d’alors, Jean-Michel Abimbola. Ce dernier a
commandité l’IGM pour un audit du BUBEDRA. Le rapport déposé était accablant,
mais la mafia a tout fait pour l’étouffer. A l’avènement de Paul Hounkpè, il
relança le dossier et le ministre renvoie l’IGM. C’est donc après cette
nouvelle descente que le rapport est finalement sorti. Le rapport ayant cité
nommément des gens, le ministre demande de sanctionner, mais le directeur du
BUBEDRA s’y oppose. Les artistes n’entendent pas démordre et en appel à la
clairvoyance de Yayi Boni, pour que justice soit faite.
Le Bureau béninois des Droits
d’Auteurs (BUBEDRA) est une institution d’Etat sous tutelle du ministère de la
culture. Elle est chargée de gérer les droits d’auteurs des artistes ayant
souscris et qui bénéficient de leurs droits à travers les ristournes qu’on leur
calcule sur les achats de timbres et les redevances qui sont versées par les
buvettes, la presse audiovisuelle, etc. qui jouent leurs œuvres. Ce faisant, il
est clair que les ressources du BUBEDRA, reposent essentiellement sur les
apports financiers des artistes.
Patrick Hervé YOBODE
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