jeudi 22 octobre 2015

Affaire de détournement des Droits d’Auteurs au BUBEDRA

Jean-Pierre Hounti Kiki et compagnies très remontés

(Paul Hounkpè doit sévir en tapant du poing sur la table)

Le torchon brûle entre les responsables du Bureau béninois des Droits d’Auteurs (BUBEDRA) et les artistes sociétaires. Et pour cause, une mafia à la béninoise qui ne dit pas son nom s’est installée dans cette maison et est entrain de dévaster les intérêts des pauvres artistes. Le pot au rose a été découvert tout récemment à la prise de fonction du nouveau directeur administratif et financier (Daf), qui n’était pas impliqué dans la bande de mafieux. Et tout est parti de là pour embraser le rang des artistes qui veulent voir l’institution  être complètement débarrassé de ces vermines. Le vendredi 16 Octobre 2015, une armée d’artistes avec à sa tête le président de la fédération des associations des musiciens traditionnels du Bénin, Jean-Pierre Hounti Kiki, a marché sur l’institution.

La situation est vraiment tendue entre les autorités, les administrateurs du BUBEDRA et les artistes sociétaires. Le nouveau DAF de l’institution ayant découvert la magouille et la mafia mises en place pour détourner les miettes de sous des pauvres artistes, le torchon brûle fort. C’est qui a justifié la descente d’une foultitude d’artistes sur l’institution, le vendredi dernier. En effet, pour avoir ses ristournes, il faut être sociétaire du BUBEDRA et détenir sa carte de membre. Les répartitions sont faites sur la base de cette carte, à la direction des répartitions (dont la directrice a été déjà virée), qui calcule les droits de chaque artiste. C’est donc par le truchement de cette carte, que les membres de cette mafia, entretiennent leur sale affaire.

Ils ont établi des cartes fictives à des artistes fictifs, qui depuis toujours vont percevoir de gros sous au BUBEDRA. Après chaque semestre, la direction des répartitions fortement impliquée dans cette affaire de détournement, calcule des droits fictifs aussi à ces artistes venus de nulle part. Dans un vaste réseau de gangsters qui leur permet de se partager l’argent entre eux par la suite, ils octroient aux artistes fictifs, des sommes allant de 400.000 à 600.000 F CFA. La mafia a été découverte, tout récemment, lorsqu’un individu avec l’une des cartes fictives se pointa au bureau du DAF, pour percevoir  ses droits qui s’élèveraient à 400.000 F CFA. Ne comprenant rien et ne n’étant pas de la mafia, le DAF, interpelle l’artiste en question en lui disant : « Toi tu es artiste de quelle envergure ? Les Alèkpéhanhou, Sagbohan Danialou, Anice Pépé, Eléphant Mouillé viennent et ils n’ont pas 400 000 FCFA. Toi, tu joues quoi et on va te donner 400 000 FCFA? ». A cette question, l’individu répond qu’il est cinéaste. C’est alors que le DAF, lui demanda d’aller chercher l’une de ses œuvres, et depuis novembre 2014 que le type a détalé, il n’est pas retourné au BUBEDRA à ce jour.
Paule Hounkpè doit sévir avec la dernière rigueur

Le président de la fédération des associations des musiciens traditionnels du Bénin, Jean-Pierre Hounti Kiki, qui est foncièrement contre ces genres de comportements, est rentré dans le jeu. Il a pu avoir quelques dossiers fictifs, sur lesquels il s’était basé pour écrire au ministre de la culture d’alors, Jean-Michel Abimbola. Ce dernier a commandité l’IGM pour un audit du BUBEDRA. Le rapport déposé était accablant, mais la mafia a tout fait pour l’étouffer. A l’avènement de Paul Hounkpè, il relança le dossier et le ministre renvoie l’IGM. C’est donc après cette nouvelle descente que le rapport est finalement sorti. Le rapport ayant cité nommément des gens, le ministre demande de sanctionner, mais le directeur du BUBEDRA s’y oppose. Les artistes n’entendent pas démordre et en appel à la clairvoyance de Yayi Boni, pour que justice soit faite. 

Le Bureau béninois des Droits d’Auteurs (BUBEDRA) est une institution d’Etat sous tutelle du ministère de la culture. Elle est chargée de gérer les droits d’auteurs des artistes ayant souscris et qui bénéficient de leurs droits à travers les ristournes qu’on leur calcule sur les achats de timbres et les redevances qui sont versées par les buvettes, la presse audiovisuelle, etc. qui jouent leurs œuvres. Ce faisant, il est clair que les ressources du BUBEDRA, reposent essentiellement sur les apports financiers des artistes.

Patrick Hervé YOBODE




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