lundi 23 février 2015

Festival du nouvel an chinois au Bénin Élèves et professeurs de certains collèges

Élèves et professeurs de certains collèges de Cotonou donnent leurs impressions

Depuis 2010 l'ambassadeur de la République populaire de Chine près le Bénin et son service culturel, ici représenté par le Centre culturel chinois, ont pris la résolution de permettre à leurs concitoyens vivant au Bénin de vivre la principale fête chinoise, comme s'ils étaient à la maison. Si au départ l'objectif n'était que cela, cette célébration à tôt fait de prendre carrément une autre tournure. Les béninois, qui en 2010 découvraient alors la Chine à travers la richesse de sa culture, sur ce qui était jadis le Happy Spring Festival, ont tôt fait d'adopter le concept. Sur seulement deux ou trois éditions, une bonne partie des béninois étaient sous le charme de la culture du l'empire du milieu et jusqu'à cette 6ème édition qui se déroule, le nombre de curieux, d'amoureux de la culture chinoise et de convaincus, ne cesse d'augmenter.  Cette célébration est également devenue pour le Centre culturel chinois et l'ambassade de Chine au Bénin, un puissant argument de renforcement de la coopération sino-béninoise ; d'échanges et de brassages culturels entre les deux peuple. C'est pour cette raison que depuis la 5ème édition, Baï Guangming et son staff ont décidé de rapprocher davantage ce festival auprès de la couche juvénile, histoire de susciter des vocations et de pouvoir ancrer dans la tête des jeunes béninois, la culture chinoise. Si en 2014 le festival avait pris d'assaut le quartier Sainte Rita et le collège du même nom, à travers le grand spectacle, cette année, c'est le quartier Gbégamey et son collège d'enseignement général qui ont vécu des moments intenses de bonheur au contacte de la richissime culture chinoise. Du CEG Sainte Rita au CEG Gbégamey, du CEG les Pylônes au CEG les Pyramides, élèves, professeurs et Pépin Joseph Siméon, directeur du CEG Gbégamey, donnent leurs avis sur ce festival.

Pépin Joseph Siméon, directeur du CEG Gbégamey : ''La culture c'est l'identité d'un peuple, un peuple sans culture n'a pas d'identité''


Nous avons accueilli la tenue du grand spectacle du Happy Chinese New Year 2015, à bras ouverts et avec une joie totale, parce qu'entre la République populaire de Chine et la République du Bénin, il y a de vieilles relations et de vieilles amitiés. Et dans un monde où tout le monde est ouvert, où tout le monde parle de mondialisation, où aucune frontière n'est officiellement fermée et où il y a brassage culturel entre les peuples, il est tout a fait normal qu'on s'imprègne des réalités d'ailleurs parce que nous béninois nous auront à quitter notre pays pour aller ailleurs et il ne faudrait pas qu'on soit surpris par ce qui serait entrain de se passer. Nous avons toujours célébré notre fête du nouvel an ici le 1er janvier, mais si nous ne savons pas que tous les peuples n'ont pas ce 1er janvier comme date de départ de leur nouvel an on sera alors surpris. Donc la Chine célèbre elle son nouvel et ceci nous permet d'entrer en contacte et de nous imprégner des réalités culturelles chinoises. Voilà pourquoi nous avons accepté cette manifestation avec de la joie. Mes impressions sont très bonnes et tout ce qui s'est déroulé était merveilleux. La Chine est un grand pays qui s'est bâti grâce à sa culture et vous avez vu plusieurs pans de cette culture là.  En outre, des élèves du CEG ont chanté, dansé, ceci prouve que nous avons beaucoup de talents et c'est en de pareilles occasions que les talents se révèlent au grand public.  Ces élèves n'ont pas chanté en chinois, non mais en Fon tout en apportant leurs grains de sel à la fête. Je suis satisfait parce que nous avons autant de valeurs chez nous qui ont juste besoin d'être promues. En tant que professeur d'Histoire et de Géographie, les rapports entre les deux cultures chinoise et béninoise, sont les mêmes, c'est presque des éléments liés. Quand vous fouillez un peu vous allez constater qu'il y a des pratiques ici qui sont ailleurs. Vous voyagez loin et vous écoutez un ton de musique, vous rentrez en vous-même et vous vous dites, mais ceci ressemble un peu à un folklore qu'on joue dans tel milieu. Donc c'est ça les réalités culturelles et personnellement je ne suis pas surpris qu'il y ait des ressemblances entre nos deux cultures, car les peuples sont les mêmes. La culture c'est l'identité d'un peuple, un peuple sans culture n'a pas d'identité et il n'y a pas de culture supérieure à une autre. Il serait alors bon que nos autorités investissent dans tous les compartiments de la vie sociale pour de la valeur à nos réalités culturelles.     

Camille Dolé, directeur des études au complexe scolaire les Pyramides : '' j'invite encore davantage de béninois à s'intéresser à la culture chinoise''

Je suis avec les chinois depuis 2009 et ils m'ont toujours séduit par leur culture. Une fois encore au CEG Gbégamey, nous avions vécu un spectacle de taille. Il faudrait surtout que les béninois et en particuliers les autorités collaborent, se familiarisent davantage avec la Chine, à travers ces échanges culturels, afin d'en maîtriser les rouages et parvenir à hisser notre culture au sommet en Afrique et dans le monde. Car en Afrique cette fête ne se déroule que dans trois pays dont le Bénin, c'est une chance qu'il faut donc saisir. Nous avons beaucoup de choses en commun avec la Chine par exemple le se programme d'enseignement est similaire à ce qui se fait là-bas. Mes impressions sont donc très bonnes et j'invite encore davantage de béninois à s'intéresser à la culture chinoise.

Saïd do Régo, élève en classe de 1ère au CEG Gbégamey : '' je représentais la culture béninoise au cours du spectacle''

Ce fut toute une joie pour moi d'avoir pris une part active dans le grand spectacle du festival du nouvel an chinois dans mon collège. J'ai interprété Stan Tohon et Don Métok, donc je représentais la culture béninoise au cours de ce spectacle. J'ai réussi à faire danser les chinois, et c'était tout un plaisir. De telles manifestations dans les collèges il le faut, car pour moi qui ambitionne de devenir une star de la musique au Bénin et qui est entrain d'emboiter les pas des Tohon, Angélique Kidjo et autres qui ont tous pris par ce collège, c'est une fierté. La culture chinoise est très riche et très prisée de part le monde et dans cette culture il y a des choses qui vraiment ressemblent à d'autres facettes de notre culture. Il reste à ce que nos autorités tirent leçons de cette culture chinoise pour développer la nôtre et la rendre encore plus vendable.  

Alexis Kpatoukpa, Prof d'Anglais au CEG Gbégamey : ''que le Centre culturel chinois ne reste pas seulement dans les collèges de Cotonou''

J'ai été vraiment séduit et j'étais très content du spectacle que j'ai vécu. C'était tout simplement merveilleux et si on pouvait souvent rééditer, cela permettra aux élèves de développer leur talent dans les domaines de la culture et ceci permettra aux professeurs de se déstresser. Je souhaiterais que cet événement s'élargisse dans les autres établissements, et dans les autres contrées du Bénin. Que le Centre culturel chinois ne reste pas seulement dans les collèges de Cotonou, mais qu'il aille donner ce genre de spectacle dans les collèges de l'intérieur du pays. J'ai aussi vu beaucoup des choses qui ont une ressemblance terrible avec la culture béninoise, comme la danse du Lion qui selon l'histoire est partie de l'Afrique pour les empereurs chinois.

Brémah Roukayath, élève en 2nde AB3 au CEG Sainte Rita : ''que le Centre n'oublie surtout pas nos frères et sœurs élèves de l'intérieur du Bénin''

Effectivement, j'avais suivi ce spectacle en 2014, ici au collège, c'était tout simplement merveilleux. Les chinois sont très créatifs en homme, en femme comme chez les enfants. J'ai été fascinée par tout ce qu'ils avaient présenté le jour là. Surtout la danse de la troupe artistique chinoise de Tianjin, voilà j'ai tout fait pour garder ce nom car j'étais vraiment impressionnée, les tours de magie, les acrobates, et surtout la petite fille qui avait émerveillé tout le public. C'est très bien que le Centre culturel chinois fasse le tour des collèges, mais qu'il n'oublie surtout pas nos frères et sœurs élèves de l'intérieur du Bénin. Moi je lance un appel à nos autorités afin qu'elles puissent prendre exemple sur la Chine pour donner un coup d'accélérateur au rayonnement culturel de notre pays.

Djèmilath Yessoufou, élève en Terminale D3 au CEG Gbégamey : ''exporter notre culture comme la Chine serait notre fierté à tous''

J'ai été très ravie de ce que j'avais vu ce soir là au collège. Vraiment ça donne envie d'y prendre part et moi je prendrai les renseignements nécessaires afin d'être de la partie pour l'édition 2016. J'ai été vraiment impressionnée par la danse, les arts martiaux, les danses du Dragon et du Lion. La culture chinoise selon moi est très évoluée et les autorités culturelles béninoises doivent savoir prendre certaines choses de la culture chinoise pour mettre en valeur la nôtre. Ceci permettra de l'exporter comme la Chine le fait à travers le monde, ce serait notre fierté à tous.  

Hospice Guidihounmè, élève en Terminale C au CEG Sainte Rita : '' les artistes chinois sont très créatifs''

Beaucoup de choses m'avaient impressionné dans la culture chinoise, l'année passée où ils étaient venus nous donner un spectacle ici au collège. J'ai pu aussi voir que la culture chinoise est très loin de la culture de mon pays, elle est très riche et très diversifiée. L'autre chose, c'est que les artistes chinois, toutes catégories confondues sont très créatifs, toute chose qui fait défaut ici chez nous. Somme toute, beaucoup de ressemblance entre les deux cultures et les autorités béninoises se doivent d'aller à l'école de la Chine en matière de développement culturel, pour permettre au Bénin de commencer à exploiter ce potentiel économique inexploité.


Patrick Hervé YOBODE

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