mardi 12 mars 2019

Critique de Indigo de la marocaine Selma Bargach

Un psychodrame familial

Le second long-métrage que signe Selma Bargach est une fiction d'une heure 30 minutes qui relate l’histoire de la petite Nora qui est psychologiquement perturbée. Cette petite fille de 13 ans est le personnage principal du film qui met en exergue un problème familial et sociétal crucial. Ici l’absence du père dans l’éducation de la petite Nora, est une fausse piste. Celle-ci qui est vue comme une mythomane par ces camarades de classe et par son enseignant. Sa scolarité est problématique et ses relations avec sa mère ne sont pas les meilleures. Il faut dire que sa tante maternelle dont le personnage est incarné par (Marwa Khalil), tente de l’aider, mais en vain. D’ailleurs cette dernière est absorbée par ses problèmes sentimentaux.

La mère malgré son état mélancolique, cherche à élucider ce qui n'allait pas au niveau de sa fille Nora. Elle l'amène chez un psychiatre qui veut la lobotomiser, mais la petite s'enferme dans un refus de dialogue qui bouleverse davantage sa mère (Rim Kettani Khouloud). Sa tante quant à elle préfère la conduire chez les Gnawas. 

Indigo, est un film qui plonge le spectateur dans l’expectative, car Selma Bargach dans son second long-métrage joue sur les nerfs et l’impatience des spectateurs. 
Selma Bargach à la remise de son prix

Dans Indigo, elle adopte une démarche filmique qui fait balader le cinéphile entre le passé du personnage, ses visions prémonitoires et surtout, celle d’un frère invisible aux yeux des autres, mais qui lui dicte des conduites incompréhensibles. C'est ce même personnage invisible qui l'amène dans un grand marché, à la rencontre d'une voyante par l’entremise de laquelle elle sera ramenée à la réalité. 

Il convient de rappeler que ce long-métrage de Selma Bargach qui était en compétition pour l’Etalon d'or de Yennenga sur la 26ème édition du Fespaco, a remporté le prix de la critique Paulin Soumanou Vieyra de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC).

Patrick Hervé YOBODE

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