Dada Vognon Adidékon et Hounnongan Tadégla en plein dans les préparatifs
(Les couvents et lieux de cultes s’activent et appellent Yayi au bon sens)
De façon officielle, il est célébré au Bénin tous les 10 janvier, les
Vodoun et les valeurs endogènes du pays. Grand rendez-vous de découvertes, d’échanges
et de démonstrations, les dignitaires et garants de la tradition, mettent les
bouchées doubles chaque année pour honorer, les Vodoun à eux légués par leurs
ancêtres. Une fois encore et ce dimanche 10 janvier 2016, les Vodoun seront à l’honneur.
Comment se prépare alors cette fête chez les dignitaires, qu’est-ce qui en
cette année 2016 fera la particularité ? Pour en savoir en peu plus, nous
nous sommes rendus au Palais privé de Sa Majesté Dada Vognon Adidékon, roi d’Assanté
à Godomey-Togoudo à côté de la buvette Djènannan et au couvent de Hounnongan
Tadégla, à Attrokpocodji non loin de la buvette Zico. Ils nous ont entretenus
sur la fête du 10 janvier, leur perception de la chose et comment ils se préparent
pour le dimanche. Lisez plutôt.
Dada Vognon Adidékon
Grand dignitaire du monde
endogène, Dada Vognon Danhouègnon Adidékon est une puissance, pour lui la fête
du 10 janvier si elle n’existait pas, il faillait l’inventer. C’est pour cette
raison que d’entrée de propos, il remercie son Excellence le Président
Nicéphore Dieu Donné Soglo, qui a pris la sage décision de la célébration de
nos valeurs endogènes. Il reconnait que si quelqu’un est reconnu bon, dans un
secteur donné et que à la longue on ne l’encourage pas, il finit par se lasser
et lorsque le découragement prend le dessus, c’est le déclin. « Nous
autres dignitaires du monde endogène, ne cesseront jamais de remercier le
Président Soglo. Il a eu l’idée plus que géniale de donner ce jour pour
célébrer officiellement les Vodoun sur leur Terre », déclare-t-il.
Dans ses propos, il est revenu
plusieurs fois sur le fait que les Vodoun, ne font du mal à personne. Le Vodoun
c’est la sagesse, ce sont les commandements de Dieu, ce sont des interdits qu’il
faut appliquer à la lettre, sinon vous subissez leur colère. Et c’est pour cela
que beaucoup prennent les Vodoun comme diabolique et qu’ils fuient leurs racines.
«Le dignitaire Vodounnon, le Hounnon, le Hounnongan ou le Bokonon peuvent être
des gens mauvais, des personnes de mauvaises foi, mais les Vodoun n’ont jamais
été mauvais et ne le seront jamais », renchérit Dada Vognon Adidékon. Pour
lui, la fête du 10 janvier, est un moment sacré qui devrait concerner tout le
monde.
Mais déplore-t-il, les cadres de
notre pays ont perdu la boussole, ils sont pour la plus part des déracinés,
mais qui vont nous solliciter lorsque tout bascule pour eux. « Les cadres
à divers niveaux de ce pays doivent s’investir davantage dans cette fête, ils
doivent s’impliquer en mettant les moyens à disposition des dignitaires. S’ils
ne peuvent pas le faire au niveau national, qu’ils s’impliquent chez eux au
niveau local », conseille-t-il. Et puis il devient amer. « Voyez par vous-même,
après Kérékou, Yayi Boni est celui qui a vécu dix fois la fête du 10 janvier.
Mais il n’a jamais été présent et à nos côtés pour la célébration de nos
réalités endogènes. Il trouve toujours un alibi, pour prendre le large à chaque
10 janvier, alors qu’il est toujours présent quand il s’agit des religions
importées. C’est à croire qu’il est contre une partie du peuple. Mais qu’à cela
ne tienne, nous louerons toujours les Vodoun et les mânes de nos ancêtres »,
conclut-il.
Dada Vognon Adidékon |
Comment Dada Adidékon se prépare-t-il ?
Avant de nous parler des
préparatifs au palais, le roi de Mahi Assanté salue d’abord la mémoire de Dada
Tossoh Gbaguidi XIII. Ce dernier aura tout le temps milité pour que Savalou et
la région Mahi accueille cette fête nationale de haute portée. Mais hélas !
en 2014 c’était la commune d’Abomey-Calavi qui était au cœur de cette fête, l’année
qui a suivi ce fut le tour de la commune de Kétou. Avec le concours des Mânes
de nos ancêtres et l’appui des Vodoun, c’est Savalou centre et notamment
Agbogbomey, qui accueille cette édition du 10 janvier. Pour le roi d’Assanté
donc cela revêt d’une importance capitale. Chez lui tout est donc fin prêt. Il
célébrera les Vodoun chez lui, mais dans le même temps, il sera à Savalou en
tant que président des dignitaires des départements du Zou-Collines. Pour finir,
il implore les Vodoun et les Mânes de nos ancêtres pour des élections apaisées
au Bénin.
Hounnongan Anagonou Tadégla
Il est né dans le Vodoun et y est
resté. Il est entrain de tisser sa corde à celle laisser par ses ancêtres et
notamment son grand père et son père, tous de hauts dignitaires du monde
endogène. Grand Prêtre du Fâ et du Vodoun Kinninsi, il est reconnu pour son
adresse dans le domaine. Des milliers de personnes affluent chaque jour à son
couvent, à la recherche du bien être et du mieux être. Et c’est parce qu’il est
efficace et qu’il donne satisfaction à ceux qui vont le solliciter que de
bouche à oreille, la clientèle prend toujours de l’importance chez celui qui ne
communique pas. Hounnongan Anagonou Tadégla, ne va pas chanter sur les radios à
longueur de journée comme le font certains. Il est dans son coin mais très doué
avec le Fâ et son Vodoun Kinninsi.
Il règle tous les soucis de la
vie humaine et pour lui avant que le 10 janvier ne devienne fête nationale des
Vodoun, il l’était déjà chez lui. Lorsqu’il a vu le jour et qu’il a grandi, il
a vu son père célébrer les Vodoun tous les 10 janvier. Et paradoxe pour
paradoxe, c’est un 10 janvier, que son père le consacra Hounnon en lui donnant
tous les pouvoirs nécessaires pour qu’il assume et assure ses arrières. Donc la
date du 10 janvier représente beaucoup dans la vie de Hounnongan Anagonou
Tadégla. Pour lui, le Vodoun Kinninsi est une divinité protectrice qui guérit
toutes les maladies, notamment celles provoquées par la sorcellerie. Elle protège
votre famille et met votre entourage hors d’état de nuire. « C’est un Vodoun
très puissant qui a toujours fait des merveilles ici chez moi. Je n’ai jamais
été déçu encore par lui, lorsque je le sollicite il répond toujours
positivement », avoue-t-il.
La fête chez Hounnongan Anagonou Tadégla
En 1980, le 10 janvier, il
recevait l’onction de son père qui lui a eu recourt au Vodoun Kinninsi suite à
de multiples problèmes en 1978. Depuis toujours donc, il a commémoré le 10
janvier et l’édition 2016, n’échappera pas à cette règle. « Je suis
guérisseur traditionnel, je ne vis que de ça moi et toute ma famille. Donc les
10 janvier, moi je démontre que Vodoun c’est Vodoun, que c’est une puissance
que Dieu a gracieusement donnée à l’Afrique et au Bénin. Chez moi, même si je
meurs le 9 janvier à 00 heure, mes frères et sœurs, mes enfants fêteront d’abord
le 10 janvier avant de penser à ma dépouille », affirme-t-il. Il déplore
le fait que, des africains qui se perdent de chemins et qui vont se refugiés
dans les églises parce qu’ils ne peuvent pas faire face aux interdits des
Vodoun, critiquent souvent vertement et chantent sous tous les toits que les
Vodoun sont mauvais. Il en a profité pour inviter ces pairs à plus de retenu et
de la sagesse.
C’est donc naturellement qu’il va
commémorer les valeurs endogènes et déjà chez lui, c’est le grand branle bas. Le
terrain qui abrite les manifestations, est entrain d’être aménagé et les petits
plats sont entrain d’être mis dans les grands pour une fête réussie. Plusieurs bœufs,
des boucs et autres coqs sont attachés ça et là dans l’arrière cour de son
palais.
Patrick Hervé YOBODE
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