Quand Yayi chante le requiem de la Culture
Le jeudi 18 juin 2015, se conformant aux lois en vigueur de la
République, Yayi Boni procédait à la nomination de nouveaux ministres en
remplacement de ceux qui se sont tapé une place au palais des gouverneurs de
Porto-Novo. Seulement le peuple béninois en général et les acteurs culturels en
particulier, se surprenaient de la nomination au poste de ministre de la
Culture, de Paul Hounkpè. Une nomination qualifiée ici de récompense à un ami
qui a longtemps exécuté les moindres désirs du chef. Une fantaisie qui finira
de complètement sceller le sort d’une Culture déjà moribonde.
On dénonçait il n’y a pas si
longtemps que ça, la gestion macabre de la Culture par Jean-Michel Abimbola et
sa clic. Sous ce dernier donc, plusieurs gaffes miroitées comme des exploits
ont jalonné, la maison Culture du Bénin. Des millions de CFA décaissés et
injectés dans du vent, comme à l’image du festival international de musique du
Bénin, un topo entre ami pour se faire pleins les poches avant que Saint Michel
n’aille se réfugier à l’Assemblée Nationale. A l’image de ce festival, qui n’a
finalement rien rapporté au Bénin, mais qui au contraire à permis à un candidat
des Forces cauris pour un Bénin émergeant (Fcbe), suivez mon regard ; de
financer les campagnes pour son élection au parlement ; d’autres gaffes
justifiaient le passage de Jean-Michel Abimbola à la tête du ministère de la
culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (MCAAT).
Yayi Boni, l'homme qui veut en finir avec la Culture béninoise |
Mais si la gestion de ce dernier
était décrié et continue d’alimenter les polémiques, il est à reconnaitre que Yayi
Boni n’a aucune vision de l’industrie de puissance économique, que représente
la Culture. Pour lui la Culture et ses acteurs, ne représentent pas grand-chose
sur la Terre de Houégbadja, Béhanzin, Toffa, Bio Guèra. Tête baissée et sans
consultation des hommes qui font l’histoire et marque la renommé des Nation,
Yayi Boni agit. Dans son élan de définitivement sceller le sort de la Culture
et de ses acteurs, Yayi Boni, ne connait pas de freins. il joue avec le dessein
du peuple (la Culture) comme il veut. La Culture étant universellement reconnue
comme un levier de développement, il est une obligation, pour quelqu’un qui
chante souvent son désir de changer les choses ; de savoir mettre l’homme
qu’il faut à la place qu’il faut. Mais
hélas !
Quand Yayi chante le requiem de la Culture
Avec la nomination fantaisiste de
Paul Hounkpè, Yayi montre son intention de célébrer la mort et
l’ensevelissement d’une Culture qui était déjà, par les coups durs à elle
infligés agonisante. Il chante le requiem de la Culture et les acteurs
culturels doivent monter au créneau pour dénoncer ce état de chose. Pourquoi ne
pouvait-il pas voir dans leur rang ? Pourquoi faudrait-il que le
portefeuille de la Culture soit toujours celui qui sert de récompense aux
lèches bottes, qui osent servir les desseins du chef contre la volonté et les
intérêts du peuple ? Beaucoup d’interrogations agitent les méninges, par
rapport à cette nomination pas trop claire. Paul Hounkpè a été remercié par
Yayi Boni, pour ces actes de fraudes aux élections législatives passées.
Seulement, il est tombé dans un marigot qui n’est pas le sien. La Culture n’est
pas un terrain sur lequel tout le monde peut s’y avancer. Dans ce pays, les
acteurs culturels chevronnés ont les connais. Ceux qui méritent de servir leur
pays à ce poste ministériel ont les connais également. Mais pourquoi laisser
tous ceux là sur le carreau ? Paul Hounkpè, n’a aucune expérience de la
chose culturelle, c’est un intrus, qui ne connait pas la maison, même s’il fut
cadre de ce ministère. Et puis personne n’a encore oublié, l’acte répréhensible
qu’il avait commis lors des dernières joutes électorales ici au pays. C’est
encore frais dans la tête des béninois, comme si c’était hier. Ce n’est pas un
homme crédible, il est venu pour servir les intérêts de Yayi Boni et là c’est
encore le contribuable béninois, qui souffrira dans sa chaire.
Nécessité d’une réaction prompte et vigoureuse des acteurs culturels
Dans le contexte actuel des
choses, il urge que les acteurs culturels sortent de leur mutisme. Ils doivent
réagir vigoureusement en tapant du point sur la table. Il est grand temps
qu’ils prennent les choses en mains dans la maison Culture, qui véritablement
constitue leur source de revenus. A moins qu’eux aussi, ne sachant où aller
dans une atmosphère de manque criard d’emplois, faisaient de la navigation à
vue. Sinon dans tous les pays de droit, si une catégorie donnée d’acteurs
contribuant au développement de la Nation se sent lésée, elle se soulève pour
manifester son mécontentement. Et il faudrait qu’ils en arrivent là les acteurs
culturels sérieux. Ils l’ont toujours bouclé, se contentant de voir ce que
l’avenir leur réservera, mais ils doivent savoir, que la nomination de Paul
Hounkpè ne leur apportera rien de bons. Il n’y a pas d’espoir pour eux et pour
la Culture béninoise. Saint Paul est venu remplacer Saint Michel pour achever
la Culture et parachever l’œuvre très diabolique de Yayi Boni, qui constitue
l’ensevelissement de la Culture au Bénin.
Somme toute, les acteurs
culturels sont attendus au tournant s’ils ne font rien pour corriger le tir. La
survie de la Culture béninoise en dépend.
Patrick Hervé YOBODE
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