Daagbo Hounon Azikpégowasin Doudédji Alomononwlizo héritier du trône du père fondateur Akotinmè Dodo
Depuis quelques années,
le trône des Hounon connait des soubresauts indescriptibles. Un seul trône,
mais trois rois. Une histoire tumultueuse qui nous a poussés à aller
investiguer. Au cours de notre périple, il nous a été révélé que le trône des
Hounon que beaucoup croient implanter à Ouidah, a une origine bien définie.
Dégouè Djotin, voilà le village d’origine de ce trône qui a désormais son roi
légitime. Incontournable et incontesté, Sa Majesté Daagbo Hounon Azikpégowasin Doudédji
Alomononwlizo, chef suprême et grand dignitaire des religions endogènes
du Bénin, règne sur le trône de ses ancêtres depuis 2007,
après l’avoir fui pendant des années. Son intronisation fait suite à
l’insubordination de Tomandjlèhoukpon II, qui a été intronisé après de moult
négociations avec les descendants légitimes du fondateur Akotinmè Dodo. Haut
dignitaire du culte vodoun, roi légitime du trône des Hounon, il est en même un
tradithérapeute hors pair qui accompli des merveilles. Il guérit plusieurs
maladies et permet même aux femmes ménopausées de faire des enfants. Son
ancêtre Akotinmè Dodo, avant de tiré sa révérence en 1452, après plusieurs
années de règne avait laissé du savoir. L’histoire du trône des Hounon, son
intronisation et les dessous des mésententes dans les lignes à suivre.
Des origines du trône
des Hounon.
Sa Majesté Daagbo Hounon Azikpégowasin Doudédji Alomononwlizo |
On ne le dira jamais assez, la royauté au Bénin est une
longue et interminable histoire et qui fonde tout le Danxomè d’hier et le Bénin
d’aujourd’hui. La royauté et le trône des Hounon en est une belle illustration.
Bien avant l’an 1400, le peuple Houéda amené par Akotinmè Dodo, venait
s’installer à Dégouè Djotin avec plusieurs divinités dont hloua vodoun Agboé.
Cette dernière divinité a une puissance terrible, une force incommensurable qui
agit et libère. Se déplaçant en même temps avec son trône, il échoua
dans ce village et trouva son aise. Dans son envie d’étendre son petit royaume,
mais de façon pacifique, il alla voir quelques membres de la famille Zohoungbo
d’alors qui se fait appeler Zossoungbo de nos jours. Ils s’étaient donc
entendus, pour vivre ensemble et cogérer le trône. Akotinmè Dodo déplaçait donc
toutes ses divinités de Dégouè Djotin vers Sogbadji. Depuis lors, le trône de
Daagbo Hounon sera cogéré par ces derniers sur des clauses bien définies. En 1452, lorsque Akotinmè Dodo rendait l’âme,
c’est Mizon son frère qui lui succéda et régna de 1452 à 1581. A sa mort le
trône resta vacant pendant 2 ans. En 1583, Déka III, un collaborateur
d’Akotinmè Dodo sera intronisé et régna de 1583 à 1673. Mènou IV également un ami du fondateur lui
succéda et conduisit de 1675 à 1742. Mèwassin V, le fils d’Akotinmè Dodo, dont
le nom signifie le pouvoir est revenu à la maison, prenait possession du trône
de son père et conduisit ses destinées de 1744 à 1748. Successivement, Aïssi VI, Hounsi VII, Houngni VIII et
Tomandjlèhoukpon IX, ont connu les délices du trône de 1752 à 1973. A la mort
de ce dernier, le Fâ consulté révéla Tossou Gankpon, qui déclinera l’offre
parce que basé en Côte d’Ivoire il avait instauré son royaume et fait fortune
là-bas. Pour que le trône ne connaisse pas une autre vacance, Daagbo Hounon
Hounan, fut proposé au Fâ qui l’accepta. N’étant pas un descendant direct du
fondateur, il fut baptisé Hounan, un nom qui signifie ‘’C’est la mer qui a
donné’’. Daagbo Hounnon Hounan, régnera
de 1975 à 2004. A sa mort, un fils de Tomandjlèhoukpon, après d’âpres
négociations avec les descendants d’Akotinmè et selon les clauses ancestrales,
Tomandjlèhoukpon II sera intronisé sous la houlette de Hounlasso et les
Tassinon, chargées des prières, c’était dans temple de Hloua vodoun Agboé, ce
temple qui a vu le couronnement de tous ceux qui se sont succédés sur le trône.
La pomme de discorde
Intronisé comme tous ces braves
gens qui se sont succédé sur le trône d’Akotinmè Dodo, Tomandjlèhoukpon II, a
tôt fait de montrer son insubordination par rapport aux clauses ancestrales
établies par les Akotinmè Dodo. Il a bafoué tout ce qui liait Sogbadji à Dégouè
Djotin, narguant et embêtant les descendants directs au trône. Il n’a pas
hésité à piétiner allègrement les clauses de son intronisation négociée. Frustrés à bloc et
décidés à en découdre, les descendants directs de conclaves en conclaves,
prenaient la courageuse décision. Désormais la réhabilitation du trône de leurs
ancêtres s’imposait. Ils ont violemment manifesté leurs mécontentements en
allant découdre avec les usurpateurs à Sogbadji. C’est ainsi qu’ils ont ramené
au bercail, les divinités et autres puissances de leurs ancêtres. D’ailleurs
l’imposture de Tomandjlèhoukpon II, lui a valu la cécité.
La réhabilitation et la perle rare
Sa Majesté Daagbo Hounon Azikpégowasin Doudédji Alomononwlizo |
Une fois les divinités ramenées à
leur base d’origine à Dégouè Djotin, il fallait trouver un dignitaire pour s’en
occuper. Dans leurs recherches parmi tous les descendants directs d’Akotinmè
Dodo, au Bénin comme à l’extérieur, le même nom est revenu plusieurs fois.
Celui dont il s’agit avait été désigné depuis les entrailles de sa mère pour
occuper le trône de son ancêtre. Malheureusement, il grandit et choisit d’être
chrétien. Ayant fait ses armes dans plusieurs églises évangéliques, il devint
par la suite pasteur et renonce définitivement au trône ancestral qui lui était
destiné. Il aura tout vu et tout découvert avec son aventure de pasteur. Le
fugitif qui pendant des années, a fui la
volonté de Dieu qui est la charge que lui confie ses ancêtres, sera rattrapé
par l’histoire. Le pouvoir désormais à la source, l’appelait de toutes ses
forces. Toujours obstinément opposé à ce destin qui lui tend les bras, ses
affaires ont commencé par amoindrir. Il persistait dans son refuge sous le
manteau du christianisme en se forgeant
une vocation et un dévouement au Christ qui dépassait l’entendement. Il a gravi
les échelons pour être pasteur. Complètement ruiné, car s’opposant toujours à
la volonté de ses ancêtres, il sera contraint de renoncer à la perdition. Il
finit par accepter car nul ne peut échapper à son destin. C’est ainsi que le 19
Octobre 2007, laissant agir les mânes de ses ancêtres, il sera intronisé roi et
prend le nom fort de Daagbo Hounon Azikpégowasin Doudédji Alomononwlizo
Emèssigbèdhé. Désormais assit sur le trône de son ancêtre Akotinmè, Daagbo
Hounon Azikpégowasin Doudédji Alomononwlizo Emèssigbèdhé, entend redorer
l’image du trône ceci pour prouvé qu’il est vraiment revenu au bercail. Sous la
houlette donc de l’intronisateur, le haut dignitaire Agboèssi Hounylassô et de
ses assistants, il fut intronisé Daagbo Hounon. Depuis 2007, il assure donc les
fonctions de chef suprême et de grand dignitaire des religions endogènes du
Bénin. Son seul souci, redonner toute sa valeur et toute sa crédibilité au
trône.
Réalisation Patrick Hervé YOBODE
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