dimanche 26 août 2012

Entretien avec Eustache Ahannomè



‘’Au lieu de copier les autres, je préfère ajouter ma touche à ma culture qui est très riche pour créer une originalité’’

Artistes polyvalent, danseur, auteur, compositeur, chanteur, Eustache Ahannomè alias Eustache est entrain de faire une entrée triomphante dans le monde  musical béninois. Danseur au départ, ses nombreuses années passées dans les arcanes de l’univers du showbiz lui donneront le goût à la musique. Après une décennie de travail acharné au studio, Eustache vient au devant de la scène avec un chef-d’œuvre qui révèle tout son talent et sa passion ardente pour son art. En prélude à la mise sur le marché des disques de son tout premier bébé musical, nous l’avons rencontré et voici la quintessence de ce qu’il nous a confié.
 
Comment Eustache est-il venu à la musique, a-t-il fait ses armes avec d’autres artistes avant de se lancer ?
Je suis venu à la musique par la danse. Je suis chorégraphe et danseur professionnel. C’est donc par la danse que j’ai pris goût à la musique. Mais, j’interprétais ici et là certains grands artistes.
Qu’est-ce qui t’as poussé à embrasser cette carrière musicale ?
Je suis un observateur averti des faits et gestes de la société. Lorsque je vois mes semblables dans certaines conditions, je suis écœuré. C’est donc les maux qui minent les populations au quotidien et notamment la jeunesse qui m’inspirent. Donc je suis là pour dénoncer ce qui ne va pas.
A ton arrivée dans l’univers du showbiz comment tes pairs artistes t’ont-ils accueilli ?
Oh ! Je puis dire que j’ai été vraiment comblé car la collaboration se passe bien j’en ai rencontré de très aimables qui m’ont soutenu surtout en conseils pour que mon œuvre paraisse.
Parle-nous de ton entrée au studio ?
 Je suis entré au studio en 2001 et j’ai fini en 2011, donc pratiquement dix ans de travail avant d’être sur le marché, mais c’est toujours bien parce que pour un boulot parfait, il faut du temps, de la patience.  Il faut aussi savoir que nous sommes au Bénin et quand vous n’avez pas les moyens, vous ne pouvez que compter sur vous-même et ce que vous avez à disposition. J’ai rencontré beaucoup de difficultés, traversé des moments difficiles pour aboutir à la réalisation de cet album, mais avec la grâce de Dieu, il est là aujourd’hui.
Cet album de combien de titres est-il fait et quel a été l’accueil du public par rapport aux titres en promotion ?
Mon opus comporte cinq (05) titres et un remix ce qui fait 6 au total. Il y a ‘’T’en vas pas’’, ‘’Minnou’’, ‘’Serment’’, ‘’Elagnon’’, ‘’Les Mariés’’ et ‘’T’en vas pas’’ remix. C’est un album qui a été présenté au public à Porto-Novo et Dieu merci, le public l’a bien accueilli. Les deux titres en promotion ‘’T’en vas pas’’ et ‘’Minnou’’ ont suscité de l’engouement au sein de la population consommateur. Le public a aimé le travail fait et je crois que pour cet opus qui sera lancé le 23 septembre prochain, l’avenir nous donnera raison.
On constate qu’Eustache vogue entre la musique traditionnelle et celle moderne, pourquoi avoir fait cette option ?
Au fait je suis un artiste polyvalent, j’aime toucher à tout ce qui m’inspire et principalement ma culture parce que je me retrouve mieux là dedans que dans celle des autres. Ma culture, elle est très riche nous avons de très beaux rythmes, de très belles mélodies à travers la culture béninoise. De cette richesse, j’ai vu qu’il faut en tirer quelque chose, ajouter ma touche pour créer une originalité au lieu de copier les autres jusqu’à perdre toutes ces valeurs de notre richissime culture.
Justement sur ce point précis, qu’est-ce que toi tu peux conseiller à tes jeunes frères et sœurs qui aujourd’hui ont perdu la boussole ?
Je leur dis que nous jeunes sommes garants de la promotion et de l’essor de notre culture. Moi par exemple je fais de la musique tradi-moderne et mon titre ‘’Minnou’’ invite à la conservation et à la préservation de notre patrimoine culturel, car la culture est la seule chose que nous avons à vendre. Je demande à la jeunesse de ne pas perdre cela, de penser d’abord à notre tradition, nos habitudes vestimentaires, parce que de nos jours, la dépravation des mœurs et le snobisme qui s’observent est chose déplorable. Notre culture ne tolère pas cela, les jeunes filles et garçons doivent s’habiller décemment.
Dans la culture béninoise, quel rythme t’inspire le plus ?
Je dirai que la diversité culturelle du Bénin est un atout pour tout artiste et pour le pays. Moi j’aime tous les rythmes  traditionnels. C’est pour cette raison que dans mon œuvre, j’ai fait une fusion du Massègohoun, du Zinli de l’Ouémé et du Adja de Porto-Novo avec un peu de jazz et c’est cela qui a donné le cocktail ‘’Minnou’’ qui enchante le public actuellement.
Un mot à l’endroit de tes fans et du public pour clore cet entretien ?
Oui je remercie mes fans et le public. La manière par laquelle ils m’ont accueilli me réconforte, me donne du boom au cœur et m’encourage à continuer l’œuvre entamée. Je les prie de bien vouloir continuer dans ce sens et de toujours soutenir les artistes en achetant un CD original. Je voudrais qu’ils viennent massivement à mon lancement et que la jeunesse béninoise revienne à la source de la culture béninoise et cesser de toujours copier les autres.

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