Léon Hounyè tient le pari
( La troupe de ballet Totchiya désormais aguerrit pour la promotion de cette danse)
Le samedi 31 Octobre dernier, le quartier Zogbo dans Cotonou et tous
les habitants de cette ville ont vécu un événement inédit. La deuxième édition
du désormais festival de danse Yaoïtcha avait droit de citer. Pour cette
édition qui se voulait celle de la confirmation, Léon Hounyè alias Sakpata
Zogbo, a mis les petits plats dans les grands, pour un festival à la hauteur de
ce qui se passait au Ceg Zogbo en 2014. Soutenu par certains acteurs culturels
et des mécènes, les fruits ont tenu la promesse des fleurs. Pour la promotion
de la danse du Feu, c’était vraiment du feu à la place Sato de la localité, où
petits et grands, artistes et simples spectateurs, se sont sentis fiers d’être
béninois.
Léon Hounyè alias Sakpata Zogbo prononçant son allocution d'ouverture |
Ça y est ! c’est fait,
malgré les crocs en jambes, Léon Hounyè alias Sakpata Zogbo a tenu le pari. Il a
contre vents et marées tenu la deuxième édition de son initiative qui désormais
se fait peau neuve et devient un festival. Cette année, la danse du Feu, n’était
plus enseignée aux danseurs en vrac, mais bien sûr aux danseurs d’une troupe
sélectionnée, histoire de la perpétuée et de lui redonner ses lettres de
noblesse, mais aussi pour permettre à ces troupes de ballet qui ne sont plus en
activité de revivre. Le choix a donc été porté sur la troupe Totchiya, dont les
danseurs ont acquis les notions de la danse du Feu Yaoïtcha ou Zohiho.
La danse du Feu en question |
Afin de permettre aux autorités
en charge de la culture, au public et aux autres curieux et amoureux de la
danse de découvrir, ce qu’ils ont pu retenir, Léon Hounyè, promoteur du
festival, a organisé une journée de restitution. Et c’est la place Sato de
Zogbo qui, cette année a été choisie, pour servir de cadre à une telle
manifestation. Venus de toutes parts, pour assister à l’événement, le public a
répondu massivement à l’appel de Sakpata Zogbo. Les artistes et associations d’artistes,
sans oublier le Syndicat d’artiste G 113, qu’il préside et les doyens dans le
domaine, tels, Stanislas Dègbo, Oscar Allossè, ou le phénomène des danses béninoises,
le monument par qui sont passés la plus part des danseurs professionnels
béninois en activité, le célébrissime Adolphe Koffi Alladé ; Marcel
Zounnon, le directeur du Ballet national, Patrick Idohou le directeur de la
promotion artistique et culturel et pleins d’autres ont marqué de leur présence
cette belle fête.
Adolphe Koffi Alladé dans ses oeuvres |
Après la partie officielle faite
d’allocutions, les choses sérieuses ont pris leur envol. Des prestations d’artistes
et puis le clou de la journée. Les danseurs de la troupe de ballet Totchiya
ayant assimilé les notions de la danse du Feu ont été invités, à convaincre
Adolphe Koffi Alladé. Le précurseur de Yaoïtcha ou Zohiho la danse du Feu,
assis et bien concentré a suivi avec une attention particulière la prestation
de ses jeunes frères. Sidéré par leur maitrise de la chose, il a pris la parole
à la fin pour les bénir à travers des prières, tout en leur prodiguant de sages
conseils. Le connaissant, le public de Cotonou s’attendait à quelque chose de
sa part. Entré presque en transe, Adolphe Koffi Alladé se souvenant de ses
années de jeune danseurs, a replongé la foule dans les souvenirs du bon vieux
temps, où lui seul portait plus de 16 canaris bourrés de feu. L’émotion était
palpable.
Il convient après ce qui s’était
passé à Zogbo le samedi dernier d’inviter les autorités à investir dans ce
festival, afin que cette danseur ne se meurt et aussi pour que le public
découvre davantage la richesse de notre patrimoine culturel.
Patrick Hervé YOBODE
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