lundi 10 novembre 2014

Deuil à nouveau dans la presse et en l'Eglise du Bénin


Le Père André S. QUENUM précédemment directeur général et de la publication du journal Catholique La Croix, n'est plus


LE JOURNAL CATHOLIQUE LA CROIX ET L'ÉGLISE DU BÉNIN EN DEUIL.
La mort a encore frappé dans le rang des journalistes, cette fois ci,en soutane.
Le père André QUENUM, admirable serviteur de Dieu vient de casser la pipe. L'Éternel des Armées l'a rappelé auprès de son fils Jésus-Christ. Il a eu un malaise hier soir. Conduis au CNHU, il est décédé ce matin.
Que Gloire et Honneur soit rendu à DIEU.
Feu Père André S. QUENUM



Il y a quelques jours il envoyait ceci au président Boni Yayi, pour attirer son attention sur ce qui plane à l'horizon comme danger.

Monsieur le président de la République,
Qu’un « petit » citoyen adresse un mot à votre « haute autorité » pourrait se révéler parfaitement inutile. Néanmoins, prêtant ma plume aux nombreux citoyens qui s’inquiètent pour l’avenir de ce pays, je voudrais vous demander : Monsieur le président, voyez-vous ce qui se passe au Burkina Faso ?
Que ferez-vous pour que les Béninois qui sont déjà plusieurs dizaines de milliers de manifestants dans les rues n’atteignent pas les centaines de milliers comme leurs frères burkinabè ?
Les tueries de policiers ne vous inquiètent-elles pas ?
Les violences subites à Wassa Pehunco, à Natitingou et à Boukoumbé, les braquages de tribunaux ne vous inquiètent-ils pas ?
Monsieur le président, il arrive un moment où les peuples sont fatigués, excédés. Il arrive un moment où le mensonge ne suffit plus, même celui d’Etat. Il arrive un moment où les « nous vous soutenons, Monsieur le président » perdent de leur effet soporifique. Il arrive un moment où l’argent ne suffit plus à contrôler les consciences, un moment où les montages médiatiques ne suffisent plus à distraire.
Monsieur le président, jusqu’au mercredi 29 octobre 2014, Blaise Compaoré n’acceptait pas de se rendre à l’évidence face à la colère de son peuple.
Il était tellement aveuglé par son pouvoir qu’il n’écoutait plus personne, ni la Conférence épiscopale burkinabè, ni ses propres services de renseignement, ni sa conscience. Ni les puissances internationales, notamment la France dont le président, François Hollande, vient de rendre publique, comme pour se disculper, la lettre envoyée à Ouagadougou il y a trois semaines. Compaoré n'écoutait plus rien qui soit contraire à sa folie de contrôle du pouvoir.
Où sont aujourd'hui ses députés qui prétendaient connaître et incarner la volonté de leurs mandants ?
Il a fallu que le pays des hommes intègres bascule dans la violence pour que le projet de révision constitutionnel soit retiré. Mais trop tard !
L'insurrection populaire s'est généralisée et ne s'arrêtera plus devant rien, même pas les coups de fusil.
Et aujourd’hui, Compaoré se retrouve le seul responsable de sa folie face à la furie populaire ! Il se retrouve seul, Monsieur le président !
Alors Monsieur le président, puis-je vous dire que les Béninois sont aussi en colère ? Puis-je vous dire que la responsabilité de tout ce qui se passe risque de vous être imputée, même si vous vous en défendez ?
Et pour cause ! Monsieur le président, n’est-ce pas vous qui faites tout dans ce pays ? N’est-ce pas à vous que tout est attribué ? C'est vous qui allumez les lampadaires, qui inaugurez les lycées et lancez la rentrée des nouveaux lycéens. C’est vous qui posez toutes les premières pierres, mêmes les plus petites.
C'est vous qui lancez et relancez tous les travaux de construction de toutes les infrastructures, mêmes les plus petites. Rien ne se fait donc dans ce pays sans vous.
A contrario, ne soyez pas étonné que le peuple vous attribue tout ce qui ne va pas.
Pour rassurer les populations que vous ne tenez pas à un troisième mandat, n'en dites plus mot ni au Pape ni à Obama ni à Ki-Moon.
Agissez seulement ! Agissez dans le sens d’un président qui veut quitter le pouvoir et qui aura besoin d’une vie après la Marina. Que la Lépi soit corrigée ! Que toutes les élections soient organisées à bonnes dates ! Ni
Laissez-moi vous le redire, Monsieur le président, le Bénin est fatigué. Il n’est de l’intérêt de personne qu’il bascule dans la violence. Nous pouvons encore éviter le pire.
André S. QUENUM

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