jeudi 18 juillet 2013

Exposition à Ouidah


Le Musée historique accueille 40 œuvres de Pierre Verger

Le Musée historique de Ouidah ou encore Fort Portugais accueille à compter de ce jour t, une quarantaine de photographies de l’ethnologue et historien Pierre Fatoumbi Verger. En effet, les photographies de ce chercheur et photographe hors pair, qui y étaient se sont dégradées avec l’usure du temps. Les ambassadeurs du Brésil, de la  France,  le ministère de la culture ont donc pensé les renouveler pour maintenir la mémoire de l’histoire pour les générations futures. Ceci fait suite à l’exposition de ces mêmes œuvres à l’espace Joseph Kpobli de l’Institut français du Bénin du 09 au 16 juillet derniers.       

La consultation du Fâ au Brésil et au Bénin
Renouveler les photographies du Musée qui par le temps se sont abimées. Telle est l’initiative des ambassadeurs du Brésil et de la France près le Bénin, du ministère de la Culture du Bénin et de la directrice du Musée. 40 photographies édifiantes qui rapportent les similitudes qui existent entre la culture et les pratiques de certains rites entre le Bénin et le Brésil. Celui dont les œuvres suscitent toujours la curiosité, a été un grand ethnologue, historien français ayant étudié la civilisation dahoméenne avec amour et attention. Il sera initié au Fâ et consacré Babalawo, c’est-à-dire garant des secrets de la traditions, les yeux du roi, c’était à Kétou au Dahomey en 1952. Ce qu’il aura été pour le Bénin, même ses propres fils chercheurs, ethnologues et autres historiens ne le sont pas pour ce pays qui quand même compte sur eux pour se bâtir. Raison pour laquelle, 40 de ses photographies ont été offertes par l’ambassadeur du Brésil près le Bénin, en remplacement des anciennes, pour la mémoire de l’histoire béninoise. 40 photographies dont 27 paires qui reflètent comment nos pratiques et coutumes ancestrales considérées ici comme à la solde du diable et délaissées au Bénin auraient permis aux nôtres vendus, d’exister, de restaurer leur dignité et leur humanité. Des photographies qui montrent que du côté de la religion endogène entre le Bénin et le Brésil notamment Salvador-de-Bahia, la similitude est grande. Elles constituent pour l’histoire et les générations à venir des perles rares qui retrace le passé et la civilisation dahoméenne en particulier et africaine en général.


Biographie sommaire de Pierre Fatoumbi Verger proposée par André Jolly.

Pierre F. Verger ‘’Le messager’’ 1902-1996

Né dans une famille parisienne bourgeoise, Pierre Verger renonce à son milieu à l’âge de 30 ans. Muni de son inséparable appareil photo, il parcourt durant 15 ans, plus de 30 pays à travers le monde dans des conditions parfois très précaires. Reporter occasionnel, photographe bénévole au Musée d’Ethnographie à Paris et co-fondateur de l’agence Alliance-Photo, Pierre Verger est avant tout un homme libre dont les clichés résultent du plaisir et de l’humeur vagabonde. (‘’C’est peut-être le seul homme libre que je connaisse ‘’ a dit de lui Théodore Monod). En 1946, il arrive à Salvador-de-Bahia et s’enthousiasme en découvrant un Brésil africain. ‘’Je me sentais un des leurs, recherchant mes origines dans une Afrique que je connaissais à peine, mais tout de même un peu par rapport à eux qui ne la connaissaient pas du tout mais en perpétuaient la culture à travers leurs cultes’’. Il se fixe à Salvador d’où pendant plus de 30 ans, il fera presque annuellement, des navettes en sa ville d’adoption, le Nigeria et le Dahomey où il sera initié au culte des Yorouba et au Fâ.
Pierre Fatoumbi Verger abandonne progressivement la photo dans les années 1950, pour se lancer dans l’écriture et devient ethnologue et historien, au gré des circonstances. « Flux et reflux, de la traite des nègres entre le Golfe du Bénin et la Baie de tous les Saints » sa thèse de doctorat publiée en 1968, est un ouvrage de référence pour l’histoire du Brésil et du Bénin. De passage au Bénin, la même année, il sera l’initiateur du Musée de Ouidah, avec l’appui de l’ambassadeur de France. Lors de la création de ce Musée, afin de démontrer les influences réciproques dans les pratiques cultuelles et dans la vie quotidienne entre le Bénin et Bahia, il fait don d’une série de photographies mettant en évidence cette parenté. Ses relations fraternelles avec les lieux de cultes au Bénin et au Brésil lui valurent le surnom de « Messager entre deux monde ». Pierre Fatoumbi Verger sera un observateur rigoureux et extrêmement respectueux  (il ne révéla jamais le contenu des connaissances secrètes acquises) des cultes pratiqués des deux côtés de l’Atlantique, de leurs rapports et de leurs différences. Il vivait en symbiose avec ses frères noirs aussi bien au Bénin qu’au Brésil, ce qui fera dire à Roger Bastide : ‘’La connaissance cher Pierre Verger est le fruit de l’amour et de la communion’’.

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