‘’C’est un festival de taille avec une organisation professionnelle’’
(Pour moi la culture est le seul canal par lequel l’Afrique fera son développement)
Citoyen du monde mais togolais de part ses origines, Tches est un
artistes plein de potentiel et de vie. Invité sur la 1ère édition du
festival Cotonou Couleurs Jazz, il a fait sensation en tapant dans les yeux de
nombres de programmateurs de festivals. A
l’état civil Tchètre SASSAKA, sa prestation d’entrée de festival le jeudi 29
novembre dernier a retenu l’attention d’un public de toues les générations et
venu de partout. Votre journal est allé à la rencontre de cet artiste qui fait
avec sa guitare des merveilles et ensorcelle les amoureux de la bonne musique. Voici
la quintessence de ce qu’il nous a confié.
Qui est Tches ?
Je suis artiste musicien, je
viens du Togo. J’ai un style particulier, je fais du Rap Pop avec des sonorités
jazzy et blues. Voici donc ma personnalité. Tches c’est un citoyen du monde,
togolais. Tches, c’est le diminutif de mon prénom Tchètre qui signifie tout
recours à Dieu et le S de mon nom SASSAKA.
Donne-nous tes impressions par rapport à Cotonou Couleurs Jazz ?
Elles sont bonnes, les meilleures et c’est
compréhensible. Pour moi, le festival montre qu’on n’en a besoin pour que la
famille musicale de la terre se réunisse, c’est très important. C’est un
événement qui tombait à pic.
Combien d’années Tches compte déjà dans sa carrière de musicien ?
J’ai commencé la musique sur les
bancs de l’école dans le mouvement de la rapologie. On n’avait formé un duo qui
animait les activités culturelles c’était dans les années 95-96. C’est bien
après cela que j’ai formé mon premier groupe avec des amis sénégalais en 1999. Dans
le temps j’étais allé voir une grande sœur artiste du Togo a qui j’ai dit mes
intentions et mes envies de devenir musicien chanteur. Elle m’a encouragé dans ce chemin choisi tout
en me conseillant de pratiquer un instrument ce qui pouvait m’amener très loin.
C’est ainsi que je me suis lancé dans la guitare que j’affectionnais d’ailleurs.
C’est comme ça que j’ai eu ma formation dans les cabarets, les centres de
formation et les ateliers de festivals. Voilà ma carrière, c’est plus d’une
décennie déjà.
Quelques festivals auxquels Tches a pris part ?
Tout d’abord commençons par chez
nous au pays, le Togo, j’ai participé à pas mal de festivals, comme le FESTEF
et pleins d’autres. Rire…, j’en n’oublie. Après cela j’ai mis le cap sur le
Burkina Faso où j’ai pris part à des festivals à Kodogo, à Bobo-Dioulasso, à
Ouagadougou, avant d’aller au Mali où j’étais en tant qu’invité sur le festival
de Salif Kéita, je n’y étais pas en tant que participant. Au Bénin je
serai à ma troisième édition sur le festival Africa Unit Camp de la famille Jah
et là nous étions sur Cotonou Couleurs Jazz.
Au cours de ta prestation à l’ouverture de Cotonou Couleurs Jazz, on a
lu dans tes yeux une émotion lorsque tu rendais ce vibrant hommage à la grande
Bella Bello, dit-nous en un mot ?
Oui ce jour là, je disais dans la
salle que l’Afrique avait perdu beaucoup de chose, pas forcément le Togo, c’est
l’Afrique entière. Je me rappelle ces années là où Manu Dibango parti de
Cotonou tenait un studio à Lomé où il était l’ingénieur de son. Ce sont ces
grands frères qui épaulaient les Bella Bello musicalement. Donc ils ont
contribué au développement de l’Afrique musicalement parlant. Mais ce qui nous
a écœurés, c’est qu’elle soit partie très tôt. Depuis mon enfance j’étais trop
fan d’elle et je ne sais pas comment je suis parvenu à imiter sa voix, la voix
de la femme qui d’ailleurs n’est pas facile d’imiter. C’est donc pour moi un honneur de la chanter
et chaque fois c’est de l’émotion. Je lui rends toujours cet hommage pour lui
dire que même si elle nous a quitté très tôt, elle vit en nous, c’est pour cela
d’ailleurs que partout où je vais je lui rends cet hommage.
Que dit Tches par rapport aux organisateurs de Cotonou Couleurs Jazz ?
Ce festival, c’est un festival de
taille, pour cela je tire chapeau aux organisateurs. Mais mon satisfecit va
aussi à notre grand frère Nel Oliver qui a su assurer ses matos (Matériels de
sonorisation), pour le festival. Ceci parce que ce sont les matos qui font l’artiste.
S’il n’y avait pas de matos, je pense que Femi Kuti qui est ici à côté de moi
ne serait pas là, les artistes ne pouvaient venir de l’extérieur et accepter de
se produire. C’est le son qui affiche l’artiste, s’il n’a pas un bon son, il
aura beau chanter mais rien. C’est donc un festival de taille et encore une
fois je tire chapeau aux organisateurs.
Beaucoup disent aujourd’hui que c’est par la culture que l’Afrique fera
son développement, est-ce votre avis ?
Ah ben oui ! Parce qu’on
dit souvent, une nation sans culture, est
une nation perdue. Donc si les autres nations ont su tailler leurs forces dans
le monde aujourd’hui c’est grâce à la culture. La culture n’a rien à voir avec
la politique. La culture, c’est l’amour, le partage, la paix, la solidarité, c’est
la famille partout dans le monde entier. En tant que citoyen du monde que je
suis, je trouve que seule la culture nous unis. Car les grandes rencontres, les
échanges culturels unissent beaucoup plus les peuples. Et il faut reconnaitre aujourd’hui que c’est à
la culture que les chefs d’Etat doivent leur accession au pouvoir. Parce qu’un
politicien en campagne à toujours besoin d’un artiste. La culture constitue un
canal qui donne toute une joie, une harmonie et qui rallie très rapidement les
gens à une cause donné. Et c’est cette
opportunité que saisissent les politiciens pour se hisser au pouvoir, mais
malheureusement, ils oublient les artistes après leur victoire. C’est pitoyable
qu’un ministre de la culture n’épaule pas les artistes. C’est dommage parce qu’ailleurs
les gens ont compris, c’est pourquoi les blancs investissent dans la culture et
c’est ce qui justifie les nombreux festivals qui se tiennent chaque année. La culture,
c’est un tout, elle guérit l’âme, adoucit
les mœurs. Pour moi, c’est le seul canal
pour nous les africains de nous en sortir.
Propos recueillis par Patrick Hervé YOBODE
je suis ok avec tches sur son argument sur la culture!!! OUBLIER D'OU ON VIENT C' EST LE MEILLEUR MOYEN DE SE PERDRE!!! je suis ton plus grand fan!!! sly
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