mardi 11 décembre 2012

Interview avec Tches



‘’C’est un festival de taille avec une organisation professionnelle’’

 

(Pour moi la culture est le seul canal par lequel l’Afrique fera son développement)


Citoyen du monde mais togolais de part ses origines, Tches est un artistes plein de potentiel et de vie. Invité sur la 1ère édition du festival Cotonou Couleurs Jazz, il a fait sensation en tapant dans les yeux de nombres de programmateurs de festivals.  A l’état civil Tchètre SASSAKA, sa prestation d’entrée de festival le jeudi 29 novembre dernier a retenu l’attention d’un public de toues les générations et venu de partout. Votre journal est allé à la rencontre de cet artiste qui fait avec sa guitare des merveilles et ensorcelle les amoureux de la bonne musique. Voici la quintessence de ce qu’il nous a confié.
Qui est Tches ?
 
Je suis artiste musicien, je viens du Togo. J’ai un style particulier, je fais du Rap Pop avec des sonorités jazzy et blues. Voici donc ma personnalité. Tches c’est un citoyen du monde, togolais. Tches, c’est le diminutif de mon prénom Tchètre qui signifie tout recours à Dieu et le S de mon nom SASSAKA.

Donne-nous tes impressions par rapport à Cotonou Couleurs Jazz ?

 Elles sont bonnes, les meilleures et c’est compréhensible. Pour moi, le festival montre qu’on n’en a besoin pour que la famille musicale de la terre se réunisse, c’est très important. C’est un événement qui tombait à pic.

Combien d’années Tches compte déjà dans sa carrière de musicien ?

J’ai commencé la musique sur les bancs de l’école dans le mouvement de la rapologie. On n’avait formé un duo qui animait les activités culturelles c’était dans les années 95-96. C’est bien après cela que j’ai formé mon premier groupe avec des amis sénégalais en 1999. Dans le temps j’étais allé voir une grande sœur artiste du Togo a qui j’ai dit mes intentions et mes envies de devenir musicien chanteur.  Elle m’a encouragé dans ce chemin choisi tout en me conseillant de pratiquer un instrument ce qui pouvait m’amener très loin. C’est ainsi que je me suis lancé dans la guitare que j’affectionnais d’ailleurs. C’est comme ça que j’ai eu ma formation dans les cabarets, les centres de formation et les ateliers de festivals. Voilà ma carrière, c’est plus d’une décennie déjà.

Quelques festivals auxquels Tches a pris part ?

Tout d’abord commençons par chez nous au pays, le Togo, j’ai participé à pas mal de festivals, comme le FESTEF et pleins d’autres. Rire…, j’en n’oublie. Après cela j’ai mis le cap sur le Burkina Faso où j’ai pris part à des festivals à Kodogo, à Bobo-Dioulasso, à Ouagadougou, avant d’aller au Mali où j’étais en tant qu’invité sur le festival de Salif Kéita, je n’y étais pas en tant que participant.  Au Bénin je serai à ma troisième édition sur le festival Africa Unit Camp de la famille Jah et là nous étions sur Cotonou Couleurs Jazz.

Au cours de ta prestation à l’ouverture de Cotonou Couleurs Jazz, on a lu dans tes yeux une émotion lorsque tu rendais ce vibrant hommage à la grande Bella Bello, dit-nous en un mot ?

Oui ce jour là, je disais dans la salle que l’Afrique avait perdu beaucoup de chose, pas forcément le Togo, c’est l’Afrique entière. Je me rappelle ces années là où Manu Dibango parti de Cotonou tenait un studio à Lomé où il était l’ingénieur de son. Ce sont ces grands frères qui épaulaient les Bella Bello musicalement. Donc ils ont contribué au développement de l’Afrique musicalement parlant. Mais ce qui nous a écœurés, c’est qu’elle soit partie très tôt. Depuis mon enfance j’étais trop fan d’elle et je ne sais pas comment je suis parvenu à imiter sa voix, la voix de la femme qui d’ailleurs n’est pas facile d’imiter.  C’est donc pour moi un honneur de la chanter et chaque fois c’est de l’émotion. Je lui rends toujours cet hommage pour lui dire que même si elle nous a quitté très tôt, elle vit en nous, c’est pour cela d’ailleurs que partout où je vais je lui rends cet hommage.

Que dit Tches par rapport aux organisateurs de Cotonou Couleurs Jazz ?

Ce festival, c’est un festival de taille, pour cela je tire chapeau aux organisateurs. Mais mon satisfecit va aussi à notre grand frère Nel Oliver qui a su assurer ses matos (Matériels de sonorisation), pour le festival. Ceci parce que ce sont les matos qui font l’artiste. S’il n’y avait pas de matos, je pense que Femi Kuti qui est ici à côté de moi ne serait pas là, les artistes ne pouvaient venir de l’extérieur et accepter de se produire. C’est le son qui affiche l’artiste, s’il n’a pas un bon son, il aura beau chanter mais rien. C’est donc un festival de taille et encore une fois je tire chapeau aux organisateurs.

Beaucoup disent aujourd’hui que c’est par la culture que l’Afrique fera son développement, est-ce votre avis ?

Ah ben oui ! Parce qu’on dit souvent, une nation sans culture,  est une nation perdue. Donc si les autres nations ont su tailler leurs forces dans le monde aujourd’hui c’est grâce à la culture. La culture n’a rien à voir avec la politique. La culture, c’est l’amour, le partage, la paix, la solidarité, c’est la famille partout dans le monde entier. En tant que citoyen du monde que je suis, je trouve que seule la culture nous unis. Car les grandes rencontres, les échanges culturels unissent beaucoup plus les peuples.  Et il faut reconnaitre aujourd’hui que c’est à la culture que les chefs d’Etat doivent leur accession au pouvoir. Parce qu’un politicien en campagne à toujours besoin d’un artiste. La culture constitue un canal qui donne toute une joie, une harmonie et qui rallie très rapidement les gens à une cause donné. Et  c’est cette opportunité que saisissent les politiciens pour se hisser au pouvoir, mais malheureusement, ils oublient les artistes après leur victoire. C’est pitoyable qu’un ministre de la culture n’épaule pas les artistes. C’est dommage parce qu’ailleurs les gens ont compris, c’est pourquoi les blancs investissent dans la culture et c’est ce qui justifie les nombreux festivals qui se tiennent chaque année. La culture, c’est un tout, elle guérit l’âme,  adoucit les mœurs.  Pour moi, c’est le seul canal pour nous les africains de nous en sortir.

Propos recueillis par Patrick Hervé YOBODE 

1 commentaire:

  1. je suis ok avec tches sur son argument sur la culture!!! OUBLIER D'OU ON VIENT C' EST LE MEILLEUR MOYEN DE SE PERDRE!!! je suis ton plus grand fan!!! sly

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