‘’Malgré les rancunes, les souffrances, les peines rencontrées, il faut se batailler pour atteindre les sentiers de sa destinée, Sèxwi c’est écrit dans la main’’.
Né à Savi dans la Commune de Ouidah département de l’Atlantique, Vincent de-Paul DJEGO est incontestablement l’une des figures phares de la culture béninoise. Artiste de talent et par ricochet un tout à tout dans la musique traditionnelle de son pays, il a fait ses débuts en tant que pratiquant du rythme ‘’Tchinkounmey’’. Doté d’un naturel de chercheur et insatiable par sa curiosité, il compte dans son escarcelle une dizaine de prix et de distinctions. Poussé par l’envie d’inscrire son nom dans les annales de la culture béninoise en lettre d’or et ne tolérant pas le copier coller, il vient de doter la musique traditionnelle béninoise d’un nouveau rythme. Il s’agit du ‘’Dongoudou’’, qui déjà validé par le collège des garants de la tradition et de la musique traditionnelle le 15 Août dernier, ce rythme est entré par la grande porte dans les annales de la culture du Bénin ainsi que son géniteur. Fusion pittoresque des instruments musicaux traditionnels de plusieurs contrées du Bénin, le ‘’Dongoudou’’ crée par le vainqueur des artistes du Bénin (CONAVAB Inter 2012) prouve toute la richesse de la culture de ce pays qui regorge de potentiel.
Sèxwi le géniteur du ''Dongoudou'' |
Qui est Sèxwi ?
Je suis Vincent de-Paul DJEGO,
natif de Savi dans la commune de Ouidah, je suis artiste de la musique
traditionnelle du Bénin mon pays que j’adore depuis plus d’une décennie, je
suis plus connu sous mon nom d’artiste Sèxwi.
Que peux-tu dire de ton parcours dans la musique ?
A vrai dire, je suis issu d’une
famille où tout le monde chante et danse. La musique c’est d’abord une histoire
de souche chez moi, elle était d’abord dans le sang et s’est révélée après.
J’ai commencé sur les bancs et j’animais les journées culturelles des
établissements. J’ai été aussi membre de la Chorale ‘’Hanyé’’ en l’Eglise
Catholique. Au départ je ne chantais pas, mais j’étais un percussionniste.
C’est donc à l’Eglise que j’ai mis sur pieds mon groupe de musique folklorique
qui animait toutes sortes de manifestations. Ce n’était qu’en 1998 que j’ai
pris le microphone pour la première fois et ma prestation a émerveillé plus
d’un. J’ai commencé ma carrière musicale
par le ‘’Tchinkounmey’’ qui m’a permis de participer à plusieurs concours auxquels
je remportais toujours des prix.
Justement, Sèxwi est l’un des artistes les plus capés au Bénin, quels
sont donc les concours auxquels il a pris part et pour quels prix
remportés ?
Le premier grand concours auquel
j’ai pris part c’était Fine Challenge organisé par la marque de cigarette Fine.
C’était en 2004, un concours international organisé dans plusieurs pays
dont : le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Togo.
Les champions de ces pays se croisaient en finale. Et c’est cette grand finale qui a vu mon sacre et m’a
permis de réaliser mon 1er
album en 2005. Le second
concours, c’est celui du ministère béninois en charge de l’environnement à
travers l’Agence béninoise de l’environnement (ABE). Il s’agissait de composer
une chanson sur l’environnement. Des 1029 artistes à déposer leurs œuvres, dans
la catégorie musique traditionnelle, j’étais le 1er remportant le
trophée le 31 décembre 2007 au Palais des Congrès de Cotonou. En 2009 Unicef
Bénin et Wildaf ont organisé un autre concours auquel je prenais part et qui
m’a vu prendre aussi le 1er prix. Dans la commune de Ouidah j’ai été
le super champion au cours du festival des artistes organisé chaque année par
la Radio Gbètin. En 2010, je prenais part au festival national des arts et de
la culture du ministère béninois en charge de la culture, dans la cité
historique des Houégbadjavi à Abomey, après les phases communales et
départementales où j’ai été le représentant de l’Atlantique à la grande
finale. J’ai remporté donc au FESNAC le
2ème prix. Cette année 2012, je représentais toujours le département
de l’Atlantique à la Coupe nationale du vainqueur des artistes du Bénin
(CONAVAB Inter 2012). A l’issue de la grande finale qui se déroulait le 7
septembre dernier, j’ai été sacré vainqueur de la 1ère édition de
CONAVAB à l’international. Je serai également cette année sur le festival
Adjara.
Parlant de CONAVAB, quel était ton état d’âme au moment où tu recevais
le trophée de CONAVAB Inter 2012 ?
D’abord, ce fut une grande joie
pour moi de remporter ce trophée pour ma commune, car Ouidah en 15 années
d’existence de cette compétition n’a jamais gagné sur CONAVAB. Personne n’y
croyait. Mais c’était déjà une grande joie pour nous d’être qualifiés pour la
grande finale. Avec nos prières, Dieu nous a assistés et avec notre savoir
faire, nous avons pris le dessus. Ceux
qui étaient là, ont certainement vu tout ce que j’ai fait, le décor de la
scène, mon arrivée sur scène, mon accoutrement, tout venait d’une inspiration
divine. La géante main que j’ai fait réaliser et qui traduisait ce que disait ma chanson. Bref c’était une
réussite comme ça a toujours le cas sur CONAVAB. On n’a pas bénéficié de
faveurs qui que ce soit, c’est un prix mérité vu l’envergure de notre travail,
de ce que nous avons présenté. C’est le prix du travail bien fait.
Quelle explication tu donnes de ton nom d’artiste Sèxwi ?
Mon nom d’artiste est une source
d’inspiration, c’est dans un sommeil que
le nom m’a été révélé. Sèxwi, mon titre qui m’a permis de remporter le trophée
de CONAVAB Inter 2012, l’a si bien illustré. Sèxwi, c’est une invite à la
persévérance, à l’espoir, à l’abnégation, au courage car il est écrit dans la
main de chacun ce qu’il doit être sur terre. Malgré donc les rancunes, les
souffrances, les peines et les difficultés rencontrées, il faut se batailler
pour atteindre les sentiers de sa destinée. Sèxwi c’est écrit dans la main.
Combien d’album Sèxwi à t-il à son actif ?
Pour le moment, j’ai deux albums
dont : ‘’Ahouignan’’ le premier lancé en 2005 et le second intitulé
‘’Dongoudou’’ mis sur le marché des disques le 21 Août 2011. Le troisième opus est en cours et sera uniquement que du
Dongoudou.
Alors, le ‘’Dongoudou’’ qu’est-ce que c’est, est-ce un rythme, un
concept propre à Sèxwi ?
Je suis quelqu’un qui a de
l’ambition, mon souci, c’est de me faire un nom, de porter haut le flambeau de
mon pays. Le ‘’Tchinkounmey’’ mon rythme de départ ne pouvait pas me permettre
d’atteindre un tel objectif, vu le nombre de personne qui l’on pratiqué et qui
continuent de le pratiquer. Il fallait alors, innover, faire appel à mon sens
de création artistique. ‘’Dongoudou’’, c’est une inspiration divine. C’est
après un long sommeil que le concept m’a été donné. J’ai alors commencé par
rassembler les instruments. D’entrer, le nom que portera le nouveau rythme ne
m’a pas été révélé. Comment faire pour que le rythme soit audible et agréable à
l’oreille, c’est ce qu’on m’a donné pour commencer. J’ai donc prix les deux
petits tam-tams du rythme Toba Hanyé que j’ai ajouté à celui en calebasse et
aux tambours d’eau et on a commencé par jouer. C’est après cela que le nom du
rythme m’a été révélé ‘’Le Dongoudou’’. Cherchant toujours la perfection, j’ai
ajouté le Kpézin l’un des tam-tams phares du rythme Zinli d’Abomey. Une fois satisfait du résultat, j’ai convié le
15 Août dernier tous les grands noms de la musique traditionnelle béninoise,
les musicologues et journalistes culturels de renoms, les têtes couronnées
autour du ‘’Dongoudou’’ pour la sortie officielle du nouveau rythme.
Un mot à l’endroit des béninois qui aiment ce que tu fais ?
Qu’ils me soutiennent parce que
je suis leur produit. Ce sont eux qui m’ont emmené à ce niveau. C’est de part
leur appréciation que je suis connu alors qu’ils ne cessent de m’encourager et
moi je leur promets le meilleur
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