5ème édition du Festival du genre oral Yaoïtcha

Léon Hounyè alias Sakpata Zogbo poursuit son œuvre de valorisation

(La place Sato chez Franco à Zogbo en ébullition ce samedi)

La danse rituel des couvents du Vodoun Hèbiosso ou Orisha Shango en langue Yorouba sera à l'honneur se samedi à Zogbo Sato chez Franco au quartier Zogbo à Cotonou. Initié par Léon Hounyè alias Sakpata Zogbo, le Festival du genre oral Yaoïtcha, tiendra les foules en haleine. Tout est fin prêt pour que sur cet acte 5 de ce grand festival qui promeut et vulgarise depuis 2013 cette danse mythique et mystique de nos couvents, se tienne dans les meilleures conditions. Tous donc à la place Sato à Zogbo chez Franco, ce samedi 07 Octobre 2017 pour soutenir Sakpata Zogbo.

Il a nom Léon Hounyè, grand danseur des rythmes du Bénin du Nord au Sud et de l’est à l’ouest, il a choisi un nom fort pour pseudonyme. Sakpata Zogbo. Sakpata qui n'est autre que le dieu de la Terre en langue Fin ou Tchankpannan en langue Yorouba, Nago ou dérivées. Zogbo qui est le quartier qu'habite depuis des décennies Léon Hounyè. Chose bizarre, il n’honore pas le dieu de la Terre dont-il s'est attribué le nom, mais plutôt le dieu des cieux, Hèbiosso ou Shango. 

Pour donc honorer Orisha Shango, Sakpata Zogbo a choisi la danse du feu. Appelé Yaoïtcha, la danse du feu s'exécute par un initié avec au départ un seul canaris rempli de feu. Avec le temps les adeptes épouses de Orisha Shango passèrent à deux canaris. Tout un symbole car lorsque cette dans s'exécute, ne sortait pas qui veut. Danse hautement rituel des couvents du dieu Hèbiosso, elle a longtemps été préservée par les initiés, les adeptes et les hauts dignitaires garants et gardiens de Orisha Shango. 

Mais dans ses recherches pour donner au Bénin une autre danse qui pourrait émerveiller, attirer des touristes et rafler des trophées pour le pays, l'ogre de la danse Koffi Adolphe Alladé en bon enfant qui s'est se lavé les mains, s'était rapproché des anciens. Il s'est humilié parfois acceptant l’inacceptable, parce qu'il avait une ambition. Les anciens et Orisha Shango ayant perçu la pertinence de son idée, lui donnaient pleins pouvoir pour innover dans la promotion de la danse du feu.

D'un canaris il passait à deux. De deux Koffi Adolphe Alladé passait à trois, de trois à cinq, de cinq à 7. Ainsi de suite jusqu’à 21 canaris. Précurseur incontestable et incontesté, il a exécuté cette danse pendant plusieurs décennies. Prenant de l’âge, il n’était plus à même de faire certains mouvements, donc difficile pour lui d’exécuter la danse du feu. Petit à petit la danse Yaoïtcha mourrait. 

C'est alors que le sociétaire du Ballet National du Bénin, Sakpata Zogbo a eu l’idée combien extraordinaire de ressusciter la danse du feu, l'enseigner aux danseurs et aux jeunes qui constituent la relève dans ce secteur de la culture, afin de la promouvoir, de la vulgariser et d'assurer sa pérennisation pour les générations à venir. Lancé en 2013, ce festival est à sa 5ème édition cette année. Un grand événement de l'agenda culturel national autour duquel, plusieurs personnalités, telles que Kokou Claude Balogoun, Jacques Ayadji, Madame Kponansi, Joseph Hounkponou, Épiphane Quénum, etc. ont fait une union sacrée. 

Patrick Hervé YOBODE