lundi 13 avril 2015

FITHELYCOB 2015

L’événement a vécu

(Romaric Ouitona assure et rassure Tony Yambodè de la confiance placée en lui)

Le Bénin et la commune d’Abomey-Calavi ont vécu trois jours d’intenses émotions, transmises par des scolaires, amoureux du 4ème art. Le théâtre scolaire avait donc droit de citer, aux travers du plus vieil festival de théâtre scolaire du Bénin, le festival international itinérant de théâtre des lycées et collèges du Bénin Fithelycob. Tony Yambodè qui pendant 11 années aura conduit les destinées de ce festival, a passé la main à un jeune dynamique. C’est donc sous la direction de Romaric Ouitona que la 12ème édition a eu lieu, avec en toile de fond des lycéens et collèges de talents qui ont émerveillé le public. C’était à l’espace Mayton de Zogbadjè.

Les élèves du Lycée Toffa 1er, dans un conte théatralisé

Une dizaine de lycées et collèges venus de Porto-Novo et de Cotonou et deux troupes para scolaire, voilà le nombre de troupes théâtrales qui ont tenu en haleine le public pendant trois jours à l’Espace Mayton de Zogbadjè. Les festivaliers sont venus des Ceg Avrankou, Agbokou, Davié, Malanhoui l’Unité, les Cocotiers, des lycées Béhanzin et Toffa 1er et des troupes Tambour d’Afrique et Espace Mayton. Ensemble, ils ont donné du spectacle et assuré. On ne dirait pas que ce sont des jeunes scolaires, mais l’ont se croirait plutôt dans l’arène des grands, des ogres de la comédie et du monde théâtral. Une douzième édition du festival international itinérant de théâtre des lycées et collèges du Bénin, (Fithelycob) qui cette année a connu des spectacles de taille avec des acteurs qui ont largement dépassé les pré requis du théâtre et qui ont un talent pur. Cela fait en effet, douze ans que le Fithelycob est au service de la promotion du théâtre en milieu scolaire au Benin. Son promoteur et le comité d’organisation ont la vision de contribuer quantitativement et qualitativement à l’épanouissement des apprenants pour des lendemains meilleurs pour le 4ème art béninois. Le festival a été initié pour combler un vide en la matière. Sachant que nos lycées et collèges constituent des viviers de talents incommensurables en matière de théâtre, Tony Yambodè avait eu la généreuse idée de permettre à ses jeunes frères et sœurs scolaires de s’exprimer, de donner corps à leurs ambitions artistiques, de faire éclore le talent et le génie qui sommeillent en eux. C’était en 2004 que commença l’aventure.
Saïdath Houéto élève du Ceg Agbokou, dans Louise d'Akotomey

Les spectacles de la 12ème édition

Pour cet acte 12, les spectacles présentés, sont tirés des œuvres de grands auteurs béninois, tels : le Professeur Appolinaire Agbazaou, dans ‘’la Bataille du Trône’’ ; Anirelle Ahouantchéssou avec ‘’La Succession’’ ; Ousmane Alédji avec ‘’Le fleuve du sang innocent’’ ; ainsi que des créations collectives et de jeunes auteurs de talents. C’est dire que la 12ème édition a vécu des moments d’intenses émotions. Entre autres spectacles, le public a eu droit à : ’’ la bataille du trône’’ qui a apposé le père tyran à son fils qui se réclame du monde moderne est présentée par le CEG1 Avrankou. Ensuite, ’’la succession’’ présentée par le Lycée BEHANZIN, a conduis le public dans l’univers belliqueux qui règne entre la jeune Soussouni et son jeune frère à la suite de la mort de leur père. A travers la pièce ’’ Au prix de l’amour’’, les élèves du Ceg les cocotiers ont dénoncé avec une douce ironie la perversité de certaines familles à détruire la vie amoureuse de leurs enfants sous prétexte que tel est de telle religion ou de telle classe sociale. Ou encore ‘’Le fleuve du sang innocent’’ qui parle de la condamnation d’un journaliste écrivain qui dénonce les meurtres commis par le groupe islamiste armé et qui pour finir s’est fait capturé par ces terroristes. Allaient-ils le laisser en vie ou le tuer ?
Les festivaliers formés aux lexiques dramatiques
Le spectacle ‘’Depuis quand les cauris parlent-ils ?’’, du Ceg Malanhoui, nous transporte dans l’univers de la tyrannie entre les partisans de la tradition africaine et ceux de la pratique du christianisme, où Esther s’oppose farouchement à Dah Akpémiakou, le chef de la collectivité et les siens qui pensent que la mort de sa mère est due au mécontentement des dieux. Autant de spectacles qui ont retenu l’attention du public composé de toutes les couches de la société. A la suite des spectacles, des festivaliers ont eu droit à des ateliers d’échanges avec des personnes ressources du monde théâtral.

Romaric Ouitona comble les attentes de Tony Yambodè

Il est jeune, pas encore le quart de siècle mais doté d’un talent incommensurable dans plusieurs domaines des arts et de la culture. Révélé au public par l’entremise du Festival itinérant des lycées et collèges de Porto-Novo, nom que portait jadis le Fithelycob ; il aura pendant dix ans conduit les destinée de la section théâtre du Ceg Davié, avant de passer le relaie après son baccalauréat. Toujours à cause de son talent et son savoir en la matière, Tony Yambodè qui l’avait suivi de près en tant que festivalier, lui fait appel. C’est ainsi que pendant plusieurs années il sera aux côtés du très futé Tony, pour s’aguerrir, maitriser les rouages de la conduite d’un festival d’envergure comme le Fithelycob.
Romaric Ouitona, Directeur du Fithelycob
Et lorsque son mentor a jugé qu’il était venu à maturité, qu’il est fin prêt, il lui à passer le flambeau sans tambour ni trompette, faisant confiance en lui et en sa dextérité. Et c’est avec professionnalisme que Romaric Ouitona a organisé et tenu la 12ème édition du festival. Ce faisant, il assure et rassure celui qui lui a tant fait confiance. Tony Yambodè quant à lui peut même aller passer des vacances en Mongolie ou aller faire des affaires en Hollande, son festival est en de très bonnes mains. Avec Fithelycob le meilleur reste à venir.


Patrick Hervé YOBODE

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