Sakpata Zogbo initie une formation autour de la danse Yaoïtcha
En novembre prochain, une trentaine de danseurs professionnels et les
personnes qui auront envie de maitriser une danse du terroir seront au charbon.
Il s’agit de l’initiative combien salutaire de Léon Hounyè alias Sakpata Zogbo,
danseur professionnel de talent et l’un des meilleurs du Ballet National.
Soucieux de redorer le blason de notre patrimoine culturel, notamment la danse
traditionnelle et afin de pouvoir donner le goût à d’autres personnes, surtout
les plus jeunes pour constituer une relève au Ballet National, il lance dans
quelques semaines, la formation de danse Yaoïtcha.
Sakpata Zogbo, un phénomène des danses traditionnelles du Bénin |
Du 24 au 27 novembre 2014, une trentaine
de danseurs professionnels ainsi que des personnes qui ont la volonté
d’apprendre une danse de notre riche patrimoine, seront au cœur d’une grande
formation. C’est une conférence-débat animée par Adolphe Koffi Alladé, qui
ouvrira le bal de ses quatre jours de formation. Soutenu par le Chef de l’Etat,
le ministre de la culture, la direction de la promotion artistique et
culturelle, le fonds d’aide à la culture, Claude Balogoun, David Adoukonou,
Ebénézer Bodjrènou et autres, Sakpata Zogbo entend redonner vie à une danse en
déclin. En effet, l’avènement de la danse contemporaine et le goût poussé de
certains publics aux créations de danses, contribuent à la perte de nos valeurs
artistiques et surtout parlant de danses. Il faut aussi remarquer le manque
criard de danseurs professionnels pour le compte de nos danses traditionnelles,
ceux qui sont là actuellement qui prennent de l’âge, le Ballet National, étant le porte étendard
du Bénin sur le plan mondial grâce à nos danses traditionnelles, manque
cruellement d’une relève capable de nous relayer nous autres vieillissants. Voilà
plusieurs raisons qui ont poussé Sakpata Zogbo, a initié une formation autour
de la danse Yaoïtcha. Une formation qui prendra son envol le 24 novembre
prochain, à Zogbo Zangbéto Vali (la grande place réservée aux prestations des
adeptes des Vodoun de la localité). Plusieurs formateurs de renom, parce que
danseurs professionnels à la retraite et encore en activité se relayeront pour
donner le meilleur aux jeunes qui recevront la formation. Ils sont : Oscar
Alossè, grand chorégraphe du Ballet National, Aubin Ahyi, chorégraphe de renom
des Supers Anges Hwendo Nan Boua, Soumaïla Taofic, chorégraphe des Muses, etc.
Tout ceci se fera sous la bénédiction de certains dignitaires de nos valeurs
endogènes dont entre autres : Hounnon Adankanlin, Toko Hounnon et
Vodounnon Zoungnin.
Bref aperçu de la danse Yaoïtcha
C’est une danse de nos couvents
principalement réservée, au Vodoun Yaoïtcha, qui lui-même est un Vodoun qui
s’apparente au dieu du feu, le Vodoun Hèviosso. C’est une danse qui sanctionne
les cérémonies et autres rituels de libation, de ce Vodoun, qui se place en
très bonne place dans le panthéon des divinités au Bénin. Ses adeptes après la
transe, et les rituels qui suivent cette étape, viennent au Satô, la grande
place qui abrite les réjouissances populaires des Vodoun et qui au Bénin se
retrouve dans chaque localité. Appelée, « Zohiho », c’est une
danse qui s’exécute avec un canari rempli de feu et qui amène l’adepte à se
promener dans tous les sens. Danse très émouvante, elle a été modernisée et
ramenée au Ballet par l’incontournable Adolphe Koffi Alladé. Ce dernier dans
ses recherches, aura trouvé la formule adéquate pour multiplier les canaris. Du
seul canari, Adolphe Koffi Alladé est passé à 16, avec cinq (05) sur la tête, un (01) dans chaque
main et neuf (09) au niveau de la hanche, avec tous ces canaris remplis de feu.
C’est donc cette danse qui se meurt, par faute de sa promotion et de sa
valorisation, mais aussi parce que les troupes de Ballet, ne l’exécute plus. Il
était alors de bon ton que quelqu’un puisse penser à sa revalorisation. C’est
donc Sakpata Zogbo, qui a tôt fait de comprendre la réalité de la chose en
saisissant au bon l’idée de Florent Eustache Hessou, de revenir sur cette danse
qui connaissait son déclin, mais qui reviendra bientôt dans l’agenda des
grandes danses traditionnelles du Bénin.
Patrick Hervé YOBODE
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