Le Musée historique accueille 40 œuvres de Pierre Verger
Le Musée historique de Ouidah ou encore Fort Portugais accueille à
compter de ce jour t, une quarantaine de photographies de l’ethnologue et
historien Pierre Fatoumbi Verger. En effet, les photographies de ce chercheur
et photographe hors pair, qui y étaient se sont dégradées avec l’usure du
temps. Les ambassadeurs du Brésil, de la
France, le ministère de la
culture ont donc pensé les renouveler pour maintenir la mémoire de l’histoire
pour les générations futures. Ceci fait suite à l’exposition de ces mêmes
œuvres à l’espace Joseph Kpobli de l’Institut français du Bénin du 09 au 16
juillet derniers.
La consultation du Fâ au Brésil et au Bénin |
Renouveler les photographies du
Musée qui par le temps se sont abimées. Telle est l’initiative des ambassadeurs
du Brésil et de la France près le Bénin, du ministère de la Culture du Bénin et
de la directrice du Musée. 40 photographies édifiantes qui rapportent les
similitudes qui existent entre la culture et les pratiques de certains rites
entre le Bénin et le Brésil. Celui dont les œuvres suscitent toujours la
curiosité, a été un grand ethnologue, historien français ayant étudié la
civilisation dahoméenne avec amour et attention. Il sera initié au Fâ et
consacré Babalawo, c’est-à-dire garant des secrets de la traditions, les yeux
du roi, c’était à Kétou au Dahomey en 1952. Ce qu’il aura été pour le Bénin,
même ses propres fils chercheurs, ethnologues et autres historiens ne le sont
pas pour ce pays qui quand même compte sur eux pour se bâtir. Raison pour
laquelle, 40 de ses photographies ont été offertes par l’ambassadeur du Brésil
près le Bénin, en remplacement des anciennes, pour la mémoire de l’histoire
béninoise. 40 photographies dont 27 paires qui reflètent comment nos pratiques
et coutumes ancestrales considérées ici comme à la solde du diable et
délaissées au Bénin auraient permis aux nôtres vendus, d’exister, de restaurer
leur dignité et leur humanité. Des photographies qui montrent que du côté de la
religion endogène entre le Bénin et le Brésil notamment Salvador-de-Bahia, la
similitude est grande. Elles constituent pour l’histoire et les générations à
venir des perles rares qui retrace le passé et la civilisation dahoméenne en
particulier et africaine en général.
Biographie sommaire de Pierre Fatoumbi Verger proposée par André Jolly.
Pierre F. Verger ‘’Le messager’’ 1902-1996
Né dans une famille parisienne
bourgeoise, Pierre Verger renonce à son milieu à l’âge de 30 ans. Muni de son
inséparable appareil photo, il parcourt durant 15 ans, plus de 30 pays à
travers le monde dans des conditions parfois très précaires. Reporter
occasionnel, photographe bénévole au Musée d’Ethnographie à Paris et
co-fondateur de l’agence Alliance-Photo, Pierre Verger est avant tout un homme
libre dont les clichés résultent du plaisir et de l’humeur vagabonde. (‘’C’est
peut-être le seul homme libre que je connaisse ‘’ a dit de lui Théodore Monod).
En 1946, il arrive à Salvador-de-Bahia et s’enthousiasme en découvrant un
Brésil africain. ‘’Je me sentais un des leurs, recherchant mes origines dans une
Afrique que je connaissais à peine, mais tout de même un peu par rapport à eux
qui ne la connaissaient pas du tout mais en perpétuaient la culture à travers
leurs cultes’’. Il se fixe à Salvador d’où pendant plus de 30 ans, il fera
presque annuellement, des navettes en sa ville d’adoption, le Nigeria et le
Dahomey où il sera initié au culte des Yorouba et au Fâ.
Pierre Fatoumbi Verger abandonne progressivement la
photo dans les années 1950, pour se lancer dans l’écriture et devient
ethnologue et historien, au gré des circonstances. « Flux et reflux, de la
traite des nègres entre le Golfe du Bénin et la Baie de tous les Saints »
sa thèse de doctorat publiée en 1968, est un ouvrage de référence pour
l’histoire du Brésil et du Bénin. De passage au Bénin, la même année, il sera
l’initiateur du Musée de Ouidah, avec l’appui de l’ambassadeur de France. Lors
de la création de ce Musée, afin de démontrer les influences réciproques dans
les pratiques cultuelles et dans la vie quotidienne entre le Bénin et Bahia, il
fait don d’une série de photographies mettant en évidence cette parenté. Ses
relations fraternelles avec les lieux de cultes au Bénin et au Brésil lui
valurent le surnom de « Messager entre deux monde ». Pierre
Fatoumbi Verger sera un observateur rigoureux et extrêmement respectueux (il ne révéla jamais le contenu des
connaissances secrètes acquises) des cultes pratiqués des deux côtés de
l’Atlantique, de leurs rapports et de leurs différences. Il vivait en symbiose
avec ses frères noirs aussi bien au Bénin qu’au Brésil, ce qui fera dire à
Roger Bastide : ‘’La connaissance cher Pierre Verger est le fruit de
l’amour et de la communion’’.
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