Hintchévo ou l’autre Riss Cool
(Un produit Es La Hora Production de Alain Vigan)
Depuis la disparition tragique de Riss Cool, plusieurs jeunes artistes
se sont révélés au public voulant tous faire comme lui. Dans nos recherches,
votre Rubrique Les Coulisses du Showbiz est allée dénicher la perle rare. Celui-là
même qui dans la voix n’a rien de son aîné, mais on aurait dit que Riss Cool
lui avait laissé ses textes avant son départ pour l’au-delà. Appréciation.
Présentes-toi aux lecteurs de notre journal ?
Bonjour, je suis Géovanie
Hintchévo Avahoundjè. Je suis béninois
originaire d’Agonlin Lan’ta. J’ai 23 ans, je suis célibataire sans enfant. Je suis
artiste chanteur compositeur.
Ceux qui te connaissent t’attendaient partout sauf dans le monde
artistique et dans la musique,
pourquoi vouloir embrasser une carrière
artistique ?
Je ne saurai vous donner une
réponse très exacte. D’autres vous diront que c’est le destin, mais quand moi-même
je fais le fil back sur mon, vécu, je peux vous dire que je suis un enfant qui
avait l’art dans le sang. D’abord, je suis très curieux et j’aime beaucoup m’entretenir
avec les gens. Ensuite, je suis un interprète, mais très rare sur la scène. A l’écoute
d’une mélodie qui m’intéresse, je répète toujours. Enfin, il faut dire que j’ai
toujours aimé me faire remarquer partout où je passe à travers ma façon de m’habiller
et parfois ma manière de réagir en classe, entre mes camarades ou en famille. Donc
au vu de tout cela, on peut retenir que mon arrivée dans le monde artistique
était un don caché en moi, que j’ai essayé de développer.
Hintchévo ou l'autre Riss Cool |
Quelles ont été tes motivations et comment l’entrée dans le monde
musical, s’est-elle opérée ?
Les motifs sont simples. En effet,
tout est partie d’un choc que j’ai reçu après la disparition d’un célèbre
artiste de notre pays. L’impressionnante foule qui l’avait accompagné à sa
dernière demeure, les plaintes quotidiennes de ses fans, dont j’en fais d’ailleurs
partie, sont entre autres les raisons qui ont réveillé en moi le talent et le
potentiel qui y sommeillait. Pour moi cet homme était un exemple à suivre, afin
que le jour où je ne serai plus là, les peuples me pleurent aussi. Que faut-il donc faire pour réaliser cet
immense rêve ? Il fallait emboiter les pas à l’illustre disparu. C’est
ainsi que dix après son décès, le 1er avril 2013, de retour d’un
voyage sur Bohicon, l’inspiration de chanter m’est venue pour la première fois.
C’était à hauteur de Zangnannando, un village d’Agonlin. J’ai alors ruminé des
mots intérieurement et une fois à destination, j’ai enregistré tout sur mon
portable. Tous ceux qui ont écouté ont
apprécié, seulement je n’ai pas une belle voix, mais quelque chose que je ne
maîtrisais pas me poussait à multiplier les compositions. La même chose me
donnait l’assurance que tant que je serai inspiré, ma voix finirait par s’améliorer.
C’est ainsi qu’en juin 2013, avec les soutiens moraux et financiers de certains
proches, avec mes frais d’allocation puisque secouru au Bac, j’ai enregistré
mon premier morceau intitulé ‘’Wèkèminho’’ au studio Toréci Record. Le second a
été réalisé avec l’aide du grand frère Eusèbe Asségué, qui m’a conduit au
studio La Volonté de Dieu. C’était un son qui rendait hommage au regretté
artiste dont je parlais. Avec ses deux titres, j’ai commencé par faire des animations
et ses sorties m’ont permis d’engranger des sous pour la réalisation d’un troisième morceau
‘’Tout le monde se cherche’’.
Tu as un clip qui tourne en boucle actuellement sur les chaînes de
télévision, tu y véhicules des messages qui retiennent l’attention. Tu nous
avais fredonné d’autres textes aussi poignants et qui sont d’une profondeur
inouïe, dit d’où tires-tu tes inspirations ?
Mes inspirations n’ont pas une
source différente que celles de mes aînés. Comme eux en particulier mon idole
dont je parlais, je puise mes inspirations des réalités quotidiennes de l’homme
que nous sommes. Parfois, je parle de ce qui m’arrive, de ce qui arrive aux
autres ou de ce qui peut arriver un jour.
Ceux qui n’écoutent pas la voix mais le contenu de tes textes, diront
que tu es le fils spirituel de Riss Cool, qu’en dis-tu ?
Depuis le début de cette
interview, j’ai évité d’appeler ce nom Riss Cool. Cet artiste est en réalité
mon idole. Il est ma raison d’être chanteur aujourd’hui. Pour honorer sa
mémoire, j’ai décidé de lui emboiter les pas en l’imitant, non pas dans la
voix, mais dans les messages qu’il véhiculait de son vivant. Alors ceux qui
diront que je suis son fils spirituel en se basant sur mes textes, n’auront
peut-être pas tord.
Pourquoi Hintchévo ?
Hintchévo |
Hintchévo est en faite le prénom
africain que mon père m’avait donné à ma naissance, après 35 ans de vie sans le
moindre enfant. Il était traité de tous les noms, quand un jour il connut ma
mère qui a fini par concevoir un enfant de lui. Mais les médisances de ses
proches persistaient jusqu’au jour de l’accouchement, où il courut de l’hôpital
et alla s’étendre dans la rue en s’écriant ‘’Hintchévo’’ ce qui signifie en
langue Fon, ‘’ma honte est terminée’’, ‘’les médisances et calomnies sont
finies’’. Et dites-vous que je lui ressemble comme une seule goute d’eau. J’ai
donc choisi ce nom d’artiste parce qu’il retrace un passé douloureux de mon
père.
Tu es le produit d’une maison qui dans quelques années deviendra un
Label, Es La Hora ; comment s’était tissée cette relation ?
C’est une relation qui a vu le
jour le 14 février à l’Hôtel Hounzampie situé à Akpakpa. J’étais pas la grâce
de Dieu dans cette Hôtel pour prester comme la grand sœur Pélagie la Vibreuse. Après
mon forfait, l’audace m’a poussé à demander audience auprès du Pdg de l’Hôtel,
ce qui m’a été accordé. C’est alors qu’il me demanda en présence du staff de
Pélagie la Vibreuse dont notamment le Pdg de Es La Hora, M. Alain Vigan de lui
fredonner quelque chose. Ce que j’ai
fait et que tout le monde a apprécié. Nous avions donc échangé les contacts et
deux mois plus tard, le 24 avril 2014, le Pdg de Es La Hora, m’a appelé et
voilà où nous en sommes aujourd’hui.
Selon toi, Es La Hora pourrait-elle devenir une grosse entreprise
culturelle ?
La plus grande ambition de toute
entreprise est d’émerger, alors pourquoi Es La Hora ne grandirait-elle pas un
jour ? En tout cas je crois en la détermination folle des hommes qui
conduisent cette maison. Leur ambition est de sortir contre vents et marrées
notre musique et notre culture de l’ornière.
Quand est-ce que le public pourra s’attendre à ton premier opus ?
Je ne peux vous dire avec
précision une date de sortie de mon premier album. Mais ce que je sais c’est
que si Dieu le veux, ce sera pour bientôt. En tout cas mon producteur et
manager, M. Alain Vigan s’affaire et c’est à lui qu’il revient de préciser la
date de parution de mon premier livre sonore.
Ton mot de fin ?
Je remercie Dieu, je salue la
mémoire de Riss Cool, tout le staff de Es La Hora en particulier mon tonton Alain
Vigan, la généreuse grand sœur Pélagie la Vibreuse, Fifi Fender, Zebdo Papi
Aza-Cool et toute la presse béninoise.
Propos recueillis par Patrick Hervé YOBODE
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