Trois artistes peignent leur environnement en racontant les versatilités de la vie
Le Centre Arts et Culture de Lobozounkpa accueille depuis bientôt trois
semaines, trois artistes plasticiens dans ses murs. Il s’agit du sud africain
Bruce Clarke qui vit et travaille en France, de la franco-béninoise Christelle
Yaovi, qui se bat pour l’enracinement d’une belle relève en matière d’art au
Bénin et du français Stéphane Pencréac’H. Ils ne se connaissaient pas, mais
l’art et l’envie de dénoncer les tares des Hommes, les maux qui minent ce monde
et leur environnement, va créer tout de suite, une synergie et une
complémentarité dans leurs travaux.
De gauche à Droite, Bruce, Christelle et Stéphane |
Pour la toute première femme
qu’accueille, le Centre, l’art égal à la liberté. Sa démarche artistique
n’étant pas figée, elle donne libre court à sa créativité et s’enchainent
alors des étapes qui se suivent.
Pour
elle la peinture lui a permis d'exorciser la souffrance, la douleur de son
héritage et ainsi garder un espoir envers et contre tout. Dans une résidence de
création sans thème, elle se donne des libertés et revient sur l’une des étapes
de son travail. Tout en peignant les vicissitudes de la vie, elle gratifie le
Centre Arts et Culture de Lobozounkpa, des œuvres de qualité, qui retrace, la
complexité de nos histoires, qui toujours se rejoignent en un point.
Le sud africain, Bruce Clarke,
quand à lui, nous plonge dans une réalité toute fraiche. Le monde tel qu’il le
voit et tous les problèmes que rencontrent aujourd’hui les hommes qui y vivent.
Sur de grandes toiles, il allie une technique assez rare et un savoir faire
hors du commun pour peindre les maux du monde.
Du printemps arabe à la guerre
en Syrie, qui fait des milliers de déplacés vers l’Europe, des milliers
d’africains qui fuient leur continent à la recherche de l’Eldorado en Europe,
les nombreux morts enregistrés dans les grandes eaux, au génocide rwandais sur
lequel, il a longtemps travaillé, Bruce Clarke attire l’attention de chacun sur
nos errements, le rôle que joue chacun dans ce nous vivons actuellement.
Quant au français, Stéphane
Pencréac’H, c’est tout autre technique et méthode de travail. Avec des motifs
de pagnes, il a lui seul le secret pour concocter des toiles, d’une
expressivité rare et qui captent votre attention au premier coup d’œil. Sur la
façade de la buvette qui est à côté du Centre, il fait un graffiti assez
original, qui met en exergue tout son talent et sa vision du honteux commerce
triangulaire.
Il joue avec les persiennes du mur comme des navires négriers où
des esclaves enchainés sont entrain d’être embarqués. Dans son atelier, des
œuvres extraordinaires conçues avec des motifs de pagnes, de la peinture et sa
technique propre à lui.
Une résidence de création sans
thème, mais qui n’a pas empêché les artistes dans leur liberté de parler le
même langage. Puisque somme toute, leurs travaux se rejoignent sur beaucoup de
points, même si chacun travail dans son coin et selon ce qu’il sait faire.
Dominique Zinkpè, patron des
lieux, a remercié les artistes pour avoir accepté laisser leurs ateliers et
venir passer des semaines dans les locaux du Centre, afin de créer et de
gratifier par la suite la maison de leurs créations.
Patrick Hervé YOBODE
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