Sakpata Zogbo ressuscite un pan du patrimoine culturel béninois
(Adolphe Koffi Alladé exalté)
Le Ceg Zogbo à Cotonou a abrité le samedi dernier, la restitution de la
formation sur la danse Yaoïtcha, la danse du feu. Initiative combien salutaire
de Léon Hounyè alias Sakpata Zogbo, danseur émérite du Ballet national, cette
formation qui sera annuelle, vise à reprendre cette danse, la toiletter et la
revaloriser pour la postérité. Mythique danse de nos couvents et du Vodoun
Hèbiosso en Fon ou Orisha Tshango en Yorouba, la danse du feu a été revue dans
sa forme artistique par le très puissant Alladé Koffi Adolphe, le patron des
Supers Anges Hwendo Nan Boua. C’est donc cette danse qui a complètement disparu
des scènes et de nos couvents que Sakpata Zogbo, voudrait revaloriser. Il est
parvenu dans la réalisation du premier volet du projet, grâce aux
administrateurs du Fonds d’aide qui ont vu juste en votant pour son projet.
Explorer l’univers de la danse du
feu, prendre ces contours, approfondir les recherches et s’approprier les
notions et techniques de la danse Yaoïtcha, afin de transmettre le précieux
héritage de nos ancêtres et notamment de Koffi Adolphe Alladé, à la jeune
génération de danseurs de nos rythmes traditionnels. Susciter au niveau de la
jeunesse l’envie de devenir danseur professionnel, afin de servir le Ballet
national et donc d’assurer la relève. Donner du terrain et de l’importance à
nos danses traditionnelles et préparer une relève de qualité en matière de
danse, face à la fulgurante ascension de la danse contemporaine et les danses
de création. Rendre un vibrant hommage de son vivant à Alladé Koffi Adolphe,
pionnier et précurseur de la danse du feu. Voilà les motivations de Léon Hounyè
alias Sakpata Zogbo, initiateur du projet. Lui-même danseur professionnel, donc
maîtrisant les rouages de la chose et connaissant très bien les maux qui minent
la danse au Bénin et notamment celles traditionnelles, il a tôt fait de
comprendre qu’il faut sauver la danse du feu qui se meurt. Il attira
l’attention des administrateurs du fonds d’aide à la culture sur ce précieux
héritage de son annale culturelle que le Bénin perdait. Ces derniers ayant
saisi la portée du projet et combien il serait salutaire de revaloriser cette
danse, lui ont répondu favorablement. Résultat, Léon Hounyè, n’a pas fait comme
ces promoteurs qui prennent les sous et organisent juste une conférence de
presse, en lieu et place de leur projet ; il a matérialisé les sous du
fonds par une semaine pleine de formation autour de la danse du feu. Une
vingtaine d’artistes étaient donc au charbon, donc quinze (15) danseurs et cinq
(05) percussionnistes, en face d’eux, des professionnels de la danse et de la
danse du feu rompus à la tâche et connu pour leur talent et leur dextérité en
la matière. Ces formateurs venaient des troupes de ballets qui n’ont plus rien
à prouver, telles que : les Supers Anges Hwendo Nan Boua, Towara, les As
du Bénin, 3 L Ifèdé, etc. C’est donc à la restitution de la semaine de
formation que le public de Cotonou a eu droit ce samedi, devant un parterre
impressionnant de personnalités, dont : Alladé Koffi Adolphe, Marcel
Zounnon, directeur du Ballet national, le chef quartier de Zogbo et d’Agbato,
Ebénézer Bodjrènou, plusieurs administrateurs du Fac, dont Denis Abiona, Abdel
Hafiz Gomina, pleins de professionnels de la danse.
Historique d’une danse de couvent devenue célèbre sur les scènes
Alladé Koffi Adolphe |
Léon Hounyè alias Sakpata Zogbo |
Patrick Hervé YOBODE
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