Le Père André S. QUENUM précédemment directeur général et de la publication du journal Catholique La Croix, n'est plus
LE
JOURNAL CATHOLIQUE LA CROIX ET L'ÉGLISE DU BÉNIN EN DEUIL.
La mort a encore frappé dans le rang des journalistes, cette fois
ci,en soutane.
Le père André QUENUM, admirable
serviteur de Dieu vient de casser la pipe. L'Éternel des Armées l'a rappelé
auprès de son fils Jésus-Christ. Il a eu un malaise hier soir. Conduis au CNHU,
il est décédé ce matin.
Que
Gloire et Honneur soit rendu à DIEU.
Feu Père André S. QUENUM |
Il y a quelques jours il envoyait ceci au président Boni Yayi, pour attirer son attention sur ce qui plane à l'horizon comme danger.
Monsieur
le président de la République,
Qu’un « petit » citoyen adresse un mot à votre « haute autorité »
pourrait se révéler parfaitement inutile. Néanmoins, prêtant ma plume aux
nombreux citoyens qui s’inquiètent pour l’avenir de ce pays, je voudrais vous
demander : Monsieur le président, voyez-vous ce qui se passe au Burkina Faso ?
Que ferez-vous pour que les Béninois qui sont déjà plusieurs
dizaines de milliers de manifestants dans les rues n’atteignent pas les
centaines de milliers comme leurs frères burkinabè ?
Les tueries de policiers ne vous inquiètent-elles pas ?
Les violences subites à Wassa Pehunco, à Natitingou et à
Boukoumbé, les braquages de tribunaux ne vous inquiètent-ils pas ?
Monsieur le président, il arrive un moment où les peuples sont
fatigués, excédés. Il arrive un moment où le mensonge ne suffit plus, même
celui d’Etat. Il arrive un moment où les « nous vous soutenons, Monsieur le
président » perdent de leur effet soporifique. Il arrive un moment où l’argent
ne suffit plus à contrôler les consciences, un moment où les montages
médiatiques ne suffisent plus à distraire.
Monsieur le président, jusqu’au mercredi 29 octobre 2014, Blaise Compaoré n’acceptait pas de se rendre à l’évidence face à la colère de son peuple.
Monsieur le président, jusqu’au mercredi 29 octobre 2014, Blaise Compaoré n’acceptait pas de se rendre à l’évidence face à la colère de son peuple.
Il était tellement aveuglé par son pouvoir qu’il n’écoutait plus
personne, ni la Conférence épiscopale burkinabè, ni ses propres services de
renseignement, ni sa conscience. Ni les puissances internationales, notamment
la France dont le président, François Hollande, vient de rendre publique, comme
pour se disculper, la lettre envoyée à Ouagadougou il y a trois semaines.
Compaoré n'écoutait plus rien qui soit contraire à sa folie de contrôle du
pouvoir.
Où sont aujourd'hui ses députés qui prétendaient connaître et
incarner la volonté de leurs mandants ?
Il a fallu que le pays des hommes intègres bascule dans la
violence pour que le projet de révision constitutionnel soit retiré. Mais trop
tard !
L'insurrection populaire s'est généralisée et ne s'arrêtera plus
devant rien, même pas les coups de fusil.
Et aujourd’hui, Compaoré se retrouve le seul responsable de sa
folie face à la furie populaire ! Il se retrouve seul, Monsieur le président !
Alors Monsieur le président, puis-je vous dire que les Béninois
sont aussi en colère ? Puis-je vous dire que la responsabilité de tout ce qui
se passe risque de vous être imputée, même si vous vous en défendez ?
Et pour cause ! Monsieur le président, n’est-ce pas vous qui
faites tout dans ce pays ? N’est-ce pas à vous que tout est attribué ? C'est
vous qui allumez les lampadaires, qui inaugurez les lycées et lancez la rentrée
des nouveaux lycéens. C’est vous qui posez toutes les premières pierres, mêmes
les plus petites.
C'est vous qui lancez et relancez tous les travaux de construction
de toutes les infrastructures, mêmes les plus petites. Rien ne se fait donc
dans ce pays sans vous.
A contrario, ne soyez pas étonné que le peuple vous attribue tout
ce qui ne va pas.
Pour rassurer les populations que vous ne tenez pas à un troisième
mandat, n'en dites plus mot ni au Pape ni à Obama ni à Ki-Moon.
Agissez seulement ! Agissez dans le sens d’un président qui veut
quitter le pouvoir et qui aura besoin d’une vie après la Marina. Que la Lépi
soit corrigée ! Que toutes les élections soient organisées à bonnes dates ! Ni
Laissez-moi vous le redire, Monsieur le président, le Bénin est
fatigué. Il n’est de l’intérêt de personne qu’il bascule dans la violence. Nous
pouvons encore éviter le pire.
André S. QUENUM
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