lundi 1 juillet 2013

Après les décès tragiques et perlés des artistes


Bokonon Vognon fait appel au Fâ pour conjurer le mauvais sort

Il s’appelle Bokonon Vognon Danhouègnon. Grand dignitaire, Prêtre du Fâ et garant de la tradition, il a réuni tous les artistes et ses pairs autour d’une cause sérieuse. C’était le mercredi dernier tôt dans la matinée chez lui à Tankpè. L’objectif pour lui était de les convier à réfléchir par rapport à la situation dramatique, qui secoue le monde artistique béninois. Consulter le Fâ pour savoir la cause réelle du décès à la chaîne des artistes béninois, savoir les rituels à faire pour exorciser le mal de façon définitive. Devant les artistes venus en nombre restreint, le Fâ a révélé des faits graves, avant d’annoncer que ces derniers ne sont pas au bout de leurs peines.

Depuis le mois de décembre 2012 à ce mois de juin 2013, une vingtaine d’artistes béninois sont passés de vie à trépas. Parmi eux une dizaine reconnue sur le plan national, sous régional, continental et international. Cette situation plus qu’alarmante et inquiétante a commencé par créer la psychose dans le rang des artistes. C’est justement pour élucider la cause de ces morts subites que le Prêtre du Fâ Bokonon Vognon Danhouègnon, a fait appel à la crème des Prêtres du Fâ du Bénin et aux artistes. Sans le soutien de personne, ce dignitaire, garant de la tradition et de la religion endogène a pris l’initiative de fouiller, de faire appel à ‘’Minto Lonfin’’, le Fâ qui est l’essence de la création de l’homme et qui voit dans le noir, les mânes de nos ancêtres, ce qui pourrait en si peu de temps décimer les artistes béninois.  D’entrée, ce sont les chants liturgiques qui pendant plus d’une demie heure ont chanté les louanges des divinités. Place sera faite après aux choses sérieuses, lorsque les Prêtres du Fâ dans leurs tenues d’apparat font leur entrée majestueuse. Les Bokonon Vognon, Zounton, Doudji, Dogbo Gbèdégbé, Tètrètè, Etchizin, Dah Paul Agodozin, le Vénérable Professeur David Koffi-Aza etc. pouvaient alors lancer la consultation. Trois signes dont aucun ne présage d’un avenir meilleur pour les artistes béninois.  Le Fâ révèle au fait le Tchê Aklan, le Tchê Mèdji et Abla Yèkou.  En somme au niveau des artistes, le vers est dans de fruit. Et le danger plane en permanence sur leurs têtes comme l’épée de Damocles, tout simplement parce qu’ils ne s’aiment pas. Ils aiment s’entre déchirer, ils se haïssent entre eux, ils ne se disent pas la vérité et ne font que se mentir.  Le clou de la révélation a été les promesses faites aux divinités par leurs ainés artistes, pour la plus part dans l’au-delà,  promesses auxquelles ils n’ont pas tenues.  Ils s’empêchent d’évoluer, ils sont interdits de circuler la nuit etc.  Bref les artistes sont la cause de leur propre malheur. Une fois les soubassements du problème connus, Bokonon Vognon et ses pairs ont procédé aux rituels sacrificiels pour conjurer le mauvais sort. Des poulets, des pintades, des moutons et autres ont été immolés histoire d’apaiser les divinités. Les dignitaires du Fâ ont fait ce qui est de leur pouvoir, il revient aux artistes de prendre en compte les observations issues de la révélation pour savoir comment se comporter afin de ne pas s’attirer la foudre. Car il convient de rappeler ici que le Fâ n’a pas omis de dire que tout réside dans leurs  comportements s’ils voudraient être épargnés de toutes morts subites.
Les trois signes du Fâ
Bokonon Vognon entourés de ses pairs

Les trois signes en bref
D’abord il convient de rappeler que le Fâ n’a pas été positif.

Le Tchê Aklan ou Tcha-Kan : C’est le tout premier signe que révèle le Fâ. Il peut se résumer en ces mots. Des artistes qui ont eu certains mérites se sont vus ravir ces mérites là contre leur gré. Ces derniers ruminant leur colère sous le coup de l’intimidation, sont allés à la justice de l’invisible. Cette justice implacable et infaillible a agi et cela se retourne contre les artistes.  Il y a également une dislocation profonde dans ce milieu. Il y a une implosion qui se prépare et qui sous peu va s’exploser. Les artistes béninois, sont dans l’échec et l’éternel recommencement, juste parce que l’environnement artistique est jonché de déboires et les femmes artistes qui sont là pour tirer les ficelles. Ils ont leur destin dans leurs mains.
Le Tchê Mèdji : A ce niveau le Fâ s’est plus claire en disant, que quoi qu’on veille faire il y aura encore des pleures.  Il met l’accent à ce niveau sur les femmes mais aussi les sorciers qui tirent les ficelles. Il précise que l’effritement des choses dans ce domaine ne connaitra pas sa fin demain. Il invite à la sincérité et souligne que plusieurs divinités sont à la bases du malheur qui frappe les artistes et qu’il serrait difficile de les détecter tous. Sinon le la divinité Sakpata qui apprait à chaque étape de la consultation.
Artistes et public concentrés sur les révélations de l'oracle
Abla Yèkou : C’est à ce niveau que le Fâ résume tout. Il y aura des humiliations en permanence. Puis ce qui est un peu dommage, les larmes vont encore couler, le malheur frappera encore la maison artistique du Bénin. Les conspirations, les coups bâts entre artistes ce que le Fâ appelle ‘’Sé bla’’ obligent. En dehors des larmes qui vont encore couler, le Fâ révèle qu’il y a trop de zones d’ombre dans le milieu artistique, qui méritent d’être éclairées. A la dit le Fâ s’est fait rassurant que si tous les sacrifices sont faits et que les artistes revoient leurs comportements et laisses de côtés toute haine, le carnage peut être arrêté.

Quelques réactions des artistes et Prêtres Fâ

Sènan Joy : Je salue cette initiative du Bokonon Vognon et je souhaiterais que les autres religions emboitent les pas des dignitaires du Fâ. Je les remercie d’avoir pensé aux artistes, parce que ce qui se passe aujourd’hui en notre sein, nous fait peur. On a ^peur, moi j’ai peur. Si je n’avais pas un cœur pur et saint je ne serais plus parmi vous, car quelque chose m’est arrivé le jour des obsèques de Clément Mèlomè que depuis plus de 4 décennies de carrière je n’ai jamais vu.  Il faut que les artistes cessent de pactiser avec les divinités, ils ne sont pas venus ici parce qu’ils craignent d’être dénoncés par le Fâ. Je nous invite à l’amour du prochain pour le meilleur du monde artistique.

Dah Paul Agodozin : Si tu es dans cette vie et qu’une chose t’étonne, va consulter le Fâ la cause et après retourne chez le guérisseur traditionnel. Nos frères artistes qui sont entrain de partir parlent tous de Jésus.  Mais souvent je leur demande de me dire une seule chose que Jésus aurait créée mais ils sont incapables de me répondre.  Il faut aimer les plantes, c’est Dieu qui les a créées. Dans mon cas je parle toujours de la sorcellerie et ça depuis des années, on dit qu’on n’en parle pas, pourtant moi je le fait et rien ne m’arrive, je ne tombe jamais malade. Pour vivre longtemps sur cette terre, nous devons faire recours aux plantes. Aujourd’hui beaucoup de personnes ont fuit famille et jettent même du discrédit sur leur famille, c’est ce qui nous tue.

Houéssi : C’est une belle initiative. Quand on jette un regard sur l’écran des télévisions on constate que ce sont les jeunes artistes qui sont à l’honneur. Pourtant nous ne gagnons pas grand-chose dans la musique et les artistes âgés sont là mais ce sont les jeunes qui meurent.  C’est déplorable. Et donc nous remercions beaucoup le Bokonon Vognon pour l’initiative de consulter le Fâ à l’intention des artistes sans l’aide de personne. En tout cas, il revient à nous de nous corriger car la calomnie, la médisance, la jalousie et la méchanceté que nous entretenons ne son pas de nature à nous mener à bon port.

Bokonon Dogbo 
Gbèdégbé : Nous remercions Bokonon Vognon Danhouègnon pour cette bonne initiative. La mort tragique des artistes, moi, m’énerve. J’ai été le parrain de Riss Cool pendant longtemps. C’est donc la mort subite des artistes qui nous interpelle. Nous avons réfléchi et nous sommes rendu compte que c’est le Fâ qu’il faut consulter. Nous avons voulu sauver cette corporation de la mort, de la maladie. Avec ces sacrifices le mal est conjuré, mais il faut maintenant que les artistes changent de comportement.



Francis Edia : Nos hommages aux maîtres Fâ. Je suis tellement ravie. C’est la confirmation que le Fâ est une réalité à laquelle on peut valablement se confier. Tout ce qui vient d’être dit confirme une vérité que nous savons déjà.   Je demande à Dieu Tout Puissant de leur donner la force nécessaire afin qu’ils fassent tout ce qui est leur pouvoir pour que dans notre milieu la paix du cœur revienne.  En notre sein, essayons de ne plus jalouser l’autre, car nous avons reçu différents dons. Ces artistes qui se livrent à tout ce qui a été dit se connaissent, c’est pourquoi ici ils ne sont pas venus nombreux.

Bokonon Vognon Danhouègnon : Nous avons voulu que nos frères artistes se portent en bien en santé, dans la paix et le bonheur. Tchê Aklan, Tchê Mèdji et Abla Yèkou sont les signes révélés par le Fâ. Un présage grave,  mais les Bokonon ont fait les sacrifices pour que les décès prématurés soient bannis. J’exhorte les artistes à plus d’amour entre eux, l’amour du prochain. Ne pas oublier la tradition.

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